Il y a deux mois, j'y étais encore, en Russie, auprès de ma famille, dans la douceur pré et post réveillon 2015. Il y a deux mois, tout était différent. C'était avant les attentats contre Charlie Hebdo, et avant l'assassinat de Boris Nemtsov. Hier, ma mère et mon beau-père étaient à la marche, à Moscou. J'aurais aimé, moi aussi, y être, comme je l'ai été le 11 janvier dans les rues de Paris... Les chiffres de ce rassemblement russe sont loin de ceux qui ont battu ceux de la libération de Paris, certes, mais ils restent, dans le contexte, exceptionnels. J'espère qu'il s'agit du début d'un vrai printemps politique pour la Russie, à l'instar de celui, climatique qui a fait fondre la neige et la glace présentes dans les quelques clichés qui suivent... Voici une micro balade, de nuit, dans la capitale de mon pays de naissance, avant ces "drôles" de semaines que nous avons vécues, et que nous vivons, depuis.
À demain pour un retour aux futilités, mais pas nécessairement au présent, j'me comprends... si vous n'avez pas fui après ce petit vague blabla philosophico-sentimental (de comptoir) de bisounourse attristée ;)
Moscovite-ment vôtre, Olga PS : #JeSuisBoris #Я Не Боюсь #NotAfraid
Non, comme annoncé hier, on ne va pas y couper, aux "bonnes" résolutions. Je mets le "bonne" entre guillemets, et parenthèses, car je trouve que c'est un gentil petit pléonasme, dans le fond. On ne se résout pas à faire quelque chose qui n'est pas bon, du moins pour nous, si ? Bref, nous ne sommes pas là pour disserter (à moins que ?). Je me lance. Mais avant, j'ai juste envie de... dire merci à 2015, et dire à 2015 ce que j'attends d'elle (oui, c'est une année). Merci donc, à 2014. Une année qui, certes, n'a pas été simple. Une année où j'ai compris la difficulté de repartir de zéro, où je me suis sentie professionnellement invisible et insignifiante "petite stagiaire" malgré un investissement total dans mon travail, où j'ai eu le cœur brisé, où j'ai eu des galères financières aux proportions inédites... Mais surtout une année où j'ai pris conscience de ma sociabilité, que j'ai appris à sortir, faire la fête, aimer rencontrer de nouvelles personnes (et me rendre compte que le plaisir était, la plupart du temps, réciproque). Où j'ai (re)découvert la capitale, dont j'avais fui quelques années plus tôt pour apprendre à l'aimer véritablement, au delà de la fort déprimante routine rer-métro-boulot-métro-rer-dodo. Où j'ai découvert l'ampleur de mon engagement féministe, que j'ai décidé d'assumer et de vivre pleinement. Où j'ai entrepris le gros chantier de m'aimer, réellement et inconditionnellement, telle que je suis (physiquement et mentalement). Où j'ai enfin réalisé quelques uns des tatouages que j'ai rêvés, mais dont je me suis privée pour d'autres, durant des années. Où je suis partie trois fois en Russie, une fois aux États-Unis et une fois aux Pays-Bas. Où j'ai décidé d'être 100% moi-même, jusqu'aux bout de ma crinière artificielle de licorne et constaté que c'était un plus, en fait. Où j'ai enfin trouvé un travail dans ma branche, après quatre années de traversée du désert, dans une joyeuse boîte qui semble m'apprécier pour ce que je suis autant que pour ce que je fais. Bref, 2014, tu comptes bien plus de victoires que de défaites, bien qu'il ait fallu beaucoup ramer, je te dis au revoir avec la larme à l’œil, tu as été géniale.
Chère 2015, au vu des progrès inespérés qu'a apporté ta petite sœur à ma vie, tu as du pain sur la planche si tu veux l'égaler. Enfin je dis ça, je sais bien que c'est moi qui vais faire tout le boulot, mais quand même, j'espère encore pouvoir compter sur un peu de clémence, d'indulgence, de chance, de ta part, pour, si ce n'est surpasser, mais au moins égaler 2014. Promis, je veux bien continuer de pagayer, si tu ne m'envoies pas trop de vagues sournoises dans la tronche, pour pouvoir maintenir la tête hors de l'eau... parce que oui, j'ai bien compris que "la vie ce n'est pas d'attendre que l'orage passe, mais d'apprendre à danser sous la pluie". Je souhaite donc, si tu me le permets, de voir mon succès professionnel se confirmer (CDD ---> CDI, je précise, au cas où), de ne pas trop galérer pour trouver mon premier appart parisien post-coloc', de passer l'épreuve du renouvellement de passeport russe à l'ambassade en douceur (je ne parle même pas de la situation politique flippante en ces lieux que j'aimerais voir complètement changée, mais peux-tu vraiment régler ça ? Si oui, s'il te plaît, fais-le, je m'inquiète, bien égoïstement, pour les miens. Et toutes les autres victimes du régime poutinien), de me déstresser pour que je puisse à nouveau prendre le temps de lire et de dormir, de continuer à m'affirmer au quotidien dans mes convictions et ma volonté d'être heureuse sans (trop) me compromettre et... encore plus de fous rires. Bref, j'espère le plus sincèrement du monde qu'avec toi, je prendrai le temps de poser mes valises, de souffler un peu, d'apprécier la vie sans trop me soucier du lendemain... jusqu'à l'année prochaine, pour de nouveaux projets !
Maintenant, ma part du contrat mes résolutions pour 2015 Non, je ne peux pas exiger, ni même souhaiter aussi naïvement tout ça sans y mettre du mien, aussi. Et surtout, en fait. Je me souviens toujours de cette punchline entendue au spectacle de Popeck quand j'étais petite : "si tu as besoin d'une main secourable, tu en trouveras toujours deux au bout de tes bras" Je ne peux rien ajouter d'autre à cela que... au boulot , ça demande de l'huile de coude d'essayer d'être quelqu'un de bien... et d'heureux ! Je précise, pour ceux qui n'ont pas quitté le navire en cours de route, que ne priorise rien, j'écris comme ça me vient... toutes ces "guidelines" me paraissent importantes, bien qu'elles soient très diverseséclectiques. Apprendre (enfin) à gérer mon argent correctement
Parce que j'en ai marre de me mettre en danger tous les mois. Parce que j'ai envie de me responsabiliser sur ce dernier point qui pêche, sévèrement, chez moi parmi les trucs "administratifs et sérieux". Parce que j'ai envie de mettre des sous de côté non seulement pour le "cas où" mais aussi pour pouvoir mieux profiter des gros projets que j'ai envie de réaliser. Parce qu'il est temps d'être vraiment indépendante et de ne demander de l'aide aux parents, à 25 ans (bientôt 26), que dans les cas vraiment critiques. S'il y a bien un point où je souhaite être une adulte, c'est sur celui-ci. Pour le reste... ahem ! Aller encore plus loin dans l'acceptation de soi J'ai déjà parcouru beaucoup de chemin... Mais j'aimerais ne pas me sentir hypocrite lors de ces journées où je me sens affreuse, dégueulasse, inintéressante (on en a toutes, tous) alors que je consacre tant de temps et d'énergie à essayer de faire ouvrir les yeux à mes proches, au quotidien, pour tenter de les sortir de ces vains tracas qui les étouffent. Autant qu'ils m'étouffaient autrefois et qu'ils y arrivent, encore parfois. Je veux arrêter de dire que je m'aime, physiquement/mentalement, "sauf" pour tel ou tel détail. Je veux pouvoir être un modèle sur ce point, sans pour autant devenir une disciple de Narcisse car ce n'est évidemment pas le but... tout simplement parce que j'ai envie d'en faire profiter les autres. Le changement que l'on souhaite voir dans le monde ne doit-il pas, en premier lieu, venir de nous ? ;)
Continuer dans le militantisme Dans le féminisme, sur le terrain via Stop Harcèlement de Rue. Ainsi que sur les internets, avec tous les articles/memes partagés dont je pourris les timelines Facebook et Twitter de mes amis-abonnés à longueur de journée. Et m'engager encore plus, à la manière de The Militant Baker (puisqu'elle m'inspire tant !), contre le contrôle de nos corps par la société et pour plus d'amour de soi, des autres... et de choses positives en général. Oui, je reste une bisounourse utOptimiste en 2015.
Arrêter de me justifier sur tout et n'importe quoi Vous allez rire, mais ce point est probablement le plus difficile de ma liste. Je passe ma vie à m'excuser ou me trouver des excuses, que je sois dans mon bon droit ou non, je suis toujours dans la justification. Même quand il s'agit d'expliquer, simplement, un point de vue qui m'est propre. Et pis zut à la fin, ça prend du temps ces conneries, et beaucoup d'énergie que je pourrais utiliser autrement : #sorrynotsorry. Donc maintenant, je vais essayer de m'excuser quand j'ai tord sans me transformer en paillasson pour autant et simplement d'admettre mes fautes lorsque j'en commets, sans m'auto-flageller comme je le fais actuellement. J'en ai assez de nourrir l'ulcère qui se prépare doucement dans mon ventre, à force de stresser (et tout garder) : je veux apprendre à dire les choses (ou plutôt à oser le faire) telles qu'elles sont, et passer à autre chose ensuite.
Consommer mieux Ma #Bff Stéphanie, et son projet The New Wardrobe autour de la mode éthique et du mouvement Slow Fashion, n'y sont pas étrangers. J'ai envie de consommer moins, et de consommer mieux... en terme de fringues et d'accessoires. Continuer dans l'exploration de mon goût pour les fripes et éviter encore plus les grandes enseignes qui fabriquent leurs pièces dans des sweatshops (en intégrant, de toute façon, l'idée que je n'ai pas besoin d'autant de bazar, je vais d'ailleurs commencer par un gros TRI en janvier) ! C'est un gros travail à faire sur soi, désapprendre/réapprendre, mais l'enjeu (changer le monde, me regarder dans une glace toussa toussa) l'est encore plus. Game on, bitch !
Arrêter la viande Je pense au végétarisme depuis des années. DES ANNÉES. Mais je me "retiens" parce que mes recherches sur le net m'effraient (le "milieu" me paraît souvent... un poil extrémiste, et ça m'effraie) et par confort/flemme, finalement. Je ne mange de moi-même déjà que très peu de viande (bien que je l'apprécie...) mais je n'avais pas envie de me priver/de m'imposer aux autres. Mais... pour paraphraser plusieurs grandes personnes qui m'inspirent "If not me, who ? If not not, when ?". Bref, il est temps que je me lance. Ne serait-ce que pour voir. Je supprime donc, dans un premier temps, la viande. Je sais que je ne lâcherai jamais les produits laitiers et les oeufs (que je vais aussi apprendre à acheter/consommer de manière éthique) et bien que ça me fasse mal d'y penser parce que j'aime encore plus le poisson que la viande... Je passerai peut-être un jour du "pesco-végétarisme" au végétarisme "classique". Dans tous les cas, pour revenir sur cette idée de communautarisme qui m'effraie, je ne vais pas me "revendiquer" en tant que végétarienne, mais en tant que quelqu'un qui ne mange pas de viande. Et c'est tout.
Être heureuse
Arrêter d'attendre que ceci ou cela arrive pour m'autoriser le droit d'être heureuse. Prendre conscience de ma chance et de tous mes privilèges. Militer contre tout plein de saloperies (type "la manif pour tous" huhu) sans pour autant ne plus voir que la noirceur de l'humanité. Continuer de voir le bon en tout, de positiver et de faire positiver autour de moi. Créer le monde, aussi imaginaire, limité et éphémère soit-il, dont je rêve. De mes propres menottes. Oui, utOptimiste toujours, je ne cesserai de le répéter !
Dans mon avant-dernier post, je vous disais que j'avais envie de m'attarder un peu sur mon rapport aux fêtes de fin d'année. Voici quelques donc lignes (et gribouillis) sur ce sujet qui me tient tant à cœur.
J'aurais pu tout simplement vous parler, une fois de plus, de mon amour pour l'hiver. Vous raconter mon merveilleux Nouvel An à la russe, comme je l'ai déjà fait par le passé... Mais cette année, toutes ces polémiques sur les crèches (ceux qui me connaissent savent ce que j'en pense, ce n'est ni le lieu ni le moment pour moi de m'attarder sur ce détail^^) et ma décision de passer le réveillon de Noël seule m'ont fait énormément réfléchir au rapport que j'entretenais avec cette période de l'année.
Vous l'aurez compris, je vous laisse volontiers Juillet et Août. Moi, ma floraison à lieu entre décembre, janvier et février ! (la petiote qui chante dit que ces trois mois sont trois chevaux blancs qui l'emmènent dans la profondeur des merveilleux paysages enneigés... en gros ;) )
Élevée entre la culture russe, à la maison, et la culture française, dans tous les autres aspects de ma vie, depuis petite... J'ai eu la chance d'avoir "deux" fêtes très importantes durant l'hiver. Si en Russie, du moins pour la grande majorité des gens, le Père Noël (Ded Moroz, père "grand froid" et sa petite fille Snegourochhka, petit flocon de neige, illustrés ci-dessous) passe dans la nuit du 31 décembre, ma mère divisait ses cadeaux en deux pour que j'en aie aussi le 25. Aucune dimension religieuse à ces fêtes dans ma famille, juste le bonheur d'être ensemble et de se faire plaisir.
Toutefois, j'ai toujours préféré le Nouvel An à Noël, surtout lorsque je le célébrais en Russie. La manière dont on passe la soirée à dire adieu à la "veille année", avant d'accueillir la nouvelle, en lui disant merci pour ce qu'elle nous a apporté et en confiant nos espoirs nouveaux à celle qui arrive, porteuse des plus belles promesses. Ces fameux "toasts" plein de sages paroles, pleines d'optimisme, de bienveillance et parfois même, de poésie. Je suis terriblement heureuse d'avoir à nouveau l'opportunité de le passer à l'Est, cette année encore...
Bref, je considère que j'ai de la chance, car les dix derniers jours de décembre sont une période de fête quasiment ininterrompue, avec comme bouquet final, cette merveilleuse nuit du 31 décembre ! Et puisque l'on va par là, le fait que j'adore l'hiver et la neige (je ne sais pas si ce sont les gênes ou le manque de mon pays natal où la neige ne fait jamais défaut...) aide quand même grandement à tout ce bonheur ambiant, dans lequel je flotte, parmi les flocons.
Bon, sur ces paroles, disons-le franchement pas constructives et carrément "3615 my life", je vous laisse. J'ai un sapin, artificiel (mon côté écolo l'emporte sur mon amour des sublimes parfums des conifères en tout genre...), qui m'attend !