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jeudi 30 décembre 2021

Ma pire expérience de grossophobie médicale : la moins "violente" de toutes


Voilà plus d'un an que je n'ai rien écrit sur le blog. Mais au-delà de la fatigue et du surmenage habituels, je sais d'où ça vient : une des dernières expériences de grossophobie médicale que j'ai vécues en avril dernier m'a mis une claque dont je ne me suis pas encore remis·e

Comme l'année avait déjà commencé assez sur les chapeaux de roues avec l'émission de chirurgie bariatrique grossophobe de Karine Le Marchand sur M6 et que la mobilisation de Gras Politique et des militant·e·s féministes anti-grossophobie #PasMaRenaissance avait été extrêmement énergivore... j'ai du me mettre en retrait pour cicatriser —tout en culpabilisant de ne plus trop réagir aux actualités sur la grossophobie ces derniers mois, sinon, ça n'aurait pas été drôle. Bref, je ne sais pas si je suis tout à fait prêt·e à l'heure où j'écris ces lignes, mais j'ai en tout cas la certitude qu'il m'est nécessaire de laisser cette mauvaise expérience derrière-moi, en 2021, et qu'il me reste très peu de temps pour le faire en posant des mots dessus. Alors advienne que pourra, je me lance. 

Baisser sa garde face à la grossophobie médicale : grosse erreur !

Comme le titre vous l'aura indiqué, je vais vous parler de l'expérience de grossophobie médicale que j'ai le plus mal vécu en 32 tours du Soleil, bien qu'elle n'ait pas été « méchante » ou « maltraitante » pour un sou. Faites-vous infuser un petit pisse-mémé, je vais planter le décor et ce ne sera pas exactement rapide.

Militant·e LGBTQI+ et féministe engagé·e dans la lutte contre le VIH/sida et la sérophobie depuis 2015, dans une association, puis maintenant deux, j'ai souhaité en début d'année dernière intégrer un essai vaccinal ambitieux qui s'est lancé en région parisienne. Cela nécessitait : une bonne disponibilité durant plusieurs mois pour des examens réguliers, de suivre des consignes assez strictes pour que le protocole scientifique de l'étude soit respecté et être à l'aise avec l'idée que, selon si on se retrouvait dans le groupe placébo ou non, il y avait la possibilité de se retrouver avec un "faux positif" VIH (la présence souhaitée d'anticorps lorsque l'on développe un vaccin, en gros). Ce qui, sérophobie administrative oblige (les personnes séropositives sous traitement ont une espérance de vie égale à celle des séronegs), aurait nécessité des justificatifs pour les banques et assurances lors d'une demande prêt notamment, sachant qu'en temps que personne obèse je suis déjà mauvais·e candidat·e pour ce genre de démarches... mais c'est un autre sujet.

Le jour de mon entretien avec une des deux personnes en charge de l'essai vaccinal en visio, j'avais bien tout cela en tête, mais une question et une seule à poser : mon poids va-t-il être un problème pour participer à cette étude ? Après mes découvertes du printemps 2020 sur les restrictions « à la tête du client » imposées aux donneurs·ses de sang gros·ses par de l'Établissement Français du Sang, je préfère ne pas compter sur l'objectivité des soignant·e·s que j'ai en face sur le sujet et poser directement la question. Mais, mon obésité ne sera pas un obstacle, m'assure le professeur ! Une réponse apaisante qui m'a permis de me projeter dans ma participation à cet essai qui, vous l'aurez compris dans le paragraphe précédent, me tenait énormément à coeur.

On en apprend vraiment tous les jours sur l'étendue de la grossophobie

Rassuré·e, quelques semaines plus tard, je me rends dans l'un des hôpitaux où le suivi de l'étude est assuré, en journée, sur des heures qu'il me faudra rattraper au travail. Je m'acquitte des formalités à l'accueil puis suis reçu·e par une personne que je ne connaissais pas et non mon interlocuteur, dans un bureau, pour un dernier entretien avant de passer aux prises de sang préalables à l'entrée dans le protocole d'essai. Tout d'abord, on doit s'assurer que je n'ai pas de contre-indications. Je parcours le document de plusieurs pages (je n'ai pas compté, j'aurais dû, me dis-je rétrospectivement, pour souligner l'absurdité qui approche), et rien, absolument rien, en travers du chemin. Mais une fois cela terminé, on me demande de monter sur la balance. J'ai vu flou. Je ne l'ai pas vu venir et n'ai pas su protester, alors même que mes angoisses d'ancien·ne anorexique de me confronter à cet instrument de torture sans avoir enlevé toutes les couches de vêtements possibles auparavant remontaient, je suis monté·e dessus.

Tout est allé très vite. Je n'ai pas regardé mon poids, je m'en fous, mais la soignante s'est immédiatement lancée dans le calcul de mon IMC, sans un regard vers moi. Verdict : 42 et des poussières, ce qui, apparemment, disqualifiait sur le champ ma participation. La pièce s'est mise à tanguer. Pardon ? La limite est de 40, m'indique-t-on. Ce n'était pas sur le questionnaire que je venais d'avoir entre les mains, et surtout, le mec à la tête de l'étude m'avait assuré que mon obésité ne serait pas un problème. Il doit y avoir une erreur. J'essaie de garder mon calme et demande à ce que cela soit confirmé, ou infirmé. Elle me laisse seul·e quelques minutes dans la pièce puis revient avec une collègue, l'air gêné, un peu désolé aussi, pour me dire que, effectivement, on m'avait fait·e venir pour rien car ma candidature à l'essai n'était pas recevable en raison de mon poids. 

Je ne sais pas comment j'ai réussi à sortir de ce dédale de couloirs, d'ascenseurs et de halls en gardant la tête haute, mais une fois sur le parking, j'ai explosé. Malgré le flot continu de larmes qui embuait mes yeux, je me suis empressé·e d'écrire au professeur qui dirigeait l'étude pour lui faire part de mon incompréhension et de ma déception, tout en lui rappelant le b.a.-ba de l'IMC, à savoir :

Quelques heures plus tard, lorsque j'ai repris ma journée de télétravail, défait·e et les yeux en feu, j'ai reçu sa réponse :

« Chère Olga je suis désolé et cela est de ma faute j'aurais du demander plus exactement vos mensurations. Je suis d'accord avec vous que tout cela est assez arbitraire mais ce sont des critères que nous ne pouvons pas contourner.

Je vous remercie encore pour votre engagement et vous tiendrai au courant si vous le souhaitez de la suite de ce projet

Bien cordialement »

Naturellement, je n'y ai rien trouvé de réparateur dans ces mots, juste un bon torrent de boue au moulin de ma colère. « Je suis d'accord avec vous que tout cela est assez arbitraire mais ce sont des critères que nous ne pouvons pas contourner ». Un éminent membre du corps médical venait littéralement de hausser les épaules pour confirmer toutes les choses que les fat activistes dénoncent depuis des décennies au sujet de l'IMC comme unité de mesure pertinente.

Je suis trop lourd·e —par rapport à quoi, on ne sait pas— juste trop lourd·e

J'aurais pu surenchérir : mais du coup, le vaccin, à terme, il serait aussi injecté à des personnes obèses, n'est-ce pas ? Je n'ai aucune des nombreuses et pour certaines fréquentes contre-indications à l'étude et c'est mon IMC, qui ne donne aucune indication sur mon état de santé, le facteur d'exclusion ? Vous admettez que l'Indice de Masse Corporelle est un outil daté et arbitraire mais vous n'avez pas songé à l'enlever des facteurs de sélection pour votre étude parce que... c'est comme ça ? Je bouillonnais de rage. Mais j'ai préféré laisser tomber. Je suis trop lourd·e — par rapport à quoi, on ne sait pas — juste trop lourd·e et ce constat est un point final. Avec des années de lutte contre diverses formes de grossophobie derrière moi, j'ai appris à choisir mes combats, celui-ci était, malgré ce que l'on m'avait initialement assuré, perdu d'avance.

Clairement, vous avez venu voir le truc dès les premières lignes de ce témoignage, contrairement à moi qui me pensais en sécurité après un échange oral. Mais j'ai envie de m'attarder sur le ressenti que j'en ai, encore aujourd'hui, 8 mois après. Dans le titre puis l'intro de ce billet de blog, je parle de la pire expérience de grossophobie médicale que j'ai vécue. Je m'auto-choque presque, en l'admettant. Parce que des connards en blouse blanche qui m'ont fait une leçon sur la posture, le sport et l'alimentation sans regarder ma gorge alors que je venais pour une angine purulente ou qui ont pris soin de préciser que mon foie était « graisseux » pendant l'écho censée déterminer la taille des calculs rénaux qui me faisaient tordre de douleur, j'en ai rencontré un paquet sur mon chemin...

Les médecins qui se sont montré·e·s méprisant·e·s, injustes, indélicat·e·s, insensibles voire méchant·e·s quant à mon poids, je ne les compte plus, et ça, c'était de la violence médicale grossophobe pure jus. Alors pourquoi est-ce que j'ai si mal vécu cette dernière expérience ? Après tout, ce n'est pas un droit que de pouvoir participer à une étude clinique en tant que cobaye, j'en ai bien conscience. Il ne s'agit pas non plus de mon accès à la santé, fondamental, je m'en rends bien compte.

J'ai échangé avec pas mal de copaines ces derniers mois à ce sujet, concerné·e·s par le VIH, par le surpoids ou l'obésité, les deux à la fois pour certain·e·s, ma psy bien sûr et quelques soignant·e·s non-grossophobes de mon entourage. Toustes ont été choqué·e·s et m'ont confirmé que je n'étais pas dans le caprice que ma grossophobie intériorisée me le laissait penser. Iels m'ont permis de comprendre que ce que j'avais vécu là en terme de grossophobie médicale était une violence symbolique réelle. Et c'est vrai, en sortant de l'hôpital, je me sentais bon·ne à rien, inutile et seul·e fautifve de l'être. Ce qui est bien caractéristique des délicieuses sensations que la grossophobie offre aux gros·ses — sans solutionner « l'épidémie d'obésité » pour autant, étrangement, mais bon, comme pour l'usage de l'IMC, on continue, parce que flemme de changer quoi que ce soit pour ces feignasses de gros·ses et puis, le contrôle du corps est une valeur vue comme morale facilement cotable en bourse après tout !

Rappel : aucune excuse pour la grossophobie.

Ce n'est certes pas mon intégrité physique qui a été menacée, mais ma valeur en tant que membre de la société qui a été remise en question par cette règle bancale mais traditionnelle de l'IMC « trop élevé », comme pour ma mésaventure au don de sang. Et, mes cher·e·s adelphes du gras, laissez-moi vous dire et vous répéter que tout, absolument tout, ce qui nous fait sentir inférieur·e·s, indésirables et indignes de considération et de respect en raison de notre grosseur est le problème que nous n'avons jamais été.

Mes gros·ses sûr·e·s, en cette période de fêtes de fin d'année particulièrement riche en grossophobie, je vous envoie toutes mes plus tendres pensées pour vous caresser, si vous y consentez, dans le sens du bourrelet. J'espère —sans trop y croire non plus, vu que la dernière fois que je me suis permis d'être moins vigilant·e la réalité m'a roulé dessus— que l'année 2022 sera plus douce avec nous. Prenez soin de vous, et, vraiment, invoquez le pouvoir de la non-mixité grosse aussi souvent que possible pour recharger les batteries ❤️❤️❤️



PS : quant à l'IMC, l'article de Lucie Inland Plus que jamais, l'IMC est une mesure obsolète de la bonne santé sur Slate (qui m'a d'ailleurs fait l'honneur de citer mon billet sur le don du sang) est un essentiel, à faire lire à toustes !

mardi 9 juillet 2013

Moi, Moche et Méchante







J'aurais bien titré "Vilaine", mais comme l'interprète de ce si charismatique personnage a depuis perdu tout attrait rebelle en perdant moult kilos pour rentrer dans le moule du showbiz' (en plus c'est la super copine de William Carnimolla maintenant, je la déteste cette Marilou Berry, c'est officiel ;) ), j'ai décidé de choisir un vrai underdog qui malgré ses différences assumées a bien le droit a un happy end (oui c'est possible d'être heureux sans être un idéal !) pour mon titre, Gru. Enfin, version fille quoi. 



Bref, coup de gueule à nouveau, j'espère que cela ne va pas devenir une rubrique récurrente sur mon blog que j'essaie de maintenir positif et joyeux autant que faire se peut... Je pensais que mon article fin 2012 concernant mon parcours difficile de yoyo, d'anorexie et de boulimie depuis mes 12 ans aurait suffit à faire taire certaines réflexions de la part des femmes de la famille sachant que ce sont précisément celles-ci qui m'ont mise dans le pétrin a plusieurs reprises (si vous l'avez raté c'est ici)... Mais non ! Elles ont décidé de continuer à reporter leurs propres angoisses sur moi, au lieu d'essayer d'apprendre à s'aimer et de me transmettre cette confiance essentielle... Je les aime beaucoup quand même hein, je sais que je sonne très énervée^^... mais c'est bien pour ça que de leur part c'est aussi douloureux.

 

Donc voilà, puisqu'on me dit que je suis une gamine lorsque je me braque alors qu'on ne fait que s'inquiéter pour ma santé (j'allais tellement mieux quand on pouvait jouer du xylophone sur mes côtes, c'est vrai, j'oubliais à quel point j'étais en forme à ce moment là !), j'ai décidé de vraiment l'être. Je ne me laisse pas faire dans la rue, parfois de manière assez virulente, eh bien je ne me laisserai plus faire non plus dans la sphère privée quitte à être une vraie c*nnasse : préparez vous, maintenant je vais me boucher les oreilles et chanter LALALALALAAAAAAA à tue tête, raccrocher le téléphone ou sortir de la pièce lorsqu'on voudra me servir ce discours à nouveau. Parce que oui, c'est bien lui qui m'a pourri la vie. Parce qu'après avoir mis 3 ans à me stabiliser et me sentir bien avec un léger surpoids à peine au dessus de la courbe d'IMC après deux ans d'anorexie/boulimie, j'ai décidé une fois encore d'écouter mon entourage bien pensant et de retourner dans la spirale des régimes. Deux ans plus tard, presque 20 kilos de plus. Bravo, bien joué. Et je ne vous raconte pas à quel point les remarques elles aussi ont grossi de manière exponentielle... C'était pas si mal avant hein ?! Pour le coup effectivement, maintenant on pourrait dire que "je me mens à moi-même" en disant que ça me va totalement.


Eh bien voilà, je re-maigrirai si je dois maigrir, si je le veux, si je le peux, quand je le pourrai et à mon rythme : si ça vous pose un problème passez votre chemin, j'ai déjà assez ramassé à comme ça à vouloir toucher une illusoire perfection que la société voudrait nous faire croire réelle comme ça. Oui, je suis prête à couper des ponts, franchir certaines limites... au nom de ma santé... MENTALE ! Et aussi car je sais que si je recommence ce sera +30kgs cette fois-ci, je suis bien ronde, mais faut pas pousser non plus. 


Je ne comprends pas ce besoin de faire un drame prioritaire sur tout le reste de tout ça... "Tu fais bien du sport ? Tu fais attention à ce que tu manges ? Tu sais que si tu ne trouves pas de travail, c'est aussi à cause de ton poids ?" (je répondrais bien "non non je fais tout pour empirer les choses histoire de me prendre encore plus de réflexions de ta part espèce d'imbécile" bien sincèrement, mais la décence me l'interdit au quotidien malheureusement...) Ces questions "concernant ma santé" sonnent exactement comme ces "vannes" qu'on me balance parfois dans la rue : "ben dis donc t'as des grosses cuisses hein !" Et alors ? Tu crois que je ne suis pas au courant ? Je vis avec ce corps tous les jours de ma vie ! Je dois cesser de vivre ? Me cacher ? M'auto-flageller ? Mettre un sac poubelle pour cacher cette odieuse cellulite ? Je suis bien plus que juste ma taille, qui d'ailleurs quelle que soit mon "histoire", ne regarde que moi et moi seule. Merci pour votre compréhension. (Je ne parle pas de vous lectrices hein, je jette une utopique bouteille à la mer à destination du monde entier.........)






PS : Une magnifique citation de JK Rowling au sujet de notre société pro-maigreur, qui résume fort intelligemment tout ce que pense...





“Fat’ is usually the first insult a girl throws at another girl when she wants to hurt her.

I mean, is ‘fat’ really the worst thing a human being can be? Is ‘fat’ worse than ‘vindictive’, ‘jealous’, ‘shallow’, ‘vain’, ‘boring’ or ‘cruel’? Not to me; but then, you might retort, what do I know about the pressure to be skinny? I’m not in the business of being judged on my looks, what with being a writer and earning my living by using my brain…

I went to the British Book Awards that evening. After the award ceremony I bumped into a woman I hadn’t seen for nearly three years. The first thing she said to me? ‘You’ve lost a lot of weight since the last time I saw you!’

‘Well,’ I said, slightly nonplussed, ‘the last time you saw me I’d just had a baby.’

What I felt like saying was, ‘I’ve produced my third child and my sixth novel since I last saw you. Aren’t either of those things more important, more interesting, than my size?’ But no – my waist looked smaller! Forget the kid and the book: finally, something to celebrate!

I’ve got two daughters who will have to make their way in this skinny-obsessed world, and it worries me, because I don’t want them to be empty-headed, self-obsessed, emaciated clones; I’d rather they were independent, interesting, idealistic, kind, opinionated, original, funny – a thousand things, before ‘thin’. And frankly, I’d rather they didn’t give a gust of stinking chihuahua flatulence whether the woman standing next to them has fleshier knees than they do. Let my girls be Hermiones, rather than Pansy Parkinsons.”

― J.K. Rowling






PPS : Mon image du jour est un petit montage que j'ai piqué au dernier clip de P!nk, mon coach quotidien depuis des années sans qui je n'aurais pas le courage de m'assumer autant...



"What happened to the dreams of a girl president. She's dancing in the video next to 50 Cent. They travel in packs of two or three. With their itsy bitsy doggies and their teeny-weeny tees? Where, oh where, have the smart people gone? Oh where, oh where could they be? Maybe if I act like that, that guy will call me back. Porno Paparazzi girl, I don't wanna be a stupid girl. Baby if I act like that, flipping my blond hair back. Push up my bra like that, I don't wanna be a stupid girl. (Break it down now) Disease's growing, it's epidemic. I'm scared that there ain't a cure. The world believes it and I'm going crazy. I cannot take any more. I'm so glad that I'll never fit in. That will never be me. Outcasts and girls with ambition. That's what I wanna see. Disasters all around. World despaired. Their only concern. Will they **** up my hair ? Maybe if I act like that, that guy will call me back. Porno Paparazzi girl, I don't wanna be a stupid girl. Baby if I act like that, flipping my blond hair back. Push up my bra like that, I don't wanna be a stupid girl"   - Stupid Girls
"Made a wrong turn, once or twiceDug my way out, blood and fireBad decisions, that's alrightWelcome to my silly life
Mistreated, misplaced, misunderstoodMiss, no way it's all good, it didn't slow me downMistaken, always second guessingUnderestimated, look, I'm still around. Pretty, pretty please, don't you ever, ever feelLike you're less than, less than perfectPretty, pretty please, if you ever, ever feelLike you're nothing you are perfect to me. You're so mean when you talkAbout yourself, you are wrongChange the voices in your headMake them like you instead
" - F*cking Perfect

"Where there is a flameSomeone's bound to get burnedBut just because it burnsDoesn't mean you're gonna dieYou gotta get up and try and try and try" - Try


jeudi 31 janvier 2013

un détail de taille







Bon, avant toute chose (et y'en aura beaucoup ce soir, des choses), je tiens à m'auto-congratuler chaleureusement, car en un an et demi d'existence de ce blog, j'ai réussi à éviter de tout ramener à mon physique "plus size"-esque. J'ai bien fait une allusion ou deux, me plaignant de certaines marques qui taillent un peu trop petit ou répondant à mon troll, mais sinon, je n'ai jamais vraiment ouvert les vannes de ma réelle expérience personnelle avec toute question de poids/taille. Je n'avais pas spécialement envie d'introduire cet aspect là de ma vie pas toujours très drôle dans ce lieu qui ne reflète que les belles choses de mon quotidien. Et surtout, j'avais envie que mon blog soit le seul endroit où je sois juste quelqu'un qui aime la mode, et non d'être immédiatement cataloguée comme "ronde qui aime la mode", car je suis juste normale, tout comme l'est une fille très mince, ou très grosse, ou que sais-je encore ?! Nous sommes tous des personnes, pas une taille ou l'incarnation d'une catégorie. Mais l'idée m'a tout de même traversé l'esprit plusieurs fois. Notamment en rentrant de Russie dernièrement, j'ai eu très envie de pondre un billet à chaud, encore blessée des remarques de la famille durant les fêtes, mais étant lue par celle-ci, je me suis abstenue. Si certains, certaines, me trouvent une prose relativement agréable à lire, sachez qu'en fait ma plume excelle en fait particulièrement plus dans l'acidité, la colère et la rage plutôt que dans la légèreté que je vous fais entrevoir ici tous les jours... Et comme je sais que les mots sont les armes les plus puissantes qu'il soit, je choisis soigneusement ceux que j'écris, ainsi que leurs destinataires. Gardant toujours beaucoup pour moi. Cette retenue, je la cultive depuis l'enfance. Tout comme mon "problème" ceci dit. Mais lorsque j'ai entendu il y a deux jours les propos "grossophobes" totalement irresponsables de Delphine Apiou, rédactrice en chef de Biba, sur Chérie 25 (la vidéo de l'interview a été enlevée de Youtube depuis, quel courage, mais vous pouvez suivre tout ça sur le blog de Big Beauty... les excuses foireuses de la principale intéressées sont assez croustillantes d'hypocrisie, et pas tellement mieux formulées que les propos d'origine d'ailleurs)... ça a été la goutte d'eau. Ce n'est pas la première bavure du genre que l'on a pu entendre ces dernières années, n'est-ce pas Karl ! Mais bon, disons que je pars de celle-ci. Chacun pense ce qu'il veut, soyons clairs ; on peut-même parfois dire ces choses-là, même si elles sont blessantes ou politiquement incorrectes, dans une sphère privée. Mais lorsque l'on a un pouvoir, une aura, et surtout, un public qui respecte ce que vous dites et prend votre discours au pied de la lettre... il faut aussi se souvenir que l'on a des responsabilités !

Parce que oui, dire à des milliers d'auditeurs, d'auditrices, qu'être "grosse" (pourrait-on d'ailleurs préciser la définition, hein ?!) est forcément "le mauvais choix", une maladie, un mal-être, une difficulté, un handicap, quelque chose dont on doit se sortir. Que "les grosses sont difficiles à habiller", qu'elles ne rêvent que de maigrir... tenir ce discours, c'est justement persuader tout le monde que ces quelques "kilos en trop" (encore une fois, vive les référentiels, poids idéal mon oeil, IMC un peu mieux... mais n'oublions pas que la morphologie n'est pas un modèle mathématique, et heureusement !) ou même pas, sont à éliminer de toute urgence sinon : on sera malade, on sera malheureux et on sera mal habillé. Dit comme ça, c'est presque drôle. Sauf que non (même si ça reste ridicule). Les personnes déjà complexées par notre charmante société de papier glacé représentée par des mannequins anorexiques de 15 ans, vont se conforter dans leur mal-être (qui existe justement à cause de ces préjugés rappelons le) et une peur chez des personnes qui n'y pensaient peut-être pas jusque là se créera ! C'est comme ça que tout ce cercle vicieux s'entretient. Remarque, c'est un engrenage plutôt lucratif pour la vente des numéros spéciaux régimes pas vrai ?! Quelle fin stratège la rubrique minceur/bien-être, bravo !

Comment je sais tout ça ? C'est bien simple. Je l'ai vécu, et je le vis. C'est cette peur du gramme en trop, cette nécessité de rentrer dans une norme "pour être heureux", cette course à la "perfection" (haha) qui m'a fait passer de simplement dans la tranche haute d'un IMC normal à l'obésité depuis le début de mon adolescence. A force de remarques (de la famille bien plus que du monde extérieur je précise tout de même) blessantes, de régimes, de yoyo, et de bien d'autres remarques (toujours celles de la famille, malgré de grosses frayeurs à certains moments quant à ma survie, oui oui...) depuis. Voyez plutôt : voici un tableau fait rapidement l'autre jour, de 2001 année de mon premier régime en 6e jusqu'à aujourd'hui. Certes j'ai du prendre une dizaine de cm d'un bout à l'autre du graphique, mais c'est pour vous donner une idée globale de la chose. Ouaip, de sacrés montagnes russes quand même tout ça ! Et elles me donnent fort la nausée, rien qu'à leur vue.





Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été un peu plus épaisse que les autres enfants de mon âge. Et on a toujours essayé de me limiter au niveau des desserts et goûters. J'étais différente. J'étais "la grosse". Bref, je disais donc premier régime pas encore adolescente. Je suis enchantée de tous ces compliments qui d'un coup, pleuvent sur ma personne : 10 kgs en deux mois de vacances scolaires c'est sûr, ça change ! "Nan mais vraiment, c'est mieux comme ça hein, parce que bon... c'est pas pour ton physique hein, c'est pour ta santé", qu'ils disaient. Mais arrivent les hormones et yallah on reprend tout l'année suivante, et bien plus encore. Je me stabilise au haut de la tranche d'IMC "normal". Mais on me reproche toujours d'être rondouillette, trop gourmande, pas gracieuse. Rebelotte à 15 ans donc ! J'étais bien, mais j'avais envie d'être "mieux". De contenter mes proches... Je perds donc une vingtaine de kilos en un an. Plus je perds, plus j'ai envie de perdre, plus j'ai peur de reprendre. Mais dans la glace, je ne vois qu'une grosse. Alors je me fais vomir après chaque repas, ou j'évite toujours le gras et le sucre. Je fais quatre à cinq heures de sport par jour, en combinaison de sudation (mais comment je l'ai eu ce foutu bac mention bien dans tout ça ?!). Je compte les grammes, les calories, la moindre activité physique... Je passe des heures à contempler mon ventre vide rentré en dedans le matin. J'ai une planque sous mon lit, de toutes les confiseries que j'ai si courageusement refusées : surtout les escargots de Lanvin à Noël, parfois je l'ouvre pour regarder, et me dire que c'est bien, je résiste "au diable". Je gâche un road trip Colorado/Utah en m'obligeant à garder les mollets collés aux cuisses, serrés par une ceinture, pour maintenir mes muscles contractés tant que je suis assise en voiture pour compenser mon inactivité, et à ne rien avaler. Je ne pense plus qu'à ça. Mes cotes sont saillantes, mon dos plus large que mes fesses. Mes cheveux tombent par poignées, je m'évanouis régulièrement, je n'ai plus mes règles. Mais ce n'est pas suffisant, je veux toujours plus. Enfin moins. Je déteste mon corps. J'en porte encore les cicatrices aujourd'hui. Je déteste le regard des hommes dans la rue, qui ne me considéraient pas comme un morceau de viande fraîche avec les kilos que j'avais avant, cette mentalité me dégoute. Heureusement, j'ai été "démasquée" avant un stade réellement critique. J'ai été suivie. Par une psychologue spécialisée, et par ma mère qui s'est beaucoup investie pour moi. Ma peur de l'hospitalisation a aussi du jouer. Bref, j'ai eu beaucoup de chance. Maudite anorexie !

Ce qui devait arriver arriva, j'ai repris. Vite, beaucoup, beaucoup. J'ai perdu tous mes repaires, mais malgré tout j'ai la sensation de me sentir mieux dans ma peau. J'essaie de me stabiliser. Et pendant un temps, ça marche. Je suis en très léger surpoids, mais je suis heureuse (oui oui c'est possible^^) car je vis, pour de vrai. Mais les remarques de la famille reviennent. Je suis "boulotte", j'ai "des jambeonnaux", "je me mets en danger". Je me remets aux régimes : Montignac, dissocié, hyperprotéiné, hypocalorique, chrono-nutrition, Weight Watchers... Mais je ne supporte plus la privation. Je m'y tiens un mois ou deux, je perds du poids, tout en résistant à mes vieux démons dont la petite voix m'incite toujours aujourd'hui après certains repas à aller me purger... et puis je craque, et reprends le double. Le triple.

Et puis dernièrement, j'en ai juste eu marre. J'ai tout simplement cessé de faire attention, me disant que ça ne servait à rien, et pensant me venger de ces années de privation. "Puisque je suis grosse, autant juste bouffer qu'est-ce que ça peut faire ?!". Et j'ai repris encore plus... Et puis pour voir, je suis montée sur la balance en revenant des USA. J'ai eu peur. J'ai dépassé la barre des 90. Et j'ai vu cette courbe se dessiner devant mes yeux... cette réaction en chaîne. Aurait-elle été ainsi si je n'avais jamais tenté de rentrer dans le moule, si on m'avait laissée vivre un peu différente ? A l'heure qu'il est je serais peut-être stable avec un IMC de 25, un peu "ronde" mais tranquille... Bref, tout ce temps perdu, tout ce gâchis m'a sauté au visage ! Le mieux est l'ennemi du bien.

Ce qui me frustre le plus à cet instant précis, c'est de voir qu'en regardant les photos de l'année dernière, à 75kgs (léger surpoids), lorsque j'ai voulu reprendre les régimes, le premier mot qui me vient à l'esprit est "parfaite" (je ne l'ai jamais pensé avant, même au fin fond de mon malheur d'anorexique... est-ce vraiment nécessaire d'aller d'un extrême à l'autre pour se rendre compte que c'était très bien avant ?!) ! Mais pourquoi diable ais-je voulu changer cela ?! Pour faire plaisir aux autres, mais moi dans tout ça ? N'ais-je rien appris de mes mésaventures passées ?!!! Bref, aujourd'hui, je veux juste revenir à mon petit surpoids d'antan qui m'allait très bien, avant de prendre l'autoroute vers l'accumulation de kilos (régimes à répétition) et de rendre une situation bénigne grave. Aujourd'hui, mon IMC dit "légère obésité". Et c'est arrivé par sottise. Je sais maintenant que je devrai faire attention toute ma vie : m'écouter moi, et faire attention, maintenant que je suis montée si haut, je peux y revenir très vite si je cesse d'être vigilante. Je dois y aller doucement pour prendre le moins de risques possibles, j'ai déjà reperdu 5 kilos en 3 mois, sans me priver. Mais j'ai peur que ça ne soit pas assez pour rentrer dans ma combinaison de plongée ou mon jean de moto au printemps, et j'ai peur de tomber à nouveau dans le restrictif, et le peu de bien que cela m'apporte... Je ne dis pas qu'avoir un gros surpoids, ou être obèse est "mal", ou "pas beau". Aucune de ces conneries. Au contraire, j'aime les femmes en chair, j'aime ne plus être le sac d'os de mes 16 ans. J'en veux beaucoup à ceux qui m'ont dit que je me mentais lorsque je disais être bien il y a un an... car maintenant, en effet, je ne le suis pas (à MON point de vue à présent, oui). Merci ! Et puis je ne veux surtout pas rentrer dans les détails "médicaux" car cela ne concerne que... les personnes concernées et non leur entourage. J'aimerais bien "utopiquement" que la société élargisse un peu son esprit, et son cœur à ce sujet... Mais ce qui dans mon cas me désole c'est que j'ai été poussée, peu à peu, à devenir un cliché. A devenir la "grosse" (pas que je ne m'aime pas, même si forcément, je constate une grosse différence depuis un an et que de ne plus rentrer dans certaines fringues, c'est vraiment chiant !) que la rue voyait en moi, alors que je ne l'ai jamais été (et quand bien même, qu'est-ce que ça pourrait vous foutre hein les gens ?!). Pour rien. Du vent. Et grâce à des paroles "bien pensantes" et des visions biaisées comme celles de Mme Apiou. Foutez-nous la paix, cessez de parler en notre nom alors que vous ne savez rien, et arrêtez de créer vous même les problèmes que vous "dénoncez" !


Ces discours voulus moralisateurs sont dangereux, gardez vos distances. Le "mieux" est vraiment l'ennemi du bien, vraiment...







PS : Désolée, vraiment tombée dans le pathos, parfois même dans la vulgarité ce soir, mais il fallait que ça sorte ! Pas non plus de traduction en anglais, même si j'aurais adoré mettre des "fucking" partout, car me replonger dans tout ça m'a vraiment épuisée...


PPS : Edit : J'y ai repensé dans la journée... En plus, elle est carrément mauvaise commerciale la mère Apiou pour nous vendre sa daube ! Elle les imagine comment ses lectrices exactement, format mannequin ??! Ouh pinaise ce que je suis encore énervée de tout ça !...

vendredi 31 août 2012

dans ma valise pour les usa...

Je voyage depuis petite, mais s'il y a une chose qui ne devient s'améliore pas avec le temps concernant l'organisation du départ... ce sont les valises. J'ai envie de plaire, d'être à l'aise et pour cela il me faut du choix, des options. Concernant mes goûts et concernant les conditions météorologiques... Donc voilà ce que ça donne, pour 13 jours !





Et comme j'ai été super soigneuse, que tout est rentré et qu'il restait de la place, ben j'ai rajouté des choses. Je suis incurable ! Mais là j'en suis à 14,5 kgs pour la valise soute sans le vanity (enfin les, article à paraître demain ;) ) et 7 kgs pour la valise cabine... donc il me restera encore du rab pour mes emplettes à venir, yay !!! Désolée de ne pouvoir vous accorder autant de temps que d'habitude les copines, entre la préparation du voyage, les articles programmés à l'avance pour mon absence, le boulot et les chats qui font des leurs... c'est un peu compliqué ;)