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mardi 26 décembre 2017

"Bonnes résolutions" : quelques ressources pour dire MERDE à l'Argument Santé™ des grossophobes


Çaaaaa y est : un des deux gros réveillons de la fin d'année est passé. Les média et les discussions de la machine à café vont passer de comment-faire-de-supers-repas-de-fêtes-mais-ne-surtout-pas-prendre-un-gramme aux satanées "bonnes résolutions".
Je ne vous apprends rien en vous disant que ces dernières sont souvent centrées sur l'alimentation, le sport, la perte de poids, l'apparence, et que la grossophobie se cache à peine entre les lignes de ces sujets.
Et puisque la "morale" qui veut continuer de diaboliser toujours plus le gras s'appuie systématiquement sur le fameux Argument Santé (le point Godwin de toute discussion autour du poids et de la grossophobie), pour cacher sa gêne esthétique face au gras...
Cette pratique s'appelle le "concern trolling", autrement dit, prétendre être allié.e d'une cause pour mieux faire passer sa critique de cette dernière.

En ce 26 décembre 2017, j'enfile donc mes oreilles de lutin vénère pour vous poster quelques liens utiles pour faire un peu de désintox chez ces trolls zélé.e.s de la détox...

 

"Ouiiiiiiiii, mais être gros c'est forcément être en mauvaise santé"

Il existe de nombreuses contre-études quant à cette case du bingrossophobe, l'une de ses porte-paroles est Traci Mann, auteure du livre "Secrets From the Eating Lab: The Science of Weight Loss, the Myth of Willpower, and Why You Should Never Diet Again" (Secrets du laboratoire de la nourriture : la science de la perte de poids, le mythe de la volonté et pourquoi vous ne devriez plus jamais faire de régime), qui milite pour qu'on arrête de se focaliser sur le poids en matière de santé, et que l'on s'intéresse réellement à ce qui tue effectivement les gros.ses (la sédentarité/l'isolement, la précarité, l'accès compliqué aux soins médicaux).


(on adore _NON_ le visuel déshumanisant choisi par la BBC pour illustrer le sujet, uhhh...)

"L'Argument Santé est un fait rationnel et objectif dans le débat sur le surpoids et l'obésité"

Lors de son intervention à la journée "Grossophobie, Stop" à l'Hôtel de Ville de Paris le 15 décembre 2017, Jes Baker a évoqué plusieurs études qui démontent la corrélation "obligatoire" entre gras et mauvaise santé (elles sont citées dans les sources de son livre "Things No One Will Tell Fat Girls", qui, selon une source proche, aurait pour ). Elle a dit qu'elle en parlait régulièrement lors de ses interventions en milieu scolaire ou universitaire, et qu'on ne croyait ces propos que lorsqu'elle montrait que les scientifiques ayant conduit ces études étaient... minces. Alors pour l'objectivité de votre Argument Santé, on repassera, hein, Jean-Mi !

D'ailleurs, il aussi est important de rappeler qu'aujourd'hui on parle de santé des gros.ses en matière d'Indice de Masse Corporelle, ce truc totalement imprécis et arbitraire, vous savez... La fat activiste Ali Thompson (Mean Fat Girl), de Ok2BeFat, a lancé une série de vidéos pour vous prouver à quel point le concept d'IMC est ban-cal :



"Nan mais arrête, on se soucie aussi bien de la santé des minces que des gros.ses hein, stop la victimisation !"

Dans son livre, "There Is No F*cking Secret: Letters From a Badass Bitch", Kelly Osbourne a parlé de son passé de grosse en ces termes : "En ce qui concerne les média, j'étais bien plus harcelée à cause de ma grosseur qu'à cause de mon addiction aux drogues et mes cures de rehab. Après tout, les gens beaux vont tout le temps en rehab, donc c'était presque acceptable. Alors qu'être grosse, non". Arrêtons deux secondes de faire comme si on mettait toutes les questions de santé publique au même niveau siouplé, vos "arguments" découlent simplement d'un système médical profondément grossophobe.


De plus, s'il est désormais prouvé que les médecins passent à côté du diagnostic de leurs patient.e.s gros.ses en leur prescrivant un régime quelle que soit la liste des symptômes, ils ont aussi naturellement tendance à considérer les minces comme "automatiquement en bonne santé"... Et manquer le coche là aussi, question qui a également été évoquée à l'event Grossophobie Stop, entre Daria Marx de Gras Politique, Gabrielle Deydier et Sylvie Benkemoun du GROS (Groupe de Réflexion sur l'Obésité et le Surpoids).
Quand Bevin Branlandingham, de Queer Fat Femme, dit que les minces entretient un système grossophobe qui les blesse elleux aussi... Il n'y a sans doute pas d'exemple plus parlant de cette affirmation.

"C'est pour ton bien"



Harceler les gros.ses jusqu'à ce qu'iels (re(re(re(re)))*)fassent un régime, puis se reprennent l'inévitable (à moins de rester au régime à vie, cimer le trouble du comportement alimentaire) effet yoyo dans les dents, jusqu'à ce qu'iels risquent leur vie sur une pétain de billard pour se faire mutiler un organe sain et reprendre du poids là aussi au bout de quelques années (à cause notamment du manque de suivi), tout en accentuant anxiété, dépression, pensées suicidaires chez les concerné.e.s... c'est clairement pas une approche "bonne" ou "saine". C'est juste une solution pour calmer l'irritation oculaire que provoque le gras chez toi, à court terme. Occupe-toi de tes petites fesses à toi chaton, veux-tu ?

*ben non scoop du siècle, on sait qu'on est gros.ses, t'es pas lae premier.e malin.e à me suggérer de maigrir pour résoudre tous mes problèmes d'un coup de baguette magique tu sais...

"Le sport c'est le truc le plus sain au monde de toute façon"

Primo, va dire ça aux genoux des joggeurs.euses, Marie-Églantine !
Secondo, les machines de sport si prisées par la culture du fitness nous viennent tout droit de l'univers carcéral, déso pas déso, mais ça peut juste être bon signe pour personne.




Un peu facile comme réponse ?
Ben pas tellement plus que l'injonction au sport comme remède miracle, en fait : associer les gros.ses à la paresse est un stéréotype qui entretient leur isolement, les violence qu'iels endurent.

"Si je peux, tu peux !"

Tu vas te calmer tout de suite avec ton empowerment capitaliste à trois francs six sous, Macron.
Ni toi ni moi n'avons les mêmes privilèges, déjà, et surtout, nous ne sommes pas bâti.e.s pareil donc nous demander de performer exactement les mêmes choses est tout simplement absurde.

L'association américaine HAES (Health At Every Size), qui regroupe des soignant.e.s engagé.e.s à considérer lae patient.e comme un tout et non juste son poids ou son apparence pour lae soigner, a fait une vidéo très pertinente pour démontrer cette arnaque (c'est en anglais, mais on peut à la fois activer les sous-titres et la traduction dans la barre de réglages, si vous en avez besoin) :

D'ailleurs, l'HAES n'est pas la seule asso à se pencher sur ces questions. En France, nous avons le GROS (Groupe de Réflexion sur l'Obésité et le Surpoids), qui rassemble des professionnel.le.s de santé qui proposent une vision critique de la culture de la minceur dans son ensemble, et une approche non biaisée des soins pour les gros.ses.

"Si la grossophobie était une vraie oppression, jusque chez le médecin, il y aurait des associations, on en parlerait..."

Mais tu as tout à fait raison, t'en parler est justement ce que je suis en train de faire. Je t'invite à donc faire un tour chez Gras Politique ou encore Allegro Fortissimo, et te renseigner sur la campagne "Grossophobie, stop" de la Marie de Paris.




Un peu de lecture... EN SILENCE, avant de reprendre la parole sur le sujet (en levant la main !).




***



J'ai volontairement été un peu plus concise qu'à mon habitude (j'ai mis un max de liens !), chépa vous, mais perso, chuis épuisée. J'écrirai à nouveau sur cette thématique plus tard, plus posément. Mais quoi qu'il en soit les ressources sont là pour qui veut bien les lire dans l'idée d'apprendre et vous ne "devez" de pédagogie à personne. Les faits sont là pour qui veut bien prendre le temps de chercher un peu, d'écouter, et si votre interlocteur.rice grossphobe ne veut rien entendre, vous n'avez pas pour mission sacrée de lae convaincre (c'est là que vous pouvez prendre le relais, cher.e.s allié.e.s minces ;) ) : la priorité est de vous préserver VOUS.

Et pour finir, je vais enfoncer une porte ouverte, mais comme ça fait vachement moins mal aux épaules qu'un mur comme ceux qui se dressent souvent face à nous, j'me dis que ça fait pas de mal : en bonne santé ou pas, les gros.ses ne sont pas des sous-êtres humains. Nous sommes tout aussi légitimes que les minces, quel que soit la teneur de leur bilan médical, pour prétendre au respect, à la considération, à la représentation, à une vie tranquille loin des injonctions non-sollicitées et du harcèlement normatif, au bonheur.

Puisse l'année-2018-année-de-la-cellulite (je crois bien que c'est une trouvaille de Gras Politique^^), qui arrive sonner le glas de la grossophobie !


mercredi 20 décembre 2017

Grossophobie : 5 idées pour mieux vivre la période des fêtes


L'an dernier, pour cette période si particulière qu'est celle des Fêtes de fin d'année en matière de grossophobie, de body shaming, "d'humour" oppressif et d'injonctions contradictoires vis-à-vis de la bouffe tout autour de nous (quand c'est pas l'entourage ce sont les collègues, les réseaux sociaux, les kiosques à journaux...), j'avais rédigé une série de trois articles au sujet des repas de famille.

Comme c'est valable tous les ans, je vous en reposte les liens ici avant d'attaquer une nouvelle floppée de posts dédiés à ce moment à la fois aimé et redouté de l'année, que l'on célèbre ces grandes occasions dans une tradition, une autre, les deux, ou pas du tout :

* Repas de famille (mais pas que) : le bingrossophobe de poche pour les fêtes (mais pas que non plus)
* Repas de famille (mais pas que) : 100 sujets de conversation plus intéressants que le régime
* Repas de famille (mais pas que) : et si on se complimentait autrement ?

Pour essayer de bien finir 2017, je vous ai préparé encore quelques articles, que je posterai durant les derniers jours de décembre, autour des deux gros réveillons. Commençons donc par quelque chose d'ordre général, afin d'entrer en matière...

Grossophobie : 5 idées pour mieux vivre la période des Fêtes

Dessin par M-A Izu Illustrations, utilisé avec son accord :)

(Cette image représente une scène de Noël à la maison. Une femme noire et grosse accroche une étiole dorée sur le haut du sapin , perchée sur une chaise en bois, tandis qu'une petite fille racisée elle aussi, au pied du sapin, sort les guirlandes d'un carton. À côté d'elle, une dame aux cheveux courts en fauteuil roulant orné d'un drapeau rainbow accroche une boule en souriant. Dans le fond, une personne blanche à la barbe et aux cheveux turquoise, avec des lunettes, s'affaire iel aussi à décorer l'arbre. Sur le côté se trouve un écran qui diffuse les images d'un feu de cheminée)

Faire le plein de représentations gros*ses festives sur #FatventCalendar : le Graslendrier de l'avent

Que ce soit sur Facebook, sur Twitter ou sur Instagram, le principe de ce calendrier de l'avent du gras est simple : des illustrateur.ices postent chaque jour un nouveau dessin de gros*se, loin des représentations négatives mainstream. Comme nous sommes déjà fin décembre, vous allez pouvoir en découvrir plein d'un coup, et promis, ça va vous mettre du baume sur votre petit cœur tout doux !



Merci à Lucie Larousse d'avoir lancé l'idée, et à tou.te.s les personnes qui ont participé à la fatoyance de ce projet de tout leur talent.

C'est une initiative récente et "de saison", mais mon invitation à faire le plein de représentations diverses, proches de notre réalité non "épurée" au casting puis photoshoppée, est universelle. Explorez les hashtags fat et body positive comme #FatPositive, #EffYourBeautyStandards, #FatGirlsCan, #CelebrateMySize, #Fatspo, #FatAndProud ou encore #RespectMyRolls.

Et puisqu'on en parle, j'ai découvert il y a quelques jours le travail photo de l'artiste Shoog McDaniel, et je crois que je ne m'en remettrai jamais... Alors je partage (juste un tout petit échantillon de ses clichés bouleversants) :












Saboter le système : contre attaquer les injonctions à la minceur et la grossophobie là où elles s'exercent !

My Mad Fat Diary: Season 2 Episode 2
(Ce gif montre Rae Earl, de la série My Mad Fat Diary, mettant le feu à une affiche publicitaire normée pour de la lingerie)


Alors clairement, on va éviter de réduire la ville en cendres, même si c'est pas l'envie qui manque... Mais on peut toujours taguer une affiche dans le métro ou dans la rue, à l'aide d'un marqueur pour les plus rebelles, ou d'une craie pour les plus timoré.e.s (point de jugement ici, je fais partie de la seconde catégorie^^). Et si vous vous sentez d'affronter la foule d'un grand magasin ou d'une librairie, vous pouvez aussi aller coller des post-its dans des livres "fitspiration" qui causent régime et perte de poids, et ça marche aussi pour les magazines féminins du kiosque à journaux en bas de chez vous, d'ailleurs. Cette démarche, certes un peu stressante, va à la fois vous soulager... Et peut-être changer la vie d'une personne : celle qui lira votre message.

Quoi écrire ? Ce que vous évoquent les affiches fitness, les titres grossophobes des magazines, les conseils assassins des livres sur le régime, avec vos mots à vous. Que ce soit de la rage, ou un conseil tout en bienveillance, cela aura l'effet escompté. Et si l'inspiration vous manque, allez au plus simple, comme les autocollants "sexiste" que l'on peut voir sur certaines affiches publicitaires dans les grandes villes, par exemple avec un "grossophobie, stop", "la culture du régime tue", "c'est cette société qui est moche, pas toi", ou tout autre formulation qui vous viendrait à l'esprit.

Solliciter l'attention de son entourage, ou de sa timeline, pour contrer la grossophobie ambiante

On peut critiquer les réseaux sociaux sur beaucoup d'aspects, à raison. Mais ils sont aussi un chouette vecteur de positivité ! Si vous demandez du soutien à votre timeline, elle vous le donnera, promis : c'est plus simple que d'aller demander "à l'aide" directement à quelqu'un.e, et cela promet une vague de bonnes ondes comme vous n'imaginez pas.

(Ce gif est un fanart de Steven Universe, qui montre Steven tout heureux dessiné de contours roses, entouré d'étoiles pétillantes, le texte, bleu ciel dit "tu es si merveilleux.se !!")


Les "challenges" et autres jeux que l'on peut voir passer sur Twitter ou Facebook sont absolument parfaits pour ça : rapides et non encombrants pour les messageries privées de vos contacts.
Si vous postez cette image, par exemple (il en existe plein d'autres, vous pouvez aussi créer la votre, en français puisqu'on en parle^^), ça va se faire tout seul...

(Sur fond rose saumon, le texte dit "Repostez cette image et déconnectez-vous pour une heure, laissez vos followers écrire quelque chose de gentil à propos de vous. Revenez ensuite lire tous ces messages positifs, puis taguez 10  personnes à votre tour pour répandre les bonnes ondes")

Et c'est un chouette exercice en temps de crise face à l'adversité (un repas de famille, au hasard) !

Mais vous pouvez aussi :

Vous donner le défi de trouver des choses positives à trouver au fur et à mesures des likes avec ce type de jeu...

(Sur fond mauve, le texte dit "un like = une bonne chose qui s'est produite en 2017")


Ou demander à ce qu'on vous envoie des gifs mignons de chats, chèvres, pandas, renards, ornithorynques, hérissons, lamas, capybaras ou canards (ce qui vous fait craquer quoi) parce que vous en avez besoin... Vos ami.e.s et connaissances se feront un plaisir d'aller chercher tout ça pour vous redonner le sourire ! D'ailleurs, vous pouvez tout aussi bien dire que vos DMs sont ouverts parce que vous avez besoin de parler à quelqu'un.e, ça marche aussi.
Et NON, vous n'allez pas "déranger" ;)

(Ce gif montre un raton laveur qui câline un chat tigré)


Et si vous avez la chance d'avoir des proches sur qui vous pouvez toujours compter... n'hésitez pas à leur écrire ou les appeler (s'iels sont okay avec le téléphone, et que vous aussi), vous accorder une bulle de douceur rassurante pour recharger les batteries en milieu hostile. Même si ce ne sera pas forcément possible dans la seconde.

(Ce gif dessiné montre une coccinelle dans un cadre jaune, elle fait défiler les pancartes aux messages positifs comme "tu es belle.eau", "tu es aimé.e", "tu es vivant.e pour une raison", "on a besoin de toi", "tu es plus fort.e que tu ne le crois")


Sortir l'accessoire militant et/ou positif contre la grossophobie qui vous donne de la force

Certes, les tee-shirts, badges ou autres accessoires couverts de slogans ou dessins revendicatifs ne sont pas forcément ce que vous aviez en tête pour votre tenue de fête (si tel était votre plan). Mais on a tendance à sous estimer leur puissance, alors qu'ils peuvent agir comme de véritables talismans pour affronter la négativité et les remarques/blagues oppressives : n'hésitez pas à sortir vos trésors porte-bonheur pour l'occasion, si vous en avez (perso, j'ai un collier Gros Cul de Félicie Aussi, et un bracelet Graisse Divine que j'ai fait à la main, ou encore un tee shirt "Diet Culture Dropout" de Chubby Cartwheels qui m'accompagnent très souvent).

Leur message donnera le ton à votre place, et quand bien même on viendrait vous chercher... Vous pouvez vous contenter de pointer du doigt ce qu'il y a d'écrit ou dessiné dessus avec un grand sourire, pour couper court à la conversation. Ou simplement les regarder en laissant votre interlocuteur.rice parler dans le vide. Il n'y a pas "une" bonne manière de faire, c'est toujours le bon moment de découvrir celle qui vous parle le plus, car il y a fort à parier qu'elle vous servira encore pour les années à venir^^

Si vous n'avez pas ça sous la main, si vous n'avez pas les sous ou le temps pour commander ce truc fab' qui pourrait vous donner ce surplus d'endurance face aux propos désobligeants de votre entourage, vous pouvez vous en fabriquer un.

Comment ? En brodant un texte, ou un dessin, sur l'un de vos vêtements à l'aide de fils de couleurs, en fabriquant un bracelet ou un collier à message à l'aide de perles alphabet, en vous créant une broche ou un pendentif avec du "plastique dingue", en détournant un badge que vous possédez déjà avec du vernis à ongles et un marqueur...

Et si vous n'avez rien qui puisse s'utiliser sous la main ni l'énergie de bricoler, c'est okay. Vous pouvez aussi, si vous le souhaitez, vous écrire un petit mot rassurant au creux du poignet, ou sur le haut des jambes (que vous pourriez voir en remontant une jupe ou un short tout en étant à table, par exemple), comme une sorte d'antisèche magique de positivité !

(Ce gif est un extrait du dessin animé Mulan, on la voit en train de se faire une antisèche sur l'avant-bras)


Se souvenir que... ça avance, qu'iels le veuillent ou non !

Ouais, 2017 a été particulièrement pénible sur un tas de plans, je ne vous ferai pas l'affront de faire une liste, ni de vous faire un dessin, vous-mêmes, vous savez. Mais le 15 décembre a eu lieu quelque chose d'assez inédit : une journée #GrossophobieStop a été organisée par l'Hôtel de Ville de Paris.



Ce n'était pas parfait, mais symboliquement, c'était fort : les média vont mieux se pencher sur la question de la grossophobie, d'autres villes vont suivre, les institutions aussi, nous allons nous faire entendre et obtenir l'application de nos revendications.

Nous sommes du bon côté de l'histoire, et nous pesons plus lourd que tous ces fichu.e.s grossophobes réuni.e.s, en vrai, nous finirons par les écraser si iels ne décarrent pas de notre chemin. Les choses avancent lentement, très lentement, trop lentement, mais elles avancent.

(Ce gif montre Homer Simpson sur un tracteur, torse-nu, ses bourrelets "bloblottent", son véhicule affiche une pancarte qui dit "je bloblotte pour la justice")


Je suis intimement persuadée que nous vivons quelque chose de fort et de vrai en ce moment, et on peut grandement remercier le collectif Gras Politique (qu'il faut courir suivre si ce n'est pas encore le cas) pour cela ! D'ailleurs, notez bien la date du dimanche 14 janvier : 2018 commencera bien car Gras Po' organise les États Généraux de la Grossophobie à Paris !

(Ce gif montre Ursula, de La Petite Sirène, qui fait un sourire maléfique qui s'éclipse dans un fondu au noir)

Écrivez-leur pour vous inscrire, en tant qu'asso, ou individu.e.




***



Et comme chuis pas fichue d'être concise ni de m'en tenir à 5 idées, car comme mes "poignées d'amour", je déborde... Je vous recommande aussi d'aller découvrir les propositions d'autres blogueuses, vlogueuses et militantes pour mieux vivre cette période de festivités de fin d'année :

Les cartes à imprimer de Jes Baker contre les remarques grossophobes, notamment sur la bouffe

Ces cartes (en couleur sur son site) disent : "➡️ Ceci est un.e adulte qui est complètement capable de prendre des décisions alimentaires de manière autonome. Merci beaucoup !", "euh déso mais qui t'a demandé ton avis au juste ?", "J'apprécierais vraiment que vous gardiez vos opinions sur ce que je mange pour vous. MERCI".

Les cartes à imprimer de Dances With Fat

Sur le même principe que celles dont je vous parle ci-dessus, la blogueuse fat positive Ragen Chastain de Dances With Fat a utilisé des photos de ses toutous pour créer des petites cartes contre les remarques déplacées sur le poids et la bouffe.

  
La première image, sur fond gris, montre un petit chien mécontant, le texte dit "Parle moi de ton régime, je te raconterai ma digestion. Trop de détails dis-tu ?"

La seconde image, sur fond jaune, montre un petit chien interloqué, le texte dit "Est-ce que j'ai vraiment besoin de manger ça ? Non. Mais le fait d'utiliser ma fourchette pour manger m'empêche de te planter avec."

La troiisème image, sur fond vert, montre un petit chien à l'air jovial, toute langue dehors, le texte dit "Tu dis que tu as une opinion à propos de mon alimentation ? Tu sais quoi ? Tout l'monde s'en fout !"

Vous pouvez vous faire les vôtres en français, avec vos mots, que ce soit en les imprimant ou en passant une après-midi à faire du scrapbooking ;)

D'ailleurs, ça me rappelle que l'an dernier, je vous avais bricolé un petit bingrossophobe, ça fait aussi son petit effet :


La possibilité de poser une question à Jessamyn Stanley


I love listening to y'all's voicemail questions for my podcast "Jessamyn Explains It All"- it's like hearing from long lost friends. A few people have started their messages with statements like "this isn't really about yoga but..." It occurred to me that most of y'all probably think yoga is only stuff that happens on/near a yoga mat. But that's just the beginning. Honestly, y'all- yoga is literally EVERYTHING. Relationships? That's yoga. Politics? Fucking yoga. That fight with your coworker/parent/child? #YOGA. Social unrest and upheaval? That's yoga, too. Yoga is about the light and the darkness of life- it's not just about poses or physical practice. All of your questions are valid- don't be afraid to call in just because you've never stepped on a yoga mat or taken a class. The @stitcher_podcasts show launches in mid-January but you can leave a voice message or shoot me an email whenever you want- my phone # is 984-329-2185 or you can email info@jessamynexplainsitall.com! Photo by @justincookphoto
Une publication partagée par Jessamyn (@mynameisjessamyn) le

Cette pionière du fat yoga s'efforcera d'y répondre dans son prochain podcast. D'ici là, explorer son compte Instagram vous redonnera une semaine de sourire par minute passée dessus, elle est merveilleuse : suivez-la !

Le Tumblr Fat People Flipping You Off : une véritable promenade de santé contre la grossophobie

(Cette image montre deux femmes grosses qui font des doigts d'honneur à l'objectif. En tenue de fêtes, d'immenses noeuds à pois blancs dans les cheveux, elles portent des lunettes de soleil dorées représentant deux mains faisant des doigts.)

Pour évacuer votre colère et faire le plein de puissance fatoyante, rien de tel que de voir une floppée de gros*ses fier.e.s qui tendent le doigt bien haut ! Fun fact : ce Tumblr est à l'initiative de la fatbuleuse Substantia Jones, qui a aussi initié l'Adipositivity Project. Bref, rechargez les batteries, abonnez-vous !

L'éternellement pertinente vidéo de La Toile d'Alma sur l'humour oppressif, à regarder et partager sans modération !



Cette vidéo, datée du 23 décembre 2016, parle de la fragilité blanche et du racisme avant tout : c'est aussi un "marronnier" des fêtes, hélas, et une réalité au quotidien pour les personnes racisées.
Et Alma n'oublie personne en expliquant en quoi "l'humour" des catégories dominantes au détriment des personnes dominées (racisé.e.s, LGBTQI, grosses, en situation de handicap...) n'est pas sans conséquences, et nous donne des clés pour faire réfléchir les gens en face lorsqu'ils nous sortent ce type de "blagues". Un outil formidable à toujours garder sous la main au cas où, car on n'a pas le cul sorti des ronces avec tous ces "Jean-Mi" et autres Pimprenelles à remettre à leur juste place autour de nous... 

Se souvenir de cet habile conseil de Becky Brown, du blog Does My Blog Make Me Look Fat

Une publication partagée par Becky Brown (@boo_brown) le


Sur fond rose clair, ce post Instagram nous dit "Note à moi-même : Si t'as été capable de croire au Père Noël pendant genre 8 ans, tu peux croire en toi pour bien 5 secondes okay ? Tu gères.". 

Quel rapport avec la choucroute me direz-vous ? Juste un petit boost de confiance en vous, quelle que soit la stratégie que vous allez adopter contre un environnement grossophobe, passif-agressif ou carrément hostile et quel que soit le déroulé de la soirée, du week-end, de la semaine : vous allez y arriver. Votre force et votre résilience font de vous un.e warrior qui change le monde !

*****

Que la force soit avec vous 💙


(Ce gif montre le robot tout rond de Star Wars BB8 faisant le "pouce en l'air" avec son briquet intégré)