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mardi 18 novembre 2014

La Minute Féministe #4 : j'ai testé le cours d' "auto-défense féminine" !




"Si vous avez aimé, dites le sur Facebook. Si vous n'avez pas aimé, ne dites rien hahaha", plaisantait l'instructeur avant-hier après le cours. Et pour un propos nuancé, il y a une petite place quelque part ? ;)

Au fil de discussions avec des collègues, on en est venues à parler de cours d'auto-défense. Motivées, on se dit qu'on va s'y mettre, et on choisit une date sur le calendrier d'une association qui a pignon sur rue en la matière depuis 2011 : Ladies System Defense (ou "LSD", je ne sais pas si c'est de l'humour assumé ou une coïncidence...). À quelques jours du dimanche choisi, le programme a changé, j'y vais avec une amie féministe car mes collègues ont changé de plans entre temps.

Je pars avec un à priori, j'avoue...

Mon amie me prévient : elle a déjà fait un stage avec eux mais elle n'est pas à 100% convaincue, et des connaissances que nous avons en commun, non plus. Niveau "self défense" pur et dur, rien à redire. Mais dans le discours... quelques maladresses qui font grincer des dents. Cela ne m'a pas refroidie, j'aime bien me faire mon idée par moi même, lorsque je le peux.

À 14h, notre cours de 3 heures démarre donc, une fois que toutes les participantes ont réglé leur 30 euros (pour celles qui ont réservé, sinon, c'est 35e). Oui "participantes", c'est réservé aux femmes uniquement. C'est le concept même (ce pourquoi je ne critique pas ce point là, j'aurais pu aller ailleurs ayant connaissance de cette non mixité, cf mes bons/mauvais points plus bas) et j'avoue qu'il est assez plaisant de voir un groupe aussi divers réuni dans ce petit dojo... De la vingtaine à la cinquantaine, tous physiques, toutes origines confondues, nous sommes toutes réunies par un même ras-le-bol, une même volonté. (et au bout d'une demi heure, toutes dans le même état : en sueur^^)

Les quatre instructeurs (trois hommes, une femme, as usual) se présentent puis on commence par des échauffements ("Il est important de se garder en bonne condition physique", "le jour où l'on subira une agression, notre cœur va battre fort", donc on se met en condition, logique). On marche dans le dojo "comme on marcherait dans la rue", en gardant un œil sur l'un des instructeurs : on travaille sur notre vigilance. Au signal "un", c'est 5 pompes, à "deux", c'est 5 flexions et à "trois", 5 abdos ("c'est votre spécialité ça !"). On intensifie en trottant sur les tapis... 

De l'importance du vocabulaire avant de passer à l'action, et premiers froncements de sourcils...

Pfiouuuu je suis déjà en nage et il est temps d'attaquer les choses sérieuses, on nous sort des sacs de frappe : on va travailler les "coups d'arrêt". Ici on ne parle pas de "coup de poing/coude/genou pied" etc... 

Donc un "coup de pied dans les couilles" est un "coup d'arrêt partie basse du tronc". Apparemment, c'est important d'utiliser un vocabulaire comme celui-ci dans le cadre d'un dépôt de plainte ("obligatoire", nous martèle-t-on à plusieurs reprises durant ces trois heures... un poil culpabilisant, ahem). Pour ne pas que l'agresseur se retourne contre nous, ce qui est possible. Oui, comme disait Audiard "les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît" ! Ces précautions sont donc importantes, je comprends.

On nous explique la posture de défense à adopter : en appui sur nos jambes, souples et fléchies, les mains (ouvertes, signe d'apaisement contrairement aux poings... position d'attaque, donc). Face à nos binomettes, on commence à donner des coups dans le sac qu'elles tiennent : d'abord une main, puis l'autre, et les deux. On doit taper "derrière" le sac ("l'important, ce n'est pas la force, mais l'intention", je valide !), y mettre de la volonté plus que de la patate.

On alterne régulièrement les rôles, on prend confiance. Avant chaque nouveau geste, nos instructeurs nous font une démo, que l'on reproduit. À présent, c'est coup de coude, ou plutôt coup d'arrêt avec le coude (efficace et... libérateur, pour ma part !). On nous invite à crier ("si vous n'arrivez pas à crier ici, dans un environnement sécurisé, le jour où il faudra le faire, rien ne sortira" et c'est vrai que c'est important, de donner l'alerte...). Ce n'est pas évident, beaucoup perdent leur sérieux (et à la fois... c'est bon de rire, nerveusement, ça muscle aussi les abdos !) mais les "recule", "dégage", "connard", "casse-toi" ou simplement "aaaaaaaaaah" fusent.

On nous propose d'essayer "Restez à distance". C'est long, mais ça nous permet de bosser la respiration durant l'effort, et de maintenir une distance verbale avec le vouvoiement. Ce n'est pas facile, mais ça marche, à force. On enchaîne avec les coups d'arrêt avec nos jambes : coups de pieds, et coups de genoux (le truc le plus libérateur au monde, ais-je ainsi découvert...). 


Maintenant que nous maîtrisons un peu mieux ces gestes (les instructeurs sont passés dans les rangs pour regarder ce que nous faisions afin de nous corriger à l'aide de conseils pratiques)... on simule des situations d'agression. Celles qui tiennent le sac de frappe se mettent debout d'un côté de la salle et les autre, attendent en face, assises. On doit alors marcher vers elles, et elles, se relever et se défendre.

On augmente la difficulté de la tâche, toujours en alternant les rôles pour chaque scénario, en faisant courir "l'agresseuse" puis en faisant s'allonger "l'agressée". Visiblement, on a développé quelques réflexes. Les coups d'arrêt viennent naturellement, on les enchaîne... punaise ce que ça fait du bien. Très clairement, on apprend en se dépensant et en se défoulant : le sac de frappe prend pour tous ceux à qui on n'a jamais osé répondre, tous ceux dont on a subi les mains aux culs sans oser plus que le regard noir !

Mises en situation

Je crie toute ma rage, je frappe tous mes agresseurs du passés. C'est trop bon.
Vraiment, c'est la partie du cours que je préfère ! Mais... on ne tient pas trois heures comme ça, c'est évident. On enchaîne donc avec des mises en situations, scénarisées.

Bénédicte, l'instructrice, fait la plupart des démos (elle envoie !), dans diverses situations, pour nous montrer quelques exemples de gestes pour se dégager et maîtriser notre agresseur si... on nous attrape par la main, la taille, les cheveux, si on essaie de nous étrangler contre un mur. Puis on pratique, un à un et toujours à tour de rôle avec nos partenaires, ces techniques.

Lors d'une de ses démos, notre instructrice enchaîne son agresseur jusqu'à la clé de bras, une fois qu'il est au sol... C'est bôôôô, et je ne peux m'empêcher de faire de lancer un slow clap. La salle suit, super moment^^ 



L'ambiance est bon enfant, on rigole bien. Les instructeurs précisent en riant que la seconde partie de cette démo était "pour rire", car ici, on nous apprend la légitime défense ("et non la vengeance", bien sûr), afin de rester dans le cadre de la loi : une fois que l'on a maîtrisé celui ou celle qui s'en prend à nous, on file. Le but est de se soustraire à l'agression, pas de s'acharner... même si franchement... ça peut être tentant.

Après ces exercices, d'autres suivent. C'est la "préparation mentale" (qui suit les préparations physique et technique). On éteint les lumières de la salle, l'éclairage est entre chien et loup, on se remet à marcher aléatoirement dans la salle. Nos quatre instructeurs du jour simulent alors diverses agressions verbales ou physiques : à nous de jouer. Sans sombrer du côté obscur non plus, ils nous demandent aussi l'heure, pour nous rappeler que la parano totale, c'est un piège à éviter.

Pour ma part je me fais bousculer plusieurs fois, mais j'arrive à éviter le "conflit". Il paraît que je sais bien désamorcer un possible accrochage par la parole... des années d'expérience^^ Mais lorsque ça en vient aux mains, je vois que j'ai effectivement développé quelques automatismes : je me dégage et, étrangement, c'est le coup d'arrêt partie basse made in mon genou droit qui revient. Si un jour je ne peux pas éviter une situation où je devrai en venir aux mains, j'espère que ça me reviendra aussi facilement ! En attendant... je vais sans doute continuer à "m'entraîner" régulièrement.

Les quinze dernières minutes du cours sont consacrées à des questions-réponses. On évoque notamment la possibilité/nécessité des témoins de réagir, on parle de la "dissolution de la responsabilité", qui me fait fort penser au Projet Crocodiles dont j'ai la BD dans le sac ce jour là (je vous en reparle très vite !). 

Globalement, je suis très satisfaite des trois heures que je viens de passer :)

Mon avis

(J'essaie de ne pas m'épancher plus que je ne l'ai fait ci-dessus, c'est pas gagné.. le style télégraphique ne me sied point.)

Les plus

- C'est un très bon cours pour survoler différentes techniques de self défense.
- C'est physique mais pas insurmontable pour une feignasse comme moi (ça fait deux jours, je suis encore courbatue malgré les litres de flotte que j'engloutis)
- C'est un défouloir absolument parfait, on ressort plus légère, dans tous les sens du terme...
- C'est convivial, on s'amuse franchement, par moments.
- C'est bien organisé, les équipements sont vraiment là et les intervenants sont de vrais pros dans le domaine de la self défense (certains sont gendarmes).

Les moins

- Le prix. J'avoue que pour de l'associatif je m'attendais à moins. Certes, si c'est juste une fois, 30 euros, ça va. Mais si on veut y aller toutes les deux semaines, à chaque stage, ça commence vite à piquer.
- Le discours un peu bancal, par moments*, sur la violence faite aux femmes.

(* je ne peux pas m'en empêcher :
- En guise d'intro, on nous a plus ou moins dit que bon, la société et les hommes sont comme ça donc c'est important qu'on sache se défendre car on ne changera pas ça... Certes ce n'est pas le rôle d'un cours de self défense de prêcher la parole égalitariste mais être fataliste à ce point et dans ce contexte, je trouve que perso, ce n'est pas terrible. Mais ce n'est que mon avis.
-Sur la brochure, d'un côté parler des "violences faites aux femmes", et de l'autre énumérer les conseils bateau style "ne pas marcher dans une ruelle sombre seule le soir"... on nous abreuve de ces conseils là depuis qu'on est petites, "nous les femmes", on le sait. Donc c'est un peu de notre faute finalement, s'il nous arrive un truc alors qu'on avait pas d'autre choix que de passer par la dite ruelle louche. Je caricature, mais je veux dire que c'est lourd de toujours revenir à l'idée de bricoler des solutions/gadgets pour éviter aux femmes de se faire harceler/agresser/violer plutôt que d'éduquer/sensibiliser les potentiels harceleurs/harceleurs/violeurs qui sont les seuls responsables de ces violences. Ça part d'un bon sentiment, un poil paternaliste certes mais quand même, mais en entretenant ainsi sans en avoir l'air le mythe de "l'homme prédateur" (#notallmen oui on sait, next) on ne fait que mettre un pansement sur une plaie qui nécessiterait de solides points de suture.
- Dire "on DOIT aller porter plainte" ou "c'est OBLIGATOIRE" de porter plainte... perso, ça me gêne. Oui, c'est vrai que c'est mieux dans l'absolu, mais c'est amené de manière culpabilisante pour la potentielle victime.
----> D'autres petites phrases du genre m'ont fait tiquer, c'est une liste non exhaustive car j'ai la fâcheuse tendance à me concentrer sur le positif, et il y en avait beaucoup à côté de ces points négatifs. Des connaissances ont fait d'autres cours et ont relevé d'autres choses qui les ont énervées mais je n'en parlerai pas ici car je ne relate que ma propre expérience du bout de mon clavier, c'est plus juste.)

Ce que j'en retiens

Bisounourse d'un jour, bisounourse toujours : je vois toujours le verre à moitié plein. Je suis persuadée que ces quelques couacs qui ont eu le don de me faire grincer des dents étaient vraiment des maladresses et j'espère que les instructeurs, s'ils me lisent, ne prennent pas mal mes critiques. J'ai bien conscience de l'investissement que peut-être une asso et je suis reconnaissante de leur engagement, qui contribue grandement aux "plus" de ma petite liste ci-dessus :) 

Néanmoins, je suis tout aussi persuadée que tout cela est perfectible, dans toute la connotation positive que ce terme est sensée avoir. À mon sens, il suffit simplement de choisir entre le fait de se limiter à enseigner ces techniques sans essayer de philosopher en risquant de tenir des propos borderline, ou de creuser le sujet des violences faites aux femmes encore bien plus, pour pouvoir en parler vraiment, sans tomber dans certains travers stéréotypés.

Bref. Est-ce que je reviendrai ? Oui, avec plaisir. Mais toujours mon sens critique de féministe en alerte dans la poche ;)


À demain pour un retour à plus de légèreté, côté sujet aussi bien que côté texte :p


Self-défense-ment vôtre,


Olga



PS : Petite parenthèse mi-futile mi-coup de pub-ile pour finir, mirez plutôt la cohabitation de deux modèles de tees Colère : Nom Féminin sur ma binomette du jour et moi-même ! Pas mal hein (merci à notre instructeur pour la photo) ? :D








jeudi 6 novembre 2014

La "collection d'hiver" de #Colère : Nom Féminin est arrivée ♥

Encore mieux que le Beaujolais Nouveau, cette nouvelle fournée d'accessoires signés Colère : Nom Féminin. Ouais. (En même temps c'est pas dur _haters gonna hate_ je n'aime pas le vin :p )

(Notez, je vous prie, la classe intergalactique du selfie-miroir des toilettes au bureau. Mes journées sont bien remplies, je peine à me poser et pour faire de jolies photos, et pour écrire :/ )



Solidaire (ou faible, qui sait), j'ai une fois de plus craqué pour le tee-shirt ainsi que le tote bag. Si beaucoup se sont enthousiasmés de voir de nouvelles propositions de la part de l'asso (tee shirt au lieu de débardeur, dessin sur le devant avec modèle masculin de dispo ainsi que changement de couleurs pour le tote bag), d'autres n'ont pas aimé le nouveau slogan (si joliment mis en image par la super graphiste Sophie Barel).

Rien de surprenant à ça : pour certaines, le premier message "ta main sur mon cul, ma main sur ta gueule" était trop violent (pour ma part, je n'ai eu que de bons retours dans l'espace public ;) ). Pour d'autres, la question "et ta maman, tu la siffles ?" ne devrait pas avoir à être posée pour dénoncer le problème du harcèlement de rue. On ne peut pas plaire à tout le monde, encore moins à chaque fois. 

Mais pour la défense de cette nouvelle proposition de Colère, je dirais que malheureusement, même si c'est triste de devoir faire appel à l'empathie en ramenant la femme à un statut de mère/la sœur/la femme etc d'un homme, cela reste efficace. C'est un peu comme le féminisme, en fait : on préférerait que tout aille bien dans le meilleur des mondes, sans inégalités, pour ne pas en avoir besoin mais c'est le cas, alors... on milite ;)




Autre agréable surprise, dans l'intérieur du col : la phrase "parce qu'il n'est pas normal d'avoir peur de marcher dans la rue". J'aime le détail, et tout ce qu'il représente :)




Et oui, je mets du L. And I'm fabulous, bitch (comme mon collier Félicie Aussi sur le selfie un peu plus haut, vous offusquez pas les copines ;) ).



Allez, je vous laisse, je retourne en action transports avec Stop Harcèlement de Rue (regardez 100% Mag ce soir, on parle du collectif !), j'ai hâte !

Pas si Colèr-iquement vôtre,

Olga


mardi 22 juillet 2014

La minute ""chienne de garde"" #1 : j'ai été coller des affiches avec le collectif Stop Harcèlement de Rue



Si vous me lisez, me connaissez, ou les deux à la fois... vous savez à quel point le titre de cette rubrique est ironique, sous mon clavier. Surtout avec les doubles guillemets. C'est aussi pour cela que je choisis de l'inaugurer avec "du concret", quitte à passer pour une "hystérique" (je vous ai déjà dit que je haïssais ce mot et pourquoi ?^^) ou une "névrosée" de "sale féministe"... que selon certains _et malheureusement certaines_ je suis pour oser vouloir l'égalité homme-femmes jusque dans la rue. Oui, aujourd'hui on cause harcèlement, harcèlement de rue.

Mes premiers souvenirs de ce "phénomène" remontent à mes 11/12 ans, bien que l'excuse du "c'est les mecs, c'est comme ça" m'ait été servie depuis ce temps là comme seule "explication", je n'ai jamais été convaincue. Et malheureusement jusqu'à ce que je ne visualise le documentaire Femme de la Rue de Sophie Peeters puis que je ne me reconnaisse un peu trop dans les témoignages bien trash de Paye Ta Shnek (soit jusque... relativement récemment dans ma vie de femme finalement), je me suis sentie bien seule, souvent, à vouloir m'insurger contre cette "norme sociétale".

Depuis que j'ai véritablement ouvert les yeux sur l'anormalité de tout ça et que j'ai pu mettre des mots et expressions (comme "culture du viol") sur ces souffrances et frustrations de tous les jours... j'ai compris que le féminisme serait un des combats que je ne pourrai faire autrement que de mener tout au long de ma vie. Mais dans cette découverte, j'ai été seule, ou accompagnée d'amies qui elles aussi commençaient à peine à comprendre l'ampleur de la tâche à accomplir. Encore aujourd'hui, je suis en pleine découverte du féminisme, de son histoire, de ses facettes et je n'ai pas encore totalement déterminé ma propre position.

Seulement, lorsque je vois ce que certains qualifient de "printemps du féminisme" et toutes les initiatives qui viennent avec, je ne peux m'empêcher de vouloir y prendre part. Lorsque j'ai vu le tote bag "ta main sur mon cul, ma main sur ta gueule" de Colère : Nom Féminin sur ma timeline Facebook j'ai immédiatement craqué, ça me parle tellement... et c'est grâce à cette page que j'ai atterri sur celle du collectif Stop Harcèlement de Rue, je ne sais plus comment exactement (ah, la magie d'internet).

Lorsque je suis tombée par hasard sur leurs premières affiches rue de Lappe à Paris (sans tilter où j'étais, comme 80% du temps que je passe dans cette ville), j'ai eu une folle envie de prendre part au mouvement. Alors quand le collectif a lancé ses soirées de collage "after work" ouvertes à tous et toutes sur sa page Facebook, je n'ai pas hésité bien longtemps avant de cliquer sur "je participe". C'est comme ça que je me suis retrouvée hier soir au croisement du Pont Neuf et du quai du Louvre, pour coller des affiches avec les activistes de Stop Harcèlement de Rue.



Bien sûr, le propos est ciblé puisque c'est l'endroit où se tient actuellement l’événement estival "Paris Plages". Le "ma mini jupe ne veut pas dire oui" s'est donc transformé en un "mon bikini ne veut pas dire oui" (ce qui bien entendu n'annule pas l'affirmation précédente^^). Nous sommes une grosse quinzaine, nous nous divisons en deux groupes pour aller afficher ce message, en espérant que la colle prenne bien, dans tous les sens du terme...

Sur notre route, quelques regards étonnés mais je suis agréablement surprise de constater que ceux qui nous parlent le font pour nous soutenir. Bien qu'Héloïse, co-fondatrice du collectif ait malheureusement été agressée la semaine passée, il faut garder un œil ouvert. D'autant que notre petite excursion n'est pas exactement tout ce qu'il y a de plus légal, paraît-il, et qu'il ne faut pas traîner même si l'ambiance est très sympa :)

Oui, la grande timide en moi est arrivée l'estomac noué au point de rendez-vous mais dès que j'ai aperçu le tote bag "ta main sur mon cul, ma main sur ta gueule" (j'ai mis le débardeur au même imprimé aujourd'hui, normal^^) au loin, j'ai oublié cette sensation, vite remplacée par celle d'être à ma place. Au milieu de personnes qui me comprennent (dont quelques hommes, ce qui est très positif : c'est bien la preuve que "le féminisme" n'est pas une forme de plus de sexisme _quelle idée absurde_ et que la gent masculine aussi prend conscience de la gravité de ce harcèlement, qu'elle ne souhaite pas plus que nous voir continuer en toute impunité) et qui ont les mêmes idées, quel soulagement ! 






Beaucoup se "savent" (je mets des guillemets par rapport à ma propre expérience car la découverte réelle de l'intensité de mon propre engagement ne m'a sauté aux yeux que bien tard, bien que le mot "féministe" ait toujours été agréable à mes oreilles avant) féministes (bien que le mouvement ne se revendique pas féministe en soi) depuis des années et ont l'aplomb (que je jalouse follement) qui va avec. Mais elles ne m'intimident pas, au contraire, elles partagent leur expérience et leur savoir. Je découvre enfin une communauté qui me parle et me donne réellement envie de m'engager. Ce qui ne nous empêchera pas une fois à cours de colle d'aller prendre un verre et de discuter de choses plus futiles, aussi. J'ai hâte de revenir, lundi prochain :)


Un-peu-moins-timidement-féministement vôtre,



Olga










PS : Quelques liens utiles pour mieux comprendre le harcèlement de rue...