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vendredi 1 avril 2016

L'inspiration body positive de mars 2016

EH BEN MES ENFANTS ! Le moins qu'on puisse dire c'est que le printemps est porteur de bonnes nouvelles, il s'est passé un paquet de trucs chouettes en termes de body positivity au mois de mars, et ça m'fait plaisir de vous en faire une liste pour bien commencer le mois d'avril, même si elle n'est pas forcément (et heureusement ?) tout à fait exhaustive, ni tout à fait chronologique ;)

ENJOY :D

La réponse de cette créatrice "plus size", Christina Ashman...



... à cette grotesque caricature de fringues "grande tailles" vendues montrées sur une femme mince :



Tout est dit : fuck votre grossophobie, fuck le body shaming.

La découverte de Shalom Nchom, make-up artist pas comme les autres grâce à cette vidéo



Victime de graves brûlures durant son enfance, cette jeune femme a appris à camoufler les cicatrices de son passé. Mais mieux encore, elle a appris à s'aimer autant avec, que sans.

La puissante histoire de Silvana Lima, championne de surf "pas assez belle pour les sponsors"



"Pas assez belle pour décrocher un sponsor" en 13 ans de carrière, la meilleure surfeuse du Brésil raconte son parcours auto-financé, et sa passion. Une inspiration pleine de force... et de beauté :)

GabiFresh et Michelle Brooks couverture d'Ebony Magazine




Accompagnées de Chrisette Michele et Jazmine Sullivan, GabiFresh et Michelle Brooks ont fait la couverture d'Ebony Magazine, dans une mise en scène qui n'est pas sans rappeler la flamboyance de la dernière chanson, et du dernier clip, de Beyoncé : Formation !

Gabourey Sidibe dans V Magazine



Cette formidable actrice à la répartie cinglante quant à toute la grossophobie, et au racisme, dont elle est régulièrement la cible, va en énerver plus d'un.e avec ce shooting... Mais nous, la voir ainsi, ça nous fait très plaisir, parce qu'elle est ca-non.

Cet article d'Allure qui nous fait découvrir 10 model.e.s pas comme les autres !


 

Sélection, une fois de plus, un peu trop blanche... mais qui a le mérite de montrer des personnes non-jeunes, non-valides et totalement excentriques ! Je spoile pas tout, cliquez ;)

La couverture #blackisbeautiful de Vogue Espagne




Bien que je m'interroge encore sur la mise en scène un brin racoleuse autour de "la reine de l'Afrique", il est important de noter qu'un magazine aussi mainstream et influent titre "Black Is Beautiful", fasse poser une mannequin franco-ivoirienne (Aya Jones) au Botswana avec des tresses cornrows... à l'heure ou la mode et les personnalités blanches s'approprient allègrement ces codes (coucou Kim K et ton tuto des "boxers braids" !)... je me dis que c'est un grand pas symbolique. Mais j'ai peut-être tord. Et je veux bien un avis de personne concernée sur le sujet, car le mien n'est pas franchement valable, et j'aimerais limiter le nombre de bêtises que je peux dire ;)

Les réactions pour "dédramatiser" le #A4WaistChallenge, énième "défi minceur" des réseaux sociaux



Parce que c'est important de pouvoir en rire, de montrer que ce n'est pas grave de rentrer dans tel ou tel "canon" de beauté. Sans taper sur celleux dont c'est le cas BIEN SÛR ;) D'ailleurs, je me suis amusée à ça moi aussi^^

Ce meme : "je peux être LES DEUX"


Pour taper à la fois sur le body shaming, le slut shaming et la misogynoir, Sonya Renee Taylor nous rappelle quelque chose d'essentiel : elle peut faire la fête jusqu'à pas d'heure avec un décolleté ravageur et être une militante engagée. Elle peut être les deux. Elle est les deux. On peut être les deux. On est les deux. Voilà, et merci pour cette mise au point :)

Le buzz autour de cette pub censurée, avec  Ashley Graham, Tara Lynn et Precious Lee



La marque Lane Bryant a vu sa publicité censurée sur certaines chaines américaines... Parce qu'on y voit des mannequins "plus size" en lingerie, et qu'on y trouve une scène d'allaitement. Rien de tellement plus folichon qu'une campagne Victoria Secret qui n'est pas sujet à ce type de censure, pourtant. Raté pour les censeurs : la vidéo a enflammé la toile. Et tant mieux.

Emme Watson qui se confie sur son estime d'elle-même



Certes, Emma Watson est "dans la norme". Mais elle est une femme qui vit dans une société patriarcale, et la voir se confier sur la difficulté de s'approprier son image (Lena Dunham aussi, en a parlé, et de son rapport à Photoshop en plus, à lire aussi !), que les médias lui avaient "prise" suite à son succès dans la saga Harry Potter... c'est une sensation douce amère de tristesse, et de réconfort ? Si elle, si "parfaite", a (eu) des difficultés vis à vis de son reflet dans le miroir ou de son image sur les photos, c'est normal que nous, on gère pas forcément bien non plus. Malheureusement.

Cette joyeuse pub estivale pour les maillots de bain Target



Et oui, on peut "mélanger" minces et grosses, blanches et noires, dans les représentations. Le ciel va pas nous tomber sur la tête, au contraire :)

Elisabeth Moore en couverture de Plus Model Mag



Une mannequin "plus size" qui fait la couverture d'un magazine de modèles "plus size". Certes. Mais ça fait du bien quand même :)

Quand la toile se mobilise contre le fat shaming via Photoshop...



Une jeune femme demande à enlever "l'embarras" de l'arrière plan de sa photo sur Twitter. Et la réponse de cet internet adepte de Photoshop est par-faite.

Ces envies de shopping body posi féministes et badass par Horror Kitsch Bitch !




Parce que c'est bête, mais ces petits accessoires body positive, féministes, militants, sont porteurs d'une force incroyable pour nous donner confiance en nous-mêmes :)

Zach Miko, un des premiers mannequins "+ size" masculins signe avec l'agence IMG Models




Comme pour les mannequins "plus size" femmes, on cherche encore la"plus size"-ité, outre quelques centimètres de plus que la moyenne... mais c'est toujours de la visibilité, de la diversité, en plus dans le paysage des représentations du corps. Les hommes subissent moins d'injonctions, certes, mais ils ont aussi "l'obligation" de ne pas parler de leur souffrance ("les vrais mecs ça chiale pas", toussa toussa) donc cette petite victoire est très importante contre le body shaming, aussi ;)

Ce témoignage de Matt Joseph Diaz après un an de militantisme body positive sur la toile



Mon chouchou chez les militants body posi raconte comment se dénuder, littéralement et métaphoriquement, sur la toile, a changé sa vie il y a une année. Sait-il seulement combien il en a changé en faisant ça ?

La nouvelle bannière/le nouveau site Passion Menstrues de Jack Parker "et autres histoires de chattes"



C'est trop cool, parce qu'il n'y a pas assez de représentations des vulves, dans toute leur diversité, que c'est Monsieur Q qui l'a dessiné, et que Jack Parker a décidé d'étendre les sujets sur son site !

Murder of Goths qui déconstruit la notion de "courage" à porter un bikini quand on est gros.se



Parce que ce n'est pas en insistant sur le "woooow, moi j'aurais jamais pu si j'avais eu son physique" qu'on va faire avancer les mentalités !

La sublime Conchita Wurst en couverture de Shade Dragazine




Parce qu'un peu de visibilité queer dans ce monde hétéro-normé... ben ça fait du bien.

La réponse de cette jeune femme à des tweets grossophobes




La saison où les magazines féminins et salles de sport jouent sur "la peur de grossir/d'être grosse" revient avec le soleil. On a grandement besoin d'inspiration body posi, badass, et souriante comme celle-ci pour résister à ce bullshit ambiant...

Cet article qui parle aussi de skinny shaming ou l'injonction à avoir des formes pour être une "vraie femme"



Parce que c'est important de ne pas oublier que le body shaming touche tous les physiques, les injonctions patriarcales aux corps des femmes n'ont pas de limites, "on ne sera jamais assez bien".

Cet article qui remet Oprah et son délire pro-régime en place



Parce que les ex-gros.ses repenti.e.s qui se font les porte-paroles de l'industrie du régime... c'est doublement douloureux. Et venant d'une icône comme Oprah, triplement. Bref, il fallait que certaines choses soient dites.

Candice Huffine qui brise les clichés sur le sport et les "rondes"



En parlant de son expérience, en tant que mannequin et surtout femme "plus size", au semi-marathon de New York. Merci !!

Cette très belle série de photos de gen.te.s à poil et leurs témoignages 



Femmes, hommes, de tous genres, tous états de validité, tous âges, toutes couleurs de peau et toutes morphologies parlent de leur rapport au corps sous leurs photos, d'une douceur et d'une beauté à couper le souffle...

Le coup de gueule de Lau contre la grossophobie dans les transports en commun



Je vous laisse savourer sa prose ;)

Nadiaa Boulhosn, mannequin "plus size", en couverture de Women's Running !




Histoire de prouver que c'est vrai hein, les gros.es/rond.e.s ne bougent JAMAIS leurs boules rebondis, hein. Tsss :p

Wenworth Millet qui parle de sa dépression et du rapport qu'il entretient avec son corps



Suite à ce meme grossophobe, la star de la série Prison Break a pris sa plus belle plume pour évoquer son passé douloureux de dépression et sa prise de poids. Un témoignage touchant et fort, qui j'espère fera rougir de honte les adeptes du body shaming en tous genres...

Cet article HILARANT de Buzzfeed sur la pression à avoir des seins "parfaits"




Parce qu'il vaut mieux en rire (un peu) qu'en pleurer :)

Le témoignage de Rosie Nelson, mannequin jugée "trop grosse" par son agence




S'il ne s'agit pas de taper sur les personnes minces/maigres (ni d'en bannir la représentation, c'pas la question, c'contre-productif), il est nécessaire de dénoncer l'obsession maladive de l'industrie de la mode pour cet attribut physique et ses conséquences dramatiques...

Markus Prime, qui dessine des super-héroïnes noires dans un monde bien trop blanc



Parce que, nom d'un ienche, je le répéterai jamais assez : les représentations sont essentielles à nos constructions personnelles, à notre bien-être, et que les invisibilisations crées par "le modèle unique" sont toxiques, dangereuses, destructrices pour les personnes exclues de "la norme" (blanche, mince, valide, cisgenre, hétéro...).

Emily Rajatowski et Kim Kardashian qui posent topless ensemble...



Contre le slut shaming et la sur-sexualisation des poitrines féminines ! N'en déplaise
 #FreeTheNipple

Alyssa Sutherland qui déconstruit son "selfie parfait"



Alyssa Sutherland, alias Aslaug dans la série Vikings, nous parle de son rapport au selfie parfait en le dédramatisant d'un selfie beaucoup moins parfait (à ses yeux). Et c'est rassurant de voir que nos "idoles", stars etc, elles non plus, ne sont pas étrangères au doute sur leur image, et ont envie de déconstruire le concept même de "perfection" !

La vidéo de Clémentine Vagne pour Antisexisme.net sur "l'impuissance comme idéal de beauté"




Elle occulte des choses importantes, comme l'invisibilisation des femmes racisé.e.s, mais elle explique bien la notion du "diviser pour mieux régner" du patriarcat, qui nous bourre de complexes et nous met en compétition les unes avec les autres pour que... en attendant... on ne se rebiffe pas quant à l'égalité inexistante des genres en c'bas monde !

L'illustration de la beauté multiple et surtout de la sororité par Sanaa K



Cette image est si belle que j'ai même pas envie de pinailler sur les morphologies :D

La militante body positive Ashleigh Shackelford, son selfie "avant-après" et son hashtag #TeamStillFat



Parce que trop d'avant-après pour vanter les régimes à tout va et les poses "flatteuses", cette militante culottée a juste voulu dire qu'elle était "toujours grosse", et que ça lui allait très bien comme ça. MERCI !

Cette photo d'accouchement "naturel" censurée sur Facebook qui fait le buzz



Parce que les corps nus des femmes ne posent pas problème tant qu'ils sont normés et sexualisés, ce type de photos dérange... Pourtant, elle est si belle, si forte, cette photo ? (et c'est quelqu'un qui n'aime pas du tout les enfants, en n'en veut pas, qui tape ces lignes hein^^). Alors merde, montrons-là !

Cet article de @reacnoire sur le rapport qu'elle a avec sa peau noire



Un très beau, très dur, texte, qui donne très vite un aperçu de la nécessité absolue de l'afroféminisme, et qui démontre donc l'importance de l'intersectionnalité dans le mouvement body positive ;) #mustread

La lettre ouverte de mon amie Nina dans L'Express envers les grossophobes



Je vous laisse savourer sa prose (mes liens sont sur les photos, j'aurais peut-être du préciser ça en début d'article^^) ! Et vous invite à découvrir son blog si vous ne le connaissez pas encore : L'Imaginerie de Nina.

Louboutin qui sort une nouvelle collection de pompes nude... MAIS PAS QU'AVEC DU BEIGE



Quand les marques essaient de faire un peu mieux, faut l'dire non ? C'est toujours totalement hors de budget (et d'intérêt, en ce qui me concerne :3 ) mais la symbolique est importante. Allez quoi, le blog s'appelle "l'utoptimiste" quoi, laissez moi me réjouir un peu :) (et ici, quasiment la même bonne nouvelle pour des chaussons de danse !)

Le double post de Diglee, aka mon amie Maureen Wingrove, sur la grossophobie dans le monde de l'édition !

A lire absolument, sur son site et sur Madmoizelle, si vous l'avez raté. Et j'cache pas que je suis méga fière et émue d'y figurer, aux côtés de Nina Flageul ou encore Naya Ali...

Voilàààà, une bonne grosse dose de beauté.e.s, de love, de badassitude et de bienveillance dans vos faces. Je reviens très vite pour un autre article, avec mes mots à moi ;)

Je vous bisoute !! 



dimanche 14 février 2016

Ma Sans-Valentin ? AU POIL #GlitterPits

Cette semaine, je n'ai pas pu m'empêcher d'eyeroller jusqu'à m'en faire mal au crâne tant les injonctions à la féminité-beauté-consommation hétéro-normées (et pleines de body shaming sous-jacent) au possible en vue de la Saint-Valentin m'ont piqué les yeux dans mes diverses timelines.

Ma réaction d’écœurement, à peu de choses près, devant le bullshit de tous ces posts-articles-pubs spéciaux Saint-Valentin 

 Ne mange rien pour rentrer dans ton nouvel ensemble de lingerie "pour lui" à 150 boules, fais-toi épiler au laser, mets de l'auto-bronzant, maquille-toi, va chez le coiffeur, ne mange pas trop au restaurant où il va t'emmener, apprends à lui faire une bonne pipe ou considère un plan à trois même si t'as pas envie pour le garder parce que faut pas finir vielle fille...

L'injonction à te mettre en couple et l'invisibilisation éhontée des amoureux.ses non-hétéro qui va avec, l'injonction de te ravaler la façade, de dépenser plein de fric pour ta tenue et tes cadeaux, l'injonction à te comporter en "dame-mais-sexy-quand-même"... et j'en passe. NAUSÉE.

Certes, on y a le droit toute l'année, mais c'est vrai que dans le gloubi-boulga capitaliste rose et rouge de mi-février sous prétexte "d'amour", ça a le don de m'enrager encore plus.

J'en avais même fait un post Facebook : https://www.facebook.com/TheUtoptimist/posts/797524807019767

De l'art de passer de la poule à l'ânesse... ou pas


Et puisque j'aime bien mélanger les sujets avant de pondre un petit article ici-même, le croisement avec la tendance féministe-body-posi-licornesque des "glitter pits" (aisselles _poilues_ pailletées) qui "fait le buzz" depuis décembre me paraissait appropriée.

Pourquoi ? Parce que je me suis récemment rendue compte que ma "justification" quant à mon ""laisser-aller"" (ma flemme, mon non envie de me faire mal) au niveau de ma pilosté était toujours "bah j'm'en fous j'ai personne dans ma vie" (je parle même pas de la violence de cette phrase alors que j'ai une si magnifique tribu de merveilleux.ses ami.e.s !!). Et que lorsque je décide de me raser les jambes ou les aisselles, ce n'est pas parce que mes poils me dérangent personnellement, mais c'est "pour faire bien, en société".

Je suis bien triste d'être encore soumise à cette angoisse sociale, encore si forte, même dans le milieu féministe et body posi. Combien de fois ais-je entendu des copines ou connaissances, militantes féministes, se justifier d'un "nan mais chuis pas une féminazie poilue non plus hein !". Faudrait déjà m'expliquer le rapport de cause à effet dans cette juxstaposition de mots et concepts. Puis, aussi, pourquoi les non-poilues devraient taper sur les glabres et vice-versa, en particulier dans un milieu supposé déconstruit.



Si on dépassait la simplicité des affirmations "l'injonction à tout ratiboiser vient du porno" et "les poils, c'est dégueulasse" ? Parce que dans les peintures de nu du je-ne-sais-plus-quel-siècle (je ne cherche pas à étaler ma culture, bien plus maigrichonne que mon royal fessier, et je ne retrouve plus l'article que j'avais lu à ce sujet^^) cachaient déjà les poils pour leur "animalité sexuelle". Et parce que oui, s'ils sont là naturellement, je ne vois pas en quoi ils seraient crades. Et quoi qu'il en soit, le choix appartient à tout.e un.e chacun.e d'en faire ce qu'iel en veut, sans en faire une victime ni un.e rebelle sans cause.

Où sont les poils, poils, poils, poils, poils, poiiiiils ?

Seulement, je constate une fois de plus que nos ami.e.s américain.e.s et anglo-saxon.e.s ont encore bien des longueurs d'avance sur nous quant au vocabulaire et aux représentations progressistes. Je trouve le féminisme et le militantisme body positive "à la française" bien trop sages. Voire, souvent, fades, à quelques rares exceptions près, en comparaison avec ce que mes héro.ïne.s anglophones publient tous les jours sur FB, Twitter, Instagram ou encore Tumblr.

Parce que oui, "nous les filles", on fait caca. On sent pas le N°5 de Chacha naturellement. On ne nait quasiment jamais imberbes. Où sont les "défauts" ? À quoi servent les réseaux sociaux si ce n'est pas pour briser les illusions de perfections vendues sur papier glacé des magazines et dans la pub ? Hein ?

Où sont les bourrelets non lissés, les célibataires qui en sont fières, le-persil-qui-dépasse-du-cabas ?

La badassitude manque ici-bas, et quand on connaît l'importance des représentations pour se construire, et qu'on se rend compte à quel point suivre des personnes qui postent des choses "hors normes" adoucit notre vision de nous-même et du monde, nous désintoxiquant de l'excès de photoshop ambiant... je me suis dit qu'il fallait que je mette la main à la pâte au pot de paillettes #braceyourselves




 
(ni filtre, hormis noir&blanc, ni retouches ;) )



Mes cheveux-pas-naturels, mes bourrelets, mes poils, mon double-menton, mon célibat, mes piercings, mes tatouages, mes boutons, mes paillettes, mes vergetures, mes petits-seins-pour-une-grosse et ma kitschitude vous saluent. Chuis ma propre Valentine aujourd'hui, et tous les autres jours de l'année. Et j'ai jamais été aussi heureuse.

Je sais pas si j'aurai "le courage" de garder tout ça jusqu'à ma prochaine "rencontre", ou jusqu'à l'été. Ou pas. Mais en attendant tout ça est bien là. Ces étranges petits cheveux frisottés font partie de moi (et je reparlerai de ce sujet, comptez sur moi !). Et puisque je m'aime, sans ou avec, je les aime. Du moins, j'y travaille. Tous les jours. Parce qu'il n'y a pas d'autre secret pour survivre, dans notre société d'image patriarcale, quand tu fais pas partie des lucky few a naturellement rentrer dans la norme restrictive en dehors de laquelle "nul bonheur n'est possible". LAULE.

Et pour les sceptiques, du moins celleux que je n'ai pas semé.e.s en chemin (j'avais prévenu, je vais parler de trucs "pas glam", déso pas déso), qui trouveraient qu'il y a trop de paillettes, pas assez de poils, un gros plan, sur l'autre aisselle, moins chargée en glitter !


Pour finir, bonne fête à toutes les Valentines, tous les Valentins. Parce que c'est quand même de ça qu'il s'agit, chaque 14 février. Des bisous à tou.te.s les amoureux.ses de la terre, et une JOYEUSE SANS-VALENTIN en plus à tou.te.s cellex qui n'en n'ont pas ♥ ❤ ♥ ❤ ♥ 

Sur ce, je m'en vais passer l'aspirateur dans les moindres recoins de mon studio, et prendre la douche du siècle. Bien l'bonsoir !

Breakons free des complexes, avec Freddie 

lundi 18 janvier 2016

"Casser les standards de beauté" : le gros FAIL de la dernière pub Balsamik

Je viens de voir que la nouvelle pub du site de vêtement Balsamik, avec un choix de taille bien plus large que la moyenne et, fait un buzz très positif sur le net. Notamment grâce à Ma-Grande-Taille.com (partenariat, sans doute). Je l'ai regardée. Et... pour quelque chose qu'on me présente comme "se moquant des standards de beauté". Il ne me vient guère d'autre réaction que : mouais (et encore, chuis borderline méga-vénère, en vrai).

Merci Michelle Visage, parfaitement résumé.

"L'intention" (marketing) n'est pas mauvaise en soi : parler de "diversité", de différence. Des tailles de vêtements, sous-vêtements et chaussures plus grandes, plus petites, parce qu'il n'y a pas qu'un seul modèle de femme. Sur le principe : OUI. Bien sûr, c'est évident. Sauf qu'honnêtement, la diversité des corps dont ils se targuent de par leur torses bombés pour affirmer que "la femme standard n'existe pas" (ah bon ??) en croyant réinventer l'eau tiède... Ben, à l'écran, est elle est bieeeen timorée, tout de même. À peine effleurée. 



RuPaul's Drag Race a les meilleurs gifs de réaction de la terre, vous allez en bouffer. Déso pas déso.

Où sont les femmes vraiment grosses, où sont les femmes plus âgées, où sont les femmes plus "visiblement" racisées, où sont les femmes en situation de handicap ? Et, pour couronner le tout, où sont les femmes non hétéro (je n'ose même pas évoquer l'idée de non cisgenre vu comme c'est présenté...) ? Parce que tout ce spot publicitaire met l'accent sur le regard qu'à L'Homme porte sur LaFâme. (Et même le regard très insistant de ce dernier, celui qui flirte dangereusement avec le harcèlement de rue : le serveur qui renverse ses verres en regardant le cul d'une meuf, l'installateur de vitrine qui renverse ses mannequins car trop préoccupé par le passage d'un groupe de femmes ou encore l'importun qui vient apporter un petit mot à une femme assise à la table d'un restaurant etc...  qui en plus, gloussent, parce que bien sûr, on aime ça, on vit pour ça ! C'est pas "violent" ou très direct, mais c'est là. Et c'est gerbatif) 

Si les yeux du Mâââle ne sont pas le mètre étalon de la beauté féminine.. alors rien d'autre ne peut la définir. C'est ce message dont on nous bombarde sans cesse, et qui, à titre perso, me fait particulièrement mal et me aussi fait vraiment chauffer les oreilles quand on prétend parler du concept de beauté multiple.

Et ça, mes chéri.e.s, ça s'appelle le male gaze (regard masculin). C'est sexiste, objectivant, et pas valorisant ni "libérateur" pour un sou.

Ce serait bien que les publicitaires, pis la société en générale, pige ça un jour. Les femmes ne vivent pas pour le regard des mecs, même si c'est ce qu'on nous apprend depuis le berceau.

Donc voilà, les publicitaires ont à peine diversifié le "catalogue" habituel des représentations de l'apparence des femmes et en plus ils se sont sentis obligés de valider ça en saupoudrant cette farce d'un soupçon de "nan mais eh, t'as vu, y'a des mecs à qui elles décrochent la mâchoire hein, si elles sont baisables, c'est qu'elle sont belles". Cimer, j'ai un sale arrière-goût dans les yeux.

Je cherche encore l'empowerment et la body positivity qu'on m'a annoncés, l'air de rien, avec un titre aussi accrocheur... Au final surtout mensonger, et toxique. Et je me demande aussi où est la sphère militante body positive, pourquoi ça ne gueule pas (encore) ? Il est où le bad buzz que ce machin mérite ??!

Quitte à faire de la pub à des marques pour leur bonne stratégie de com' en prétendant briser les codes, pour vendre, je préfère largement ce qu'a pu faire H&M (les images parlent d'elles-même sans que je ne me lance dans une énumération, quasiment "tout" y est)


Ou encore American Apparel (oui oui, American Apparel. Certes trèèèès controversé mais quand même globalement badass, et vous seriez surpris.es de voir le nombre de L ou XL dans lequel rentre tout mon 46 avec même encore un peu de marge) ;) qui s'est tout de même débrouillé pour faire un spot qui shake un sacré paquet de booties pas très couverts, sans avoir pour autant le seul but de captiver l'attention du mec blanc cisgenre hétérosexuel de base. Et croyez-le ou non, c'est déjà un très gros progrès.



And that's, how it's done.

Dire, "montrer", qu'on (qui "on" ? la marque ? les cismecs qui ont planché sur ce spot ?) "aime toutes les femmes" de manière aussi étriquée, en affirmant promouvoir la différence de surcroît, ça revient à nier l'existence de la majorité d'entre elles. Ouaip, les représentations collectives des personnes, de leur apparence, ont une importance phénoménale pour leur construction sociale, leur bien être. Donc réfléchissez avant de pondre des trucs aussi merdiques.

La prochaine fois que vous voudrez "casser les codes", chères marques, faites-le pour de vrai. Sortez-vous les doigts, cassez la baraque. Parce que ce pétard mouillé (ou "pet dans l'eau", y'en a qui disent ça, allez comprendre) ne trompe pas grand monde.