Collants trompe l’œil, tampons encreurs, un article et shooting dans ELLE by Lauren Bastide consacré aux tatouées... Le tattoo serait-il en passe d'être récupéré par le monde de la mode ?! Assez incompatible pour moi à première vue, dans la mesure où c'est quand même à vie, à la base, à moins d'avoir les sous et la résistance physique pour le laser^^ Toutefois, on ne peut s'empêcher de remarquer que l'on en voit de plus en plus, surtout depuis la mode des "manches" trompes l’œil il y a quelques années. Et c'est drôle car je me rends compte de cela un mois après avoir moi-même pris rendez-vous, pour réaliser un rêve d'adolescente d'ordre général, et surtout un dessin concret qui me trotte dans la tête depuis 3 ans en particulier... Me concernant, seulement le début d'une saga je pense, qui ne fera pas des heureux dans mon entourage mais qui est déjà écrite dans ma tête depuis longtemps. C'est comme ça, depuis l'enfance j'ai toujours voulu écrire, dessiner, raconter mon histoire sur le seul support qui m'appartient vraiment et pour toujours : mon corps. Aujourd'hui je finis pas me lancer malgré les réticences tenaces de mes proches... Et puis finalement presque de quoi me refroidir, que l'on essaie (sans réussir toutefois je pense) de s'approprier quelque chose de si personnel, vaste et à la fois largement trop stigmatisé, dans un monde d'éphémère. J'avais quand même vraiment hâte de lire cet article dans mon féminin préféré, et au final, il m'a fait l'effet d'un pétard mouillé. On m'a promis du tatouage et de la couture à gogo, on ne voit que l'encre, pas de vraies photos de mode qui sortent réellement de l'ordinaire. On m'a promis quelque chose d' "outrageous", et ce ne sont que 6 malheureuses pages dont même pas une seule couverte d'une autre encre... celle de l'imprimeur ! On est soigneusement resté en surface, il ne s'agirait surtout pas de se mouiller ni de chercher à gratter un peu au delà du cliché. Une couverture, ça aurait été tellement plus courageux et plus avant-gardiste, plus impactant. C'est dommage, parce que cela aurait pu contribuer à ouvrir les esprits sur cette pratique millénaire aujourd'hui marginalisée par certains bien-pensants et autres peureux... Oui, peureux. Ce que ça m'énerve ce fameux contre argument des anti-tatouages "bah à 80 ans t'auras l'air de quoi ?! et puis c'est moche, tu vas regretter..." comme si pour commencer on pouvait se permettre de prendre pour acquis de pouvoir vivre aussi vieux, puis d'affirmer sans savoir qu'un corps ridé et abimé par la vie serait nécessairement plus laid tatoué que vierge... Quant au facteur de beauté d'un dessin sur la peau, en quoi est-ce que cela concerne autrui du moment que l’aiguille n'est pas pointée vers sa couenne ? Et pour finir, je suis intimement convaincue que les seules choses que l'on regrette, ce sont les choses que l'on ne fait pas, et non celles qu'on fait... Ridicule cette phobie. J'adore cette citation que j'ai lue plusieurs fois sur la toile, d'auteur inconnu, tout à fait à propos :
"La vie ne devrait pas être un long voyage vers la tombe avec l'intention d'y arriver en toute sécurité dans un corps beau et préservé. La vie devrait plutôt constamment déraper, un verre de Chardonnay dans une main du chocolat dans l'autre. On devrait toujours en profiter pleinement et finalement arriver au bout de ce voyage le corps usé jusqu'à la corde et pouvoir s'écrier dans un dernier souffle : Wahou ! C'était une belle aventure et un beau voyage. Le vin d'ici est meilleur que l'eau-delà..."
Bon, y'a trois fois voyage, mais c'est pas grave, vous avez saisi le message. N'est-il pas plein de sagesse, de bon sens et d'un optimisme salutaire (dans une certaine mesure, chacun la sienne bien sûr personne ne force personne à enfiler une flying suit et à sauter d'une falaise en criant banzaï... mais pourquoi à tout prix mépriser son voisin parce qu'il accepte de la jouer moins "secure" ?!) ?!
Bref, j'espère au moins que cette tentative de récupération du "mouvement" d'avance ratée moi j'vous l'dis, aura quand même pour résultats une ouverture d'esprit, une tolérance envers les personnes tatouées et une démocratisation générale du tatouage dans notre société encore trop frileuse (en certains endroits, pas d'autres) à ce sujet. Et que je n'aurai par exemple pas à craindre de devoir camoufler ces parties des moi un jour lors d'un entretien d'embauche ou bien durant toute une période d'essai par crainte de passer pour une débauchée/droguée/inconsciente/folle/"séropo"/marginale/instable/mal dans sa peau et j'en passe, on en dit des conneries diverses et variées à ce sujet !... Donc malgré tout, je suite contente que le sujet commence à être abordé, même si c'est fait de manière un peu maladroite. Et à la fois, je me dis que d'appréhender ainsi qu'un phénomène pseudo rebelle (d'expression surtout à la base, pas rebelle mais on est bien obligés par finir de le revendiquer haut et fort pour se faire respecter et entendre parfois alors forcément...) devienne "in" comme l'on a fait avec la fameuse figure du "hipster", c'est aussi participer un peu à ce cercle vicieux... Pfff advienne que pourra dans ce monde qui ne tourne pas rond, je ne réponds plus de rien !^^
Et vous, quelle est votre opinion sur ce point ?
Illustration : ELLE n°3513, les jolies gambettes de Yelle, le tampon encreur "tattoo me" de Sephora en édition limitée, et ma carte de RDV pour le 21 mai chez Le Marquis... dont je vous reparlerai bientôt, en espérant que je sois à la hauteur de ma réputation de cicatriser à la vitesse lumière^^
A très vite pour un retour au futilités habituelles, en espérant que ce petit article perso mi-coup de cœur mi-coup de gueule, mi-mode mi-beauté mi-société vous aura plus ;)
