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mardi 10 mai 2016

Des gros fails de la mode grande taille

Il y a quelques semaines, j'avais dans l'idée de remplumer mon dressing en vue du changement de saison. Épreuve que je gère environ deux fois par ans, car en tant que grosse je sais que les essayages, ou déballages de colis, auront leur lot de mauvaises surprises. Cette fois-ci, j'ai décidé d'en parler, étant dans une dynamique body posi plutôt sympa sur mes réseaux sociaux ces derniers mois. J'ai donc posté deux photos de fails de "la mode grande taille" et autres enseignes auto-proclamées "fat friendly". Très vite, il y a eu beaucoup de réactions sur Instagram, Twitter et Facebook. En particulier de la part d'autres nanas "pas minces", qui s'étaient souvent trouvées dans les mêmes cas...



Au début, ça m'a rassurée : non, chuis pas "difforme" (je le sais déjà, mais chaque passage en cabine d'essayage me fait douter, soyons honnêtes). Mais ensuite, j'ai eu la rage, encore plus que d'habitude quand j'aborde ce sujet épineux. Si tant de monde peine à s'habiller correctement, que font celleux qui les fabriquent, ces foutues fringues, hein ? J'ai donc eu envie de pondre un article sur la question, qui pourrait faire office de lettre ouverte aux marques auto-proclamées ouvertes aux personnes "plus size". Et pour qu'elle soit bien coquette et grassouillette, j'ai fait un appel à témoignages. Et pinaise, j'en ai eu !

C'est parti pour le pavé, au sens propre comme au sens figuré.

"Mode grandes tailles" : comme un arrière-goût d'arnaque

Avant toute chose, je précise (même si j'y reviendrai ultérieurement), qu'on a tou.te.s, TOU.TE.S, des galères pour s'habiller correctement, quelle que soit la circonférence de notre boule, que cela soit parfois, ou que cela soit systématique. Mais le cas des gros.ses est particulier. Sauf qu'il est déjà si difficile de s'habiller dès qu'on dépasse le 42 (et encore, il faut voir la tronche de certains 40 en magasin... z'avez un sens de l'humour tordu quand même) dans les enseignes mainstream que faire face aux mêmes déceptions avec des pièces annoncées comme spécialement conçues pour nos gros culs... c'est la double peine.




C'est si frustrant, si décevant, qu'on ne sait même plus contre qui on doit se fâcher parfois. Contre son corps impossible à habiller, ou contre tous ces contrats non-remplis par celleux qui prétendent habiller "les rondes", comme iels aiment tant les appeler ? Il faut croire que leur timidité à employer le mot "gros.se" n'est pas plus vendeur que de fabriquer aux personnes qu'il désigne des vêtements bien coupés. Et je ne parle même pas des choix de modèles très limité, du moins en France (il y a des petites, ou moins petites, marques très chouettes côté UK et US  comme par exemple Lindy Bop, Dear Curves, Rue 107, Smart Glamour, ModCloth, Ready To Stare, Chubby Cartweels...), pour habiller ces corps qui mettent la société dans l'embarras : du noir, du long, peu d'imprimés, du "classique". Et ce, toujours avec la fonction première de nous amincir. Ou devrait-on plutôt dire, de nous invisibiliser encore davantage.

Vous trouvez mes propos exagérés ? Regardez plutôt la TRISTESSE, pour ne pas dire franche ringardise, de la majorité des pièces proposée par des "spécialistes" comme Ulla Popken, 46 et +, Oliver Jung, Famaiks, Dorothy Perkins ou encore Violeta by Mango !

#lennui

Oui, okay, y'a deux ou trois basiques sympas et utiles, et parfois une pièce qui sort du lot, j'dis pas. Mais globalement ça reste du classique ultra-sage, ou des trucs amples ni faits ni à faire pour cacher le plus de gras possible. En somme, un éternel catalogue des 3 Suisses, porté par des mannequins taille petit 44 sur un 1,80m avec poitrine généreuse, ventre plat, visage et bras fins, jambes élancées. Et vous osez parler de diversité, choix ? C'est pas parce qu'on est gros.ses qu'on est des dindes non plus hein.

On peut taper sur Cristina Cordula et son obsession des collants opaques pour les rondes, et autres absurdités grossophobes tant qu'on veut, mais faut voir ce qu'on propose en magasin pour les grandes tailles aussi ! Difficile de dire qui a commencé les hostilités contre les corps gros, à ce compte là... Quant aux marques et boutiques qui proposent des choses un peu plus trendy (mais surtout, sans excentricité ni piquant hein, faut pas déconner, sois grosse et fonds toi dans l'tas !) comme Castaluna, Balsamik (je vous en veux toujours autant pour votre pub moisie, sachez-le), Kiabi, C&A ou Asos Curves... reste l'universel problème de coupe.



"Pour créer un habit grande taille, il ne suffit pas de rajouter quelques centimètres aux extrémités du patron du futur habit"

Je ne saurais mieux formuler les choses que mon amie Nina, qui en parlait déjà ici, sur son blog, et qui avait si bien illustré la chose à l'aide de dessins, donc je reprends sa phrase, qui résume bien le problème des fringues dites "plus size".

Ayant reçu une grande grande grande quantité de témoignages, il me semble compliqué de tous les publier ici, surtout que beaucoup se recoupent (j'en poste quelques extraits ensuite). J'en ai donc fait une petite synthèse, pour essayer de survoler l'ensemble de manière _à peu près_ ordonnée.

Pantalons/jeans/shorts

Le problème qui revient souvent pour les pantalons "plus size", c'est qu'aussi "taille haute" ils soient étiquetés, ils peinent à dépasser le stade du nombril, et pour celles qui ont un creux entre les hanches et le haut des cuisses, ça signifie qu'un futal stretch finira calé là, faisant un beau "muffin top".

Et c'est sans mentionner que tous ces volumes que les fabricants n'ont pas prévus en concevant ces vêtements, ils doivent bien se caler quelque part : donc on se retrouve avec des plis disgracieux au niveau de l'entrejambe (pour le short, ça veut dire qu'une jambe sur deux  remonte vers l'intérieur des cuisses lorsqu'on marque, c'est aussi confortable que "joli" !)... Et donc un tombé "feu de plancher". On a aussi le souci inverse : non, toutes les grosses ne sont pas grandes, avec des jambes interminables. Certes, on peut retoucher la longueur, mais ça bousille souvent la coupe ensuite. Sans parler de l'investissement de temps et d'argent dans cette procédure.

Vient ensuite la problématique du rapport taille/cuisses : quand on arrive à passer le jean sur ses cuissots, il y a 15/20cm de trop au niveau de la taille pour celles qui ont la taille marquée. Inversement, celles qui ont du ventre avec des jambes fines se retrouvent avec un baggy qui leur coupe le bidou. Et non, la ceinture n'arrange que très rarement la situation : cela créé des plis et des volumes supplémentaires, qu'on est obligées de masquer avec un tee-shirt long et ample ou une tunique, adieu crop tops...

Petite parenthèse sur la résistance du textile au niveau de l'entrejambe. Quand on n'a pas de "thigh gap", les cuisses se touchent. Donc quand on marche, ça frotte. Et on se retrouve très vite avec des trous dans cette zone, en particulier lorsqu'on a de fortes cuisses. C'est pas l'tout d'habiller un corps immobile, il faut aussi le penser en mouvement.

Enfin, mettez-vous d'accord sur les tailles. Car on est très souvent obligées de prendre deux à trois tailles supplémentaires pour pouvoir fermer son fute. Même pour celleux qui ont fait la paix avec l'idée d'être gros.se, c'est une plaie.



Jupes

Quand on arrive à trouver une jupe qui ne soit pas forcément en dessous du genou (certes, c'est la mode des jupes midi mais on a aussi envie de porter plus court parfois, merci bien), on se retrouve souvent avec une longueur idéale devant... et la culotte à l'air derrière. Oui, un cul, ça prend de la place, la plupart du temps, surtout lorsqu'il est gros, il serait temps de penser vos fringues en 3D les gars !

Quant à certains modèles près du corps... il serait bien utile de les coudre de telle manière à ce que la doublure, ou l'ensemble, ne remonte pas dès que l'on met un pied devant l'autre. Si on voulait une micro-jupe, on l'achèterait telle quelle. Nous ne sommes pas des statues de cire : nous nous déplaçons, et les vêtements doivent suivre.

Robes/Tops

Pour les robes, le problème des volumes non pris en compte par celleux qui prétendent habiller les "beautés colossales" est doublé. Entre la poitrine et le cul (et aussi le ventre, parfois) : toute la longueur disparaît. On se retrouve donc avec des tuniques que l'on doit porter avec un short... Quand elles sont à la bonne longueur, il arrive souvent que le bas soit trop petit, le haut trop grand, et que l'on se retrouve avec un gros pli vide au milieu, au niveau du ventre.


Que l'on parle d'une robe, d'un tee-shirt ou d'une chemise, les grosses aux bras épais ont bien du mal à frayer leur chemin au niveau des manches, ou de ne pas avoir la circulation coupée par ces dernières. Ne faites pas forcément des manches chauve-souris non plus mais anticipez quand même que les grosses ne sont pas toutes à l'image léchée de la plupart des mannequins "plus size" qui le sont à peine.

Vient ensuite le souci des seins. Toujours dans un souci de volume, prévoyez de la marge, ou un tissus un minimum élastique, pour qu'une taille empire ne vienne pas nous couper les tétons, ou qu'une taille "à la taille" ne nous arrive pas juste en dessous des seins... comme une taille empire, justement. Bref, pensez à faire de la place pour nos nichons. Gros ou moins gros, les plaquer c'est ni joli, ni conforable. Pis gaffe à la profondeur du décolleté, aussi, siouplait. Mis à part ces inconvénients, quand le reste de la robe tombe bien, c'est surtout un gâchis (et une frustration) sans nom !

Sous-vêtements

Cher.e.s fabricant.e.s de culottes : rajouter du tissus en longueur, c'est pas le secret d'une grande taille qui arrivera à couvrir un gros boule en entier. Y'a des courbes à prendre en compte, merci de faire une ou deux coutures de plus pour y remédier parce qu'on en a marre d'avoir la raie à l'air. Quant aux culottes taille haute, on peut à la rigueur se résigner aux modèles "mémérisants", mais ayez au moins la décence de coudre l'élastique avec du fil un tant soi peu résistant, car les trous au bout de quelques semaines, c'est vraiment pas cool.

et en plus c'est pas confortable !

Pour les rares marques dépassant la taille 4 en matière de collants, la copie est à revoir aussi. Prévoir de la place pour les cuisses, c'est bien, mais traficoter une taille haute sans laisser de place au bidou et au bouli, ça te donne soit un machin trop long devant/trop court derrière, qui glisse, soit une taille qui roulotte jusqu'à aller se caler sous tes hanches... (quand ça ne finit pas sur tes genoux ou par terre). Quant aux bas et chaussettes hautes, même quand elles ne sont pas en "taille unique" (c'est à dire pas portable au delà du 38), leurs concepteurs.trices semblent avoir zappé qu'une cuisse dodue est souvent plus large que le mollet qu'elle surplombe. Donc bonjour bourrelets douloureux et roulottages foireux !

Gros chapitre pour finir : le soutif. Si on différencie bonnet et tour de dos, c'est pour une bonne raison. Parce qu'on peut être gros.se avec de petits nichons, ou mince avec de gros lolos. Pourtant, on se retrouve toujours à choisir entre la peste et le choléra, si j'ose dire : avoir un bonnet adapté mais le dos scié, ou un tour de dos confortable avec un bonnet à moitié vide. Variez vos propositions, nom d'un ienche !!! Et naturellement, voilà quelque chose de bien embêtant quand on se choisit un maillot de bain en deux pièces (ouais, on est grosses et on a autant le droit d'en porter que les minces !). Déjà qu'il est compliqué de se trouver un haut convenable, pour peu que la vente ne se fasse pas séparément, celles qui ne taillent pas pareil en haut et en bas sont marron !

Chaussures

Last but not least : les pompes.


Trop peu de marques pensent à proposer des modèles "pieds larges", ou l'on arrive à marcher sans avoir la circulation coupée, les doigts de pieds écrasés ou des ampoules à cause de lanières trop serrées. Parce que oui, parfois, nos pieds aussi sont grassouillets, et c'est pas à vous de décider de nous punir de notre non conformité en nous obligeant à marcher pieds nus. Quant aux bottes... Nous n'avons pas tou.te.s des mollets fins, ce serait bien de l'intégrer un jour. Parce que la bise venue, ben on se retrouve bien dépourvues. Et je reste polie.

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Perso, j'ai expérimenté environ 90% des choses sus-mentionnées au cours de ma vie, donc beaucoup très régulièrement. Et histoire que les marques aient du grain à moudre (oui oui chuis utopiste et optimiste, je me dis que certaines personnes concernées liront un jour ceci...), je poste aussi quelques extraits des commentaires et messages que j'ai reçus sur les ressentis et expériences qu'ont les gen.te.s qui portent leurs "produits". C'est bien beau de vouloir faire du fric, mais le "service rendu", où qu'il est ??! Chères marques "fat friendly" : vous bâclez votre taf !



Témoignages sur les failles de la mode "grande taille"

(comme j'avais parfois des noms, parfois des pseudos, j'ai préféré laisser ces témoignages anonymes, mais la majorité sont visibles, et encore plus complets, dans les liens que je posterai un peu plus bas)

"C'est suffisamment complexant de chercher un 46/48 mais quand en plus on doit taper dans du 50 voire 52 parce que la marque taille mal... Franchement démoralisant"

"Quand iels s'imaginent que parce que tu fais du 46 t'as forcément des jambes d'1,30 m. Mais si tu fais des bords à ton pantalon, ça bousille toute la coupe."

"Choisir entre respirer et porter un haut trop grand à cause de tes boobs"

"Entre les boutiques mémères qui vendent un pull a ma taille a 150 euros ou celles qui dépassent pas la taille 42, j essaye quasi plus a m habiller stylé. J'essaye de m'habiller tout court."

"Je fais du 48 au niveau des fesses, j'ai une taille très marquée, et je fais 1m74. Donc quand ça ne rentre pas en largeur, c'est trop petit en hauteur, ou trop évasé au niveau de la taille. Donc je trouve rarement ce que je veux, alors que j'adore acheter plein de fringues. Je suis obligée de me rabattre sur des Ebay chinois en taille XXXXL !!!"

"Je vais arrêter les pantalons je crois. Tout simplement. Comme beaucoup, je cherche des tailles hautes. Qui n'existent pas. Ou, quand elles existent, ah ah, vive la coupe mamie. Ou les jambes 40 fois trop longues. "

"Les modèles "plus size" vendent une image à mon sens encore plus déformée de ce qu'est une femme "ronde" que les modèles des lignes lambdas donnent du corps de la femme en général. Les mannequins sont certes jolies à regarder, bien lisses, incroyablement fermes, avec un ventre plat, mais elles me renvoient encore plus une sensation d'anormalité quant à mon corps et surtout un immersion sentiment d'hypocrisie de cette industrie. Personnellement, je ne trouve jamais de vêtements s'adaptant à mes fesses ou à ma poitrine qui ne fassent pas un effet difforme sur le reste de mon corps. Même si on en est plus aux lignes plus size à base de chemises longues et fluides à motifs fleurs exotiques, on est quand même loin de vêtements harmonieux et pas seulement inutilement larges..."

"Je ne peux mettre qu'un 46 à cause de mon ventre rond, mais j'ai des mollets minuscules, et ça fait des poches affreuses aux genoux. Et puis j'ai abandonné l'idée de mettre un jean à boutons depuis longtemps, j'ai littéralement déjà saigné à cause d'une fermeture éclair qui me serrait trop. Quand aux soutient-gorges, quand les bonnets sont à ma taille 105E, les bretelles baillent et ne soutiennent rien du tout !"

"Moi je trouverais jamais de jean qui ne me scie pas le bide/hanche et qui m'aille joli en même temps.. Soit ca va aux niveau des chevilles/mollets/genoux/cuisse mais les fesses et le ventre font la gueule, soit mon bidou est à l'aise mais c'est beaucoup trop large au niveau du reste."

"J'ai donc toujours 10cm de tissu en bas et que je dois faire raccourcir à chaque fois . Sans compter les fausses tailles hautes où il faut limite porter des bretelles pour ne pas que ça poche aux fesses. Je dois avouer quand même que ça fait du bien d'avoir enfin des tailles hautes dans les magasins après des années de tailles basses à la mode mais pas pour les femmes avec des fesses et des poignées d'amour"

"e fais une taille 52, j'ai vraiment un corps en forme de huit avec une poitrine et un fessier très développés et une taille très marquée. Il y a quelques années, je me suis lancée sur le site Balsamik en me disant que je pourrais trouver mon bonheur dans les pantalons .... grossière erreur ! Quand j'ai commencé à enfiler le jean slim que j'avais commandé EN TAILLE 52, impossible d'aller plus loin que mi cuisse ! J'ai fait essayé ce même jean à une de mes amies qui fait du 40-42 et Ô rage, il lui allait ! Il était large au niveau du ventre et des hanches (mon amie n'ayant pas les hanches très développées) mais les jambes lui allaient à la perfection. Dégoûtée je n'ai jamais osé envoyer une réclamation au site de peur de trop les insulter. Chaque femme a une morphologie différente mais les vêtements dits "curve" non aucune forme et ne conviennent à personne. C'est tellement difficile de s'habiller et de se sentir bien avec ce genre d'histoires qui arrivent trop fréquemment."

"Je fais du 48 mais ça passe toujours difficilement puisque mon ventre est trop gros pour tenir dans les tailles hautes, les robes et les tee-shirts. Du coup, j'ai renoncé aux robes, je porte des tee-shirts très vieux et distendus ou ceux achetés chez Celio (très jolis mais pas très variés) et mes tailles hautes glissent sous mon ventre. Complètement inutiles"

"Mon plus gros problèmes c'est de trouver de jolis collants et a ma taille car je suis grande et même si je prend ma taille (XL) et bien la plupart s'arrêtent aux cuisses."

"Je fais un bon 48. J'ai commandé un 48 un 52 et un 54 homme ... J'ai tout renvoyé et j'ai mit C&A au défi de mettre un 44 dans leurs pantalons"

"J'en peu plus des retours de paires de docs parce que leurs modèles nouveaux et bon marché sont trop étroits et ne me parlez pas des chaussures pour pieds larges qui sont en fait plus longues mais pas plus profondes. Bref, en faisant un 52/54 j'arrive à peu près à m'habiller parce que j'ai intégré que je ne ferai jamais les magasins avec mes copines mais que je connais mon corps et les habits qui lui vont et je peux être pas mal avec des fringues des internets MAIS PUTAIN LES CHAUSSURES !!! Je veux porter les jolies chaussures confortables et pas des sandales allemandes le reste de ma vie."

"La joie de la jupe avec une coupe identique du 34 au 54 et qui du coup offre une vue sur tes fesses car pas d'ampleur pour le cul cul bombé !"

"Faire un bonnet H avec une taille fine et un petit mètre 60 est loin d'être facile, alors qu'on a plutot l'impression que cette image est gravée dans codes de la "sexitude" ! Obligee de prendre 2 tailles au dessus pour des coupes jamais adaptée, qui donne des tissus tendus comme un string à la poitrine et le reste qui baille partout parce bien trop grand...et les chemises n'en parlons pas ! Et cest partout pareil ! Pour les soutifs aussi, ca comment à peine a se démocratiser mais impossible de trouver du 80E et + par exemple, avec un soutien inexistant (bien sûr 2 crochets derrière sont plus "discrets" 😒 mais ils ne servent à rien...)"

"Et la longueur des robes pour les nanas d'1m85 on en parle ? Je n'ose plus aller en shopping de peur de trouver des tuniques a la place de jolies robes qui pourraient mettre mes gambettes en valeur pfff"

"En commandant des robes sur un site en ligne hyper populaire, je suis restée bloquée dans le 46 et le 48 flottait joyeusement sur moi, tel un sac à patates. Les collants qui roulent sur le ventre et te font un pneu de vélo autour de la taille/du bas-ventre et qui entraîne ta culotte (qui ne couvre pas entièrement le boule non plus) avec, c'est malheureusement un classique, tout comme les robes ou tops écrase-poitrine mais larges au niveau du ventre. Je ne mets jamais de jeans et de pantalons, parce que je ne trouverai pas ceux qui iront bien avec ma morpho en O, donc je me rabats sur les robes et jupes quand c'est possible, mais c'est parfois franchement galère de trouver 1) un truc qui me plaît 2) à ma taille (ou à défaut, qui semble à ma taille) 3) à un prix abordable 4) qui finalement me va sans que je me dise "Attends, là ça serre, là ça baille, mais à défaut de mieux, je prends""

"On en parle de ces boutiques où à peine passé la porte on s'entend dire par une voix condescendante qu'on ne trouvera pas notre taille? Ou de cette même voix condescendante qui t'explique que pour leur marque le L correspond à un petit 40?"

"Je pensais avoir trouvé mon bonheur avec les mom jeans mais j'ai quand même du le retoucher à la taille et ensuite impossible de rentrer dedans! Le comble - je vais chez Levi's, car je me souviens qu'il y a quelques années ils avaient des coupes différentes en fonction de la morphologie (dans mon cas, hanches rondes et taille plus fine = bold curve)... Et le vendeur me dit "nan on les fait plus, maintenant on a un jean qui va à tout le monde!" ahah, lol. Ce monde de Bisounours.""

"Ce qui m'arrive souvent c'est de prendre des vêtements grande taille et me retrouver les bras coincés. Par exemple acheter une robe taille 46 ou 48 et me rendre compte que les bras ne passent pas ou sont trop étriqués dedans alors que c'est ma taille...... Eh oui, parce que quand on est grosse, on doit au moins avoir la décence d'avoir des bras et des cuisses fermes !"

"Vive les soutien-gorge soi disant DD. Ils mettent tellement de rembourrage et un tour de poitrine tellement serré que j'ai le saucisson autour de la bande, et les seins qui débordent à moitié. Avec le superbe effet coupé "j'ai des bourrelets aux nibards"."

"Oui, les grosses ont tendance à avoir des grosses cuisses, donc les cuisses qui se frottent.
Faire les coutures entre les cuisses avec du fil à peu près aussi solide que du fil de toile d'araignée, EVIDEMMENT QUE CA VA CRAQUER AU BOUT DE DEUX SEMAINES, BOUGRE DE BOULETS !"

"Quand je veux acheter des fringues + size mais que sur le site la modèle fait un 36 à tout casser."

"Ils n'ont pas encore compris que certaines femmes ont des grosses fesses et du coup que ça devrait être légèrement plus long derrière que devant ! Après je me retrouve avec les gens qui me disent "t'avais envie de montrer ta culotte"... Non juste mes jambes en fait, mais faut dire ça à ma robe mal taillée..."

"Le soutien-gorge grande taille ok mais qui ne propose que des grands bonnets (bah oui t'es grosse donc tu dois avoir forcément des gros seins)"

"Les culottes grande taille qui sont affreuses pour les gens qui ont du bide. Le ventre passe par dessus, on est saucissonnées dedans. Et les RARES marques qui sortent de vraies culottes qui sont confortables sont de tellement mauvaise qualité que j'ai des trous partout autour de l'élastique."

"Le tour de bras : à croire que les fabricants pensent que toutes les femmes font le même tour de bras qu'elle fasse un 38 ou un 50"

Vous pouvez retrouver la majorité de ces témoignages, plus longs, au milieu de bien d'autres encore ici, ici aussi, et encore là. Ainsi que par ici, par là et encore ici.

Quelques suggestions pour les marques voulant VRAIMENT habiller les gros.ses

Voilà, si des personnes dont le métier est de créer des fringues "plus size" me lisent, j'espère que vous avez pris la mesure de vos erreurs, de votre manque de considération et de respect pour votre "cible", pourtant difficile à louper tant elle est large. Parce qu'il y en a un peu marre de se demander sur quelle galaxie on pourrait bien s'exiler pour arriver à couvrir nos gros culs avec un minimum de swag, m'voyez ?

Quand je cherche une fringue "plus size" bien taillée et bien coupée.
Vous voulez faire mieux ? Je l'espère. Voici donc quelques conseils d'ordre général, mais attention, ça va piquer tellement c'est novateur (lol) : arrêtez la "taille unique", faites moins de modèles, sortez moins de collections (oui je sais, ça pique, c'est pas très croissance/consommation/capitaliste/toussa comme raisonnement, mais lisez quand même) MAIS proposez chaque pièce dans TOUTES les tailles. Parce que oui, figurez-vous qu'on peut être mince et avoir envie de sobriété ou de choses amples aussi bien qu'on peut être grosses et avoir envie de porter du court, du chatoyant. C'est pas à vous de juger ce qui est "flatteur" pour tel ou tel corps. Laissez-nous le choix, vous s'rez bien aimables.

Mais comme vous avez pu voir ci-dessus, la taille de confection n'est pas l'unique facteur à prendre en compte : les morphologies jouent aussi énormément. Donc variez vos propositions dans ce sens là (puisque vous proposez moins de modèles différents, vous avez le temps, la place et les sous pour les décliner par coupes) : faites des fringues étudiées, coupées et cousues pour les petit.e.s minces, les petit.e.s gros.ses, les grand.e.s sveltes, les grand.e.s et dodu.e.s, les minces aux gros boobs et vice-versa, les gros.se.s aux petits eins' et inversement (alors oui, Balsamik a fait un essai timoré de ce concept, mais peu concluant selon les retours que j'ai eus). N'oubliez pas d’étiqueter tout ça comme il faut et de faire appel à des mannequins aux physiques correspondants pour les présenter (et de faire essayer vos prototypes à des non-mannequins, histoire de voir si "ce qui dépasse" est bien pris en compte). Bref, efforcez vous de saper et représenter tout le monde convenablement _sortez moins de nouveautés toutes les deux semaines pour compenser_ sans stigmatiser tel ou tel physique. Cela fera moins de gâchis, plus d'heureu.ses.x et je suis assez sûre que ça n'amputera pas, au contraire, votre sacro-saint chiffre d'affaires.

Faites pas cette tête, du XXS au XXXXXL, c'est vraiment comme ça que fonctionnent de nombreuses boutiques en ligne (citées plus haut) qui ont une approche body positive de la chose ! Certes, à une échelle bien moindre que la grande distribution, mais c'est toujours infiniment mieux que les sweatshops. D'ailleurs, j'en profite pour dire à la "mode éthique" qu'elle me déçoit, car elle reproduit les mêmes travers élitistes et grossophobes que la "fast fashion" en ne proposant que des petites tailles, sur les mêmes mannequins blanc.he.s, minces, cisgenre, jeunes et valides... dans le but de n'habiller que celleux qui correspondent au "modèle unique" de beauté. On y r'vient, à ce problème, qui fait aussi que même les minces galèrent par moment à trouver des fringues bien coupées parfois : forcément, si on ne coud que pour une morphologie/taille, y'a un moment ça va coincer parce que gros.se ou mince, on est tou.te.s bâti.e.s différemment. Et 'faut pas être Einstein pour le comprendre.

Beaucoup seraient prêt.e.s à mettre plus cher pour une fabrication plus respectueuse et un résultat plus qualitatif, en consommant moins le reste du temps, mais pour des initiatives qui auront vraiment le courage de se mouiller jusqu'au bout. Parce qu'en attendant, c'est quand même chez Primark qu'on me conseille d'aller pour trouver un jean à ma taille et pas trop mal coupé, par exemple, et je sens que je vais plus résister longtemps. Malgré mon envie de consommer mieux, parce que j'ai quand même envie d'avoir les fesses couvertes en attendant que vous vous sortiez les doigts, figurez-vous. Et chuis loin d'être la seule. Enfin j'dis ça comme ça hein... Allez salut !




PS : Un grand, un gros, un énorme merci à tou.te.s pour vos témoignages et désolée d'avoir mis autant de temps à publier cet article !

PPS : J'finis sur une note body posi... Souvenez-vous que c'est aux vêtements de s'adapter à nous, et non l'inverse, même si on a réussi à nous le faire croire : c'est pas ton corps qui cloche, c'est la société d'image et de consommation. T'es parfait.e ! Change rien, sinon le monde.




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vendredi 27 mars 2015

Le printemps arrive, c'est l'heure de vider les placards ! #videdressing


Entre grand soleil et giboulées, le mois de mars tient ses promesses : le printemps est en chemin !

C'est l'occasion non seulement de ressortir des looks légers (en termes d'isolation thermique et non de picotements de rétine, à l'évidence) et joyeux, mais aussi celle de faire le tri dans ses affaires. Et c'est ce que j'ai fait...


 

 


Il en résulte donc que ma chère Nina de L'Imaginerie de Nina, ma BFF Stéphanie de The New Wardrobe, mon amie et collègue Héloïse (anciennement et un jour à nouveau j'espère Les Confessions de Mlle Héloïse) et last but not least, ma future roomie Géraldine organisons un vide dressing samedi prochain, le 4 avril, à Paris. Et pas n'importe où, chez Sugarplum Cakeshop. Qui proposera d'ailleurs une formule spéciale cookie ou muffin + boisson à 5 euros, pour celles qui le souhaitent :)

Toutes tailles, tous prix, bonne ambiance et gourmandises seront au rendez-vous. Et vous ?

Toutes les infos ici, n'hésitez pas à partager, on vous attend 
https://www.facebook.com/events/1543904589217473/ 





Ménage de printemps-ment vôtre,


Olga



mercredi 19 novembre 2014

J'ai ressorti les #cuissardes



"Montrer les cuissesoui... mais les genouxjamais !", disait Coco Chanel. Et les cuissardes, c'est exactement ça.




Enfin oui, certes, elles me montent à peine sur le genou depuis que j'ai minci et elles ont tendance à glisser un peu plus bas en fin de journée lorsque le cuir "a eu chaud", collé à ma jambe, par rapport à l'année dernière. J'ai encore fait du yoyo mais surtout j'ai commencé à marcher dans Paris, plutôt que de prendre le métro et je sens que mes gambettes ont tout simplement changé de forme. Du coup, mes bottes "plus size", ben elles ont une size de trop pour moi maintenant. Il va falloir que je bricole quelque chose pour les faire tenir, je les aime trop et mon petit cœur de modasse est brisé par cette fonte des glaces godillot-esque !

Pourquoi me demanderez-vous donc, peut-être, titrer sur des cuissardes qui ne ressemblent presque plus à des cuissardes ? La réponse est bien simple : parce qu'il fait enfin assez frais pour que je puisse les porter, et comme j'aime l'hiver, c'est une vraie fête.



Au passage vous noterez que je ne suis toujours pas guérie de mon addiction au bordeau et autres teintes de prune, même si j'essaie de diluer avec un peu de bleu...

Le poncho est un New Look, l'écharpe snood une Moa, les bottes des Taillissime pour La Redoute (2013), les collants des Hema et la ceinture une Mango (2011).


Sur ce, mes cuissots et moi-même vous souhaitons une bonne deuxième deuxième partie de semaine. Demain, on cause bôôôté^^


Cuissarde-ment vôtre,


Olga


jeudi 4 septembre 2014

La Minute Ronde #3 : Opposer les "rondes" aux "minces" n'est pas la solution.


Non au size shaming, oui à la size acceptance... et plus globalement, halte au modèle unique de beauté qu'on nous vend. Oui, on nous le vend.

La semaine passée, en postant mon article (et surtout mes photos) #fatkini j'ai été très agréablement surprise du nombre de retours que j'ai eus et surtout, de constater qu'ils n'étaient que positifs, exempts de tout trollage haineux. 

Malgré tout, j'avais envie de refaire un article sur le sujet, en constatant également que parmi les adorables commentaires qui revenaient un peu partout, on me disait "ton corps est harmonieux". Ben... merci, sincèrement merci pour vos gentilles paroles et bonnes intentions. Ravie de l'apprendre et effectivement, tant mieux pour moi. Mais quand bien même, mon corps ne serait pas harmonieux... so what ?

Ce que je voulais dire en participant à ce petit mouvement de dé-fat shaming-ation (vive les néologismes, surtout mêlés d'anglicisme !) c'est surtout que beau, ou laid (ce qui est encore bien subjectif, standards ou non)... on a juste le droit d'exister, de se montrer, de vivre sans subir de jugements de la société, des gens. 

Apparemment, c'est beaucoup demander à ce monde, quand je vois par exemple qu'une jeune américaine, enveloppée, s'est fait supprimer son compte Instagram après avoir posté un selfie en bikini d'elle. Là où les clichés de corps "dans la norme" passent, toute cette peau exposée sur une silhouette comme la sienne devient... indécente.

Bref, ce que je voulais dire... c'est que ce travail que j'essaie de faire sur moi-même et sur le regard que je porte sur tous ceux que je croise (cela fait plus d'un an maintenant que quand je vois quelqu'un et que je me dis qu'il est "moche", je me force de suite à trouver un détail positif sur son physique ou sa manière d'être, je refuse d'être comme ça... j'apprends à déconstruire cette sale habitude qui est plus socialement construite que naturelle je pense, tout comme le sexisme, en fait^^) va au delà de la beauté évidente, moins évidente ou pas évidente du tout. 


C'est du droit de ne pas être réduit juste à son corps en tant qu'individu par rapport à un standard imposé, du droit d'aimer la seule vraie maison que l'on aura toute sa vie pour soi quelle qu'elle soit, dont je parle.



© Diglee / Maureen Wingrove


Autre point, puisque l'on va par là, c'est une discussion qui est beaucoup revenue chez moi, avec différents interlocuteurs, depuis ce week-end. Le fait que lorsque l'on veut "défendre" "les rondes", on tape systématiquement sur "les minces". On en parlait avec Maureen, après une séance de pose et dessin chez moi (d'où l'illustration de mon article ;) ), au vu des réactions sur son compte Instagram qui ont immédiatement validé l'idée du "nan mais dessiner des rondes c'est tellement plus intéressant/plus beau". Pourquoi toujours comparer et opposer deux types de beauté... incomparables ?! (Et c'est parce que je l'ai bêtement, ne me trouvant pas d'autres "excuses", fait par le passé que je le déplore encore plus aujourd'hui)

Cela s'est aussi vérifié lorsqu'une très bonne amie (et ce totalement innocemment) a partagé un meme "Hommage à toutes les femmes qui ont quelques formes... De toutes façons il n'y a que les chiens qui aiment les os" pour célébrer ses rondeurs avec lesquelles elle s'était réconciliée après sa grossesse. Non seulement c'est mauvais de taper sur les unes pour défendre les autres mais en plus c'est carrément sexiste et hétérocentré. Le même jour, je prends part à un débat sur le dernier titre de Nicki Minaj qui scande "fuck thoses skinny bitches", certes dans un contexte de contre-attaque par rapport aux remarques qu'elle prend sur son popotin très rebondi mais pas plus excusable pour autant...

Je ne peux pas me résoudre à dire que le skinny shaming est exactement le même problème que le fat shaming, car les filles les plus sveltes sont quand même moins éloignées des canons de beauté que l'on exige de nous et donc, subissent quand même moins de remarques. Mais "moins" ou "plus", ce n'est pas le problème, ce sont deux branches d'un seul et même problème. Et c'est juste... inacceptable. POINT.

On est trop grosse : on doit faire un régime. On est trop mince : on doit manger... Déjà, on ne doit rien à personne. Question de santé ou de beauté peu importe, cela nous appartient à nous et à nous seuls. Si on arrêtait 5 minutes de faire la guerre pour déterminer un seul modèle unique de beauté (et pas que, mais c'est un autre débat) et que l'on s'accordait une bonne fois pour toutes à accepter et comprendre que le beau est multiple, varié, surprenant, changeant ! Et ce n'est pas valable que pour la la taille et le poids, c'est valable pour tout.


Pour beaucoup ces propos sont probablement utopiques. Pourtant, à voir les initiatives, notamment sur les réseaux sociaux de femmes (il y a, il me semble, moins de manifestations de la sorte chez la gent masculine mais le problème du modèle unique s'applique bien évidemment aux hommes aussi...) qui célèbrent leurs corps changé par la maternité, abîmé dans une bataille cancer du sein, leurs tâches de rousseur, leur visage sans maquillage, leurs vergetures, leurs tatouages... On voit apparaître des projets photo célébrant les roux, les personnes handicapées, les différents types d'épilation du maillot (autres que la "recommandée" épilation intégrale) bref, tout ce que la société tente de gommer est en train de réapparaître pour être à nouveau apprécié, admiré et aimé. Les temps changent, il serait temps que les médias, les marques et leurs publicité s'en rendent compte. La beauté est multiple... (et aussi subjective, optionnelle et peu importante dans une vie, au final !)

Ce travail pour ouvrir les yeux, sortir de ces œillères avec lesquelles on a grandi, commence par soi-même. En essayant de m'aimer telle que je suis j'apprends à être tout aussi tolérante avec autrui. Beaucoup s'interrogent sur cet avenir que je me suis choisi dans la presse féminine, qui véhicule beaucoup de ces images toxiques que je critique à cet instant précis, en tant que féministe et en tant que ronde qui a fait les frais de ce système... Justement, je veux pouvoir contribuer à la changer de l'intérieur. Cette année, j'ai tenu la rubrique beauté du site d'un grand magazine féminin et j'ai relayé toutes ces belles initiatives mentionnées plus haut, j'ai refusé de promouvoir les régimes et on m'a laissé véhiculer des messages plus positifs pour les lectrices. Il est possible de changer tout ça, mais cela demande du temps, de la patience, et que l'on s'y mette tous.

Pour finir, j'ai envie de vous présenter quatre de mes héroïnes d'inspiration, ces "freaks", sublimes, touchantes et courageuses, aux physiques hors normes qui bravent toute la haine de ce monde et osent vivre sans peur leur différence... en espérant qu'elles aussi, puissent vous inspirer et vous faire relativiser comme elles l'ont fait pour moi :)

Lizzie Velasquez




Melanie Gaydos




Jes Baker, aka The Militant Baker



Chantelle Brown-Young aka Winnie Harlow




Pardon pour le pavé, mais il le fallait, encore plus que pour mon billet #fatkini :)



Militante pour un monde plus tolérant et aimant-ement vôtre,




Olga


lundi 25 août 2014

La Minute Ronde #2 : Hashtag Fatkini




En voilà une thématique difficile pour moi, celle du maillot de bain. J'ai beau m'accepter de mieux en mieux au fil des ans (j'avais parlé de mon histoire vis à vis de mon poids et de mon physique ici et sur l'ancienne version du blog) et constater que ma technique du "fais comme si tu t'en fichais" finit par effectivement m'aider à oublier le potentiel regard des autres, à force... Il m'arrive encore d'être vulnérable à ce niveau là, parfois. Principalement dans les cabines d'essayages, lorsqu'un 42 à l'air d'un 36, bloqué à mi cuisse (voilà entre autres pourquoi je déteste les pantalons) et... au moment d'enfiler un maillot de bain. 

Vous me direz, j'ai de la chance, j'ai peu l'occasion car je n'aime pas le soleil (et il nous le rend bien, à mon "teint de porcelaine" à et moi) et que la perspective d'une journée à la plage m'inspire avant tout beaucoup d'ennui... Mais quand même. Cela faisait bien deux ans que je n'avais pas eu d'occasion de ce type, et deux ans que mon corps a beaucoup changé (grosse prise de poids, grosse perte de poids et petite reprise de poids)... et le hashtag #fatikini avait bien buzzé avant que je ne parte brièvement en vacances. C'était le moment où jamais de se lancer. L'auto-coup de pied au derrière, il n'y a que ça de vrai pour avancer, du moins en ce qui me concerne, c'est aussi comme ça que je "soigne" ma timidité et non-spontanéité naturelles...

Quand je regarde les photos, celles où je fais l'idiote (trrrrrès clairement) comme celles où j'avais envie d'être juste "jolie"... le résultat n'est pas à la hauteur de mes espérances. Ce serait mentir que de prétendre l'inverse, même si j'ai envie que ma volonté d'aimer mon corps "imparfait" aussi bien que celui des autres tel qu'il est (et tels qu'ils sont) arrive enfin à devenir totalement naturelle, évidente et non légèrement "forcée" par moments. J'ai hésité à partager ces clichés (pris en contre-plongée, c'est pas flatteur, et en plus pas dans mon maillot taille haute idéal donc ventrou à l'air) et au final, je me suis dit que a) si je ne le faisais pas, je serais une sacré hypocrite et b) me jeter à l'eau (haha) serait un bon moyen de me faire avancer, justement.


Et c'est exactement ce qu'il se passe, au moment où je les poste je me dis simplement que... que je me plaise ou non, que je plaise tout court ou non... j'ai simplement le droit de mettre un maillot de bain, de me montrer ainsi à la face du monde et de prendre des photos de vacances si ça me chante. Bref, j'ai le droit d'exister et surtout de vivre, comme tout le monde. Au final, je suis fière de ce "petit acte de bravoure", de cette petite victoire personnelle sur ce qu'il me reste de complexes, en partageant ces photos qui ne me plaisent pas tant que ça, mais qui ont le mérite de ne pas mentir. 





Passer sa vie à s'enjoliver, à ne mettre que des choses "qui amincissent" (n'est-ce pas Cristina ?), à se soucier de sa morphologie avant de penser à ses goûts... c'est fatigant et absolument pas nécessaire, en vrai. Attention, je me sens bien lorsque je me "mets en valeur" mais je veux aussi pouvoir me sentir épanouie lorsque je ne fais pas tout pour, sans me sentir coupable. C'est aussi pour ça que je me fais des journées "no make-up", pour ré-apprendre à m'aimer me supporter (dans un premier temps, ce sera pas mal), sans maquillage, ce dont nous reparlerons ultérieurement...



En attendant, quel est votre point de vue sur la question ?



Fatkini-ement vôtre,




Olga




PS : Un petit coucou en passant au Challenge French Curves de ce mois-ci, dont la thématique est assez similaire (Beach Party) et surtout au post d'Isabelle sur le sujet, qui m'a beaucoup touchée.


PPS : Wahou. Je ne m'attendais pas à tant... d'AMOUR ! Merci à mes amis m'ont encouragées sur Facebook, pour tous les likes et les partages (notamment la Une Humeurs d'Hellocoton) qui font que mes audiences enregistrent des records sans précédents :)

Je tiens aussi à préciser que le "soutien" que j'apporte par la présente au hashtag #fatkini est pour moi un moyen de modestement contribuer à essayer de faire avancer les mentalités loin du "modèle unique" que nous vend (oui vend, si on se réveillait sans le moindre complexe imaginez le nombre de boîtes en faillite subitement...). Je n'ai pas plus envie que toute autre personne sensée et sensible de vouloir continuer de diviser les "rondes" des "minces" (s'en prendre à une personne parce qu'elle est "trop mince" est aussi NUL que de le faire pour le cas inverse, je ne rentrerai plus JAMAIS dans ce jeu), mais comme le modèle unique n'est que d'un côté de la balance, il est pour l'instant nécessaire de mettre tout son poids (notez la métaphore filée) sur l'autre pour rétablir l'équilibre. Toutes les silhouettes sont belles ! Vivement que ça s'officialise...

jeudi 24 juillet 2014

Mon 1er #ChallengeFrenchCurves : clin d'oeil à P!nk

Tout d'abord, un joyeux premier anniversaire au Challenge French Curves, que je suis sans y participer depuis plusieurs mois. Maintenant que le blog  repris du service et surtout en voyant ma copine Isa jouer le jeu, je me suis dit... pourquoi ne pas mettre mon grain de sel finalement, moi aussi ? Après tout j'adore ça, les thème, surtout que ce mois-ci, on nous propose d'incarner une femme qui nous inspire ♥

J'avais tout d'abord pensé à Marilyn Monroe, of course, en me disant que des bouclettes de couleur rose, ce serait sympa. L'idée a été (très joliment) réalisée avant que je ne me bouge les fesses et surtout... quitte à jouer ce jeu... autant choisir une personne qui m'inspire au quotidien depuis des années, ma chanteuse préférée depuis mes 12 ou 13 ans je crois bien... P!nk ! Il ne s'écoule pas un jour sans que je ne l'écoute, je pense.

 

Bon, je préviens de suite, c'est pô flagrant. Et en réfléchissant à ce thème je me rends compte à quel point cette inspiration a probablement contribué à la construction de mes goûts éclectiques, de mon féminisme et de mon... caméléonisme ! Sans parler de cette irrépressible envie de cheveux roses, bien sûr^^ Bref, sans même que je cherche spécifiquement à lui ressembler, on a quelques points communs visibles...

La difficulté quand on est "caméléon", c'est justement que l'on n'a pas un look spécifique. Regardez donc quelques une de ses photos et surtout ses magnifiques clips, elle se métamorphose à chaque fois... Alors pour créer une ressemblance, laisse béton. J'ai donc essayé tant bien que mal (maudite humidité qui a tué mes jolies boucles :( ) de faire une allégorie à la pochette d'un de ses albums, I'M Not Dead.


Marinière rouge, allusion aux tatouages old school et attitude graou-esque, je suis loin d'avoir sa méga classe intergallactique de badass (of the dead) ! Mais tant mieux, ça me fait avancer, c'est bien ça le principe d'une inspiration, pas vrai ? ;)

Évidemment, j'ai fait le look à ma sauce. Bien que j'aime le kitsch de ces années 90/2000 dans lesquelles j'ai grandi, hors de question d'enfiler un jean taille basse, ni de faire dans le déguisement total, car ce n'est pas le but.

Clin d’œil à une autre grande femme de ma vie également, la première même, puisque je porte une jupe piquée à ma Môman, vintage donc^^ (edit : elle vient de me dire qu'elle est circa 1994, 20 berges et elle est toujours là !). Je me souviens encore du temps où elle la portait, quand j'étais petite... En plus, j'ai eu le droit au compliment du siècle (ou presque) d'une collègue à ce sujet, qui me disait que j'aurais eu le droit à un "ma chériiiie c'est magnifaïque" pour le récent thème "stylée en mixant les imprimés" des Reines du Shopping. Gros laul.



Côté "fournisseurs officiels", la marinière est un vieux top Tex, le gilet perfecto en jean vient de "chez le Chinois" de mes années d'étudiante, les sandales de chez Forever 21, le collier "Love Is All" (clin d’œil au dernier album The Truth About Love de P!nk aussi, finalement) vient d'une boutique Etsy et mon sac 100% récup est signé Anne Van Djik.






Plus que jamais P!nk-ement (et rondement :) ) vôtre,




Olga






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PS : Quelques clips, en bonus, de mon idole... pour le plaisir de la (re)découvrir, dans toute sa splendeur de performeuse de haut niveau, d'artiste engagée bourrée d'humour et pour, ses messages positifs et pour sa magnifique voix bien sûr :)






lundi 23 juin 2014

La Minute Ronde #1 : pas assez "plus size" pour... du "plus size" ?



Ma silhouette rondouillette est un thème que j'avais fini par aborder, à contrecœur, sur mon ancien blog (ici et ). Je dis "à contrecœur" non pas parce que je suis complexée (sur deux trois détails comme tout le monde mais pas du tout pour le fait de l'être, ronde) mais parce que je n'avais pas envie d'être mise dans une case, cataloguée. Parce que depuis toujours je me bats contre tous, et moi-même pour ne pas être juste "la fille ronde qui..". (Dois-je préciser que cette première image est purement ironique ??!)

Aujourd'hui, avec mon nouveau blog, grâce à son éclectisme annoncé sous forme de nombreuses rubriques, récurrentes ou non, je vais avoir moins de mal à aborder ce sujet qui malgré tout, fait partie de mon quotidien et bien sûr, de mes préoccupations. Même si je préférerais que ce ne soit qu'un détail sans importance qui ne vaille pas la peine d'être expliqué, débattu... mais bon, on ne va pas mettre la charrue avant les bœufs.

J'inaugure donc ma rubrique "La Minute Ronde" par un mini coup de gueule sur les marques spécialisées "plus size". Déjà en novembre, encore sur l'ancien blog, je hurlais ma déception et mon désespoir quant à la ligne Violeta de Mango "pour les rondes" qui commençait au 42 (rappelons quand même que c'est la taille moyenne en France chez les femmes, hum hum). Passons sous silence la tristesse des fringues de cette gamme, mais déjà à l'époque je vivais mal le fait qu'il y ait besoin d'une collection dédiée. Histoire de mettre encore plus à l'écart les femmes un peu (ou beaucoup) moins minces que l'idéal vendu par la société. "Pourquoi pas des collections pour tous ?", me demandais-je à ce moment là... Je n'étais pas au bout de mes peines, ni de mes surprises.
 

Je viens de découvrir encore un défaut à ce concept, que je trouvais déjà bien moisi à la base (bien que ce soit cool que "les rondes" aient plus de choix pour s'habiller bien sûr je ne dis pas le contraire, le fond est top, la forme beaucoup moins dans la réalisation de cette ambition des marques) : parfois, on peut être trop ronde pour une marque "classique" (qui s'arrête au 42 ou 44) mais... pas assez ronde pour une marque plus size !




 
Ce qui est bien dommage venant d'une marque de maillots de bain qui s'appelle "Swimsuits For All", et que je pensais y avoir trouvé mon Saint Graal pour cet été (oui je parle de cet ensemble galaxy là ♥).. ça me rappelle il y a plus d'un an, quand constant la prise de plus de 25kg en deux ans, j'avais regardé juste pour voir si j'étais "éligible" à une chirurgie prise en charge par la sécu^^ (#humour !)



 
Juste au moment où je me disais que c'était chouette, que les choses changeait vraiment pour "les rondes", qu'elles étaient plus considérées, moins stigmatisées... Je me rends compte, non sans grande peine, que c'est un peu du vent, quand même, cette stratégie de com'(merce !).

Cette volonté des marques soit de se dissocier des "grosses" en créant des gammes ou sous marques pour faire des sous sans être associées à l'images de "ces clientes là", ou bien au contraire de jouer sur la tableau franchement pas plus brillant (passer d'un extrême à l'autre, bien ouèj) du "nan mais les rondes c'est beau alors que les squelettes c'est dégueulasse"... me débecte sévère. On ne vous demande pas de prendre position, bordel, juste de faire des sapes que tout le monde puisse porter !

Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas en renforçant la barrière mince/grosse (ne parlons même pas de la déformation de notre vision des choses en la matière, c'est un autre gros sujet) que l'on fera vraiment avancer les choses, je pense. Même si encore une fois, c'est chouette que les marques commencent à y penser, et que l'on ait plus de choses stylées et surtout bien coupées à se mettre sur le dos. Mais... à quand des fringues pour toutes les tailles, vraiment toutes, sans distinctions ? (#utopie)



Ronde-ment et bisounours-ement vôtre,
 
 
Olga


PS : Puisqu'on cause maillots de bain... Le seul vrai conseil qui vaille est le suivant :



mercredi 22 janvier 2014

Judge me by my size, do you ?




À la base, je voulais faire un simple look avec ce tee-shirt Star Wars acheté lors de ma journée chez Mickey tout début janvier (vous avez dit geekette ? pourquoi j'ai pas pris une peluche Stitch comme tout le monde ?^^)

Et puis entre temps, la collection "plus size" tant attendue de Mango, Violeta, a fait son apparition sur la toile. Je me suis dit que le texte, formulé à l'envers puisqu'il vient de Maître yoda, convenait parfaitement à cette occasion.

Alors oui, c'est bien, d'étendre des collections souvent limitées au 42 (et encore, pas toujours, puis faut voir la tronche de certains 42... je me gausse. Jaune.). Mais pourquoi ne pas simplement étendre les collections "normales" ? 

Parce que premièrement une collection spécialement "plus size", ça a aussi un côté vexant. Surtout lorsqu'elles commencent dès la taille 40 (NAN MAIS ALLO comme dirait l'autre...) Mais si le souci se résumait à ça, encore, ça irait... Mais non. Les journalistes qui ont encensé le concept ces derniers jours ne sont visiblement pas allées explorer la collection. Où alors elles aussi, pensent qu'une ronde doit s'habiller comme un sac (mais un sac très sobre et très classique).

Sérieusement, à part une ou deux pièces, j'ai quand même l'impression de regarder des vêtements conçus pour le troisième âge (j'avais envie de comparer ça à un catalogue La Redoute mais non, ce ne serait pas juste car eux régulièrement, font de supers sapes malgré leur classicisme !). Couleurs beigeasses, grises et tristes. Pas une jupe au dessus du genou non plus, par exemple : on en parle ? Ben non c'est vrai il ne faudrait pas abuser. Quand on a des cuissots, il faut les cacher. C'est pas décent, c'est pas beau, c'est pas raisonnable.

Bref, je vous invite à aller regarder si ce n'est déjà fait et me dire ce que vous en pensez. Est-ce que je craque mon slip, où est-ce qu'on se moque véritablement de nous "les rondes" ?




PS : Le look du jour "shlagos" (ça fait du bien des fois) était composé d'un tee shirt Star Wars/Disney, d'un pantalon militaire vintage, d'un hoodie Old Navy, d'une écharpe cosmique COS, d'un sac bonbon Martin Margiela x H&M et bien sûr de converses qu'on ne voit pas^^