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lundi 29 février 2016

L'inspiration body positive de février 2016

Parce qu'on n'a JAMAIS ASSEZ d'inspiration body positive pour survivre dans ce monde d'injonctions au corps, j'ai décidé de mettre de côté toutes les infos que je vois passer sur le sujet. J'en relaye certaines sur Facebook, Twitter, Instagram, et d'autres non, quoi qu'il en soit j'aime garder des traces de toutes ces histoires inspirantes, et les partager encore plus ! Donc à présent, tous les mois, je ferai un récap de l'actualité body posi qui s'est écoulée dans les 30 jours précédents, histoire de prendre une grosse dose de love dans la face et attaquer les 30 suivants avec la niaque ;)

Il est vrai que c'est surtout en anglais... parce que je me répète, mais on a vraiment du retard dans l'hexagone, ne serait-ce qu'en termes de vocabulaire... et ça en dit long sur tout le travail qu'il y a a faire pour ouvrir des discussions body positive dans la langue de Molière ! *soupir*

Le témoignage de Jazz Jennings, adolescente transgenre (mais aussi véritable militante LGBTIQ+, co-gérante d'une asso et intervenante dans des conférences !) de 15 ans (!!), sur le rapport qu'elle entretient avec son corps et son poids, notamment depuis sa transition. Une belle leçon d'amour de soi pour tou.te.s !



Le buzz autour d'Eda Marbury, femme obèse et virtuose du pole dance, et son témoignage sur la manière dont cette discipline l'a aidée à sortir de la haine de soi... malgré une avalanche de messages haineux depuis qu'elle s'assume. Go Eda, go !!



Le MEILLEUR ARTICLE EVER sur les "beach bodies" ou "corps de plage" (vous savez, ce truc que les médias, en particulier féminins vont commencer à vous dire d'obtenir à grand coups de régime-détox d'ici quelques jours parce que le printemps approche ?) de Buzzfeed ;)


Ashley Graham en couverture de Swimsuit Illustrated. Certes, c'est réputé macho à la base et les rondes/grosses/obèses sont soit stigmatisées, soit sursexualisées... Il n'empêche, je vois le positif : cela contribue, malgré tout, à diversifier les représentations des corps. C'est un début, et j'espère qu'il fera du bien à certaines... Même si on parle toujours d'une femme, blanche, valide, aux proportions idéales ;)


La sortie de Formation de Beyoncé, et bien sûr, sa performance historique au Super Bowl dès le lendemain ! Non seulement elle y dénonce les violences policières envers les noir.e.s aux USA, mais elle affirme son amour pour son nez et son afro. Pour qui ne s'intéresse pas à la problématique, ça peut passer pour un point de détail insignifiant. Mais sachant que le modèle de beauté unique que l'on impose au monde n'est pas que mince et valide : il est blanc. C'est d'une violence sans nom de ne pas être représent.é.e, d'être invisibilisé.e, et en une phrase, Beyoncé fait du bien à des milliers de femmes oubliées par l'industrie de la beauté, de la mode, des médias... #BlackLivesMatter #BlackBeauty




Les adorables badges "bons points" pour grosses imaginés par Stacy Bias. Pas commandables pour l'instant, mais rien que les lire fait déjà du bien tant ils sont adorables (mais difficiellement traduisibles sans perdre de leur candide swagitude^^) "Prenez de la place/de l'espace", "Chaise cassée, et alors ?", "Survivante au regard de travers" ;)

Le studio de photographie Shameless et sa série de photos de pinups qui défient les représentations classiques de "la fâme" et de "la féminité", tout en restant dans les codes esthétiques fifties. Il y en a presque pour tout l'monde 

 
 

Les illustrations body positive pleines de douceur de l'artiste Frances Cannon (qui les tatoue, aussi !!!). J'aurais aimé être aussi indulgente envers moi-même et les autres au même âge qu'elle, personnellement :) (23 ans !)


Les photos (certes très lissées) inspirées d'American Beauty qui diversifient couleurs, âges et corpulences par la photographe américaine Carey Lynne Fruth ;)

   

 



Petit coup d'pouce à moi-même, mon article sur la militante Harnaam Kaur suite à son passage chez Ardisson, sur Terrafemina :) (une de mes plus grandes inspirations body posi !!)



Cette adorable et fort badass petite new yorkaise, Egypt Ufele qui a créé sa propre collection de vêtements d'inspiration africaine, pour toutes les tailles, après s'être fait harceler au sujet de son poids... et fait défiler tout ça pour la Fashion Week !  La jeune génération est porteuse d'espoir :)



Andreja Pejic, top model et militante transgenre, sacrée mannequin de l'année et en couverture de Marie Claire Espagne ! Même si les mots choisis par les médias mainstream sont encore à se taper la tête contre les murs, c'est une grande avancée, surtout pour un magazine aussi prout-prout que Marie Claire...



L'article de Mathilde, ancienne candidate de l'émission The Voice, sobrement intitulé "GROSSE". Aussi doux à lire qu'il est d'écouter la chanteuse ;)



Le buzz autour du mannequin Ralph Souffrant, protégé de Kanye West himself ! Atteint du vitiligo (comme une certaine Winnie Harlow :) ) et étudiant en dermatologie, il a appris à aimer ses taches de rousseur et en faire une carrière.


Voir la sublime Clémentine Desseaux comme égérie des "nouveaux jeans plus size" de Levis (jusqu'à la taille 56, vendus à part et en te promettant d'avoir un effet amincissant... là on est quand même plus dans la stigmatisation que l'empowerment quand même... tssss y'a du boulot ! Mais je positive ;) )


Le hashtag #UnfairAndLovely, en réponse aux ravages de la crème éclaircissante "fair and lovely" (claire/blanche et jolie...) vendue en Inde, au Pakistan au Bangladesh... pour promouvoir la beauté "non euro-centré" dans toute sa flamboyante diversité 

  


Et enfin, last but not least... cette vidéo de Pretty Big Movement (compagnie de danse "plus size") ! À la fois clin d'oeil à #BlackLivesMatter et joyeuse danse body positive ensoleillée, qui nous fait languir du retour des beaux jours ;)





En espérant que le mois de mars soit encore plus divers, joyeux, militant, bienveillant et aimant ! Et en espérant que le mouvement Body Positive ne fasse que croître. Et ça passe aussi par toi, oui, toi là... tu es merveilleux.se, ose aimer ta propre personne, et n'aies pas peur de passer le message 


jeudi 25 février 2016

Au régime TOUT LE TEMPS : le trouble du comportement alimentaire "acceptable"

"Oh mon dieu j'ai avalé plus de 300 calories aujourd'hui, c'est pas sexy !" #TRISTESSE
Mon titre vous choque ? Parce que c'est "normal" de "faire attention" tous les jours ? De se priver en permanence ? De se démener à la salle de sport tous les midis et tous les soirs ? D'être "au régime" tout le fucking temps ? S'il vous choque toujours, parce que j'ose le comparer à un trouble du comportement alimentaire, qui désigne habituellement des pathologies bien plus précises, bien plus connues comme l'anorexie, la boulimie, l'orthorexie et que vous ne voyez pas là de connexion... Alors c'est bien la preuve qu'on a un sérieux problème. Parce que non, être constamment "au régime" n'est pas non plus un rapport sain à la nourriture, ni avec son corps. 


Coucou le patriarcat, le capitalisme, la société d'image, vous êtes encore là ! Mais on va pas vous laisser passer non plus.

Et puisque c'est la semaine de sensibilisation aux troubles du comportement alimentaires, "TCA", #EatingDisordersAwarenessWeek ... en tant que personne ayant vécu les trois troubles énoncés ci-dessous par le passé, et étant désormais militante body positive, j'avais vraiment très envie d'en parler.

J'imagine qu'on a tou.te.s dans notre entourage des personnes qui, à chaque repas, chaque sortie, tous les jours, ne manquent pas de rappeler pour justifier une privation qu'iels "font attention". Et s'il arrive, très rarement, que ces personnes là ne "craquent" (boudiou que je déteste cette expression, mais c'est comme ça que c'est ressenti... autre symptôme de ce mal, justement !), elles s'auto-flagelleront immédiatement en jurant de faire double ration de sport dès que possible "pour éliminer".


"Je dis non au MANGER !", chuis quelqu'un de bien TAVU. (Oui, ce post est sponsorisé par P!nk, aka l'amour de ma vie)
Parfois même, on est, ou on a été, cette personne. Je sais de quoi je parle. Donc j'en profite pour faire une parenthèse et préciser que je ne me "moque" pas du tout de ces personnes (oui, malgré le gif d'illustration tout en haut de l'article ;) ), qui me font plus mal au cœur qu'autre chose tant je connais la souffrance inavouée et inavouable car "normalisée", qui se cache là-dessous. Et parce que les raisons qui les, nous, poussent là-dedans, sont si incommensurablement toxiques... et dans le fond, juste tristement ridicules.

"Allez, encore une bonne gastro et j'aurai atteint mon poids idéal". J'en connais qui prononcent ce genre de phrases avec le plus grand des sérieux.
Ça me semble si évident, le fait que ces comportements, d'ordre quasi compulsifs, sont le fruit de notre société d'image qui valorise la-maigreur-à-tout-prix-mais-pas-trop-quand-même-non-plus-parce-qu'après-c'est-moche-faut-pas-déconner. Mais j'ai eu le droit à des réactions très virulentes, presque "territoriales", quand j'ai essayé d'avoir ces conversations avec des gen.te.s concerné.e.s. 

"Oh mais ça vaaaa, laisse-moi me nourrir que de repas liquides hyper protéinés, c'est SAIIIIN, j'te dis". On me dit que j'exagère quand je suggère que c'est un peu extrême, quand même.
Un peu comme s'iels se raccrochaient à cette obsession pour valider le bien fondé de leur existence. Si tu te fais souffrir pour être belle/beau, c'est déjà un pas de plus vers la sacro-sainte "beauté" stéréotypée en question. Par exemple, il n'y a qu'à voir la différence de traitement réservée à un.e gros.se au régime, "un.e bon.ne gros.se, parce qu'iel essaye de plus l'être, tu comprends, quel courage !" et un.e gros.se qui dit merde à tout ce bullshit et qui, donc, clairement, "se laisse aller, se conforte dans sa paresse (et autres clichés sur les gros.ses)" et demeure une source de dégoût.

Et bien que je parle là de régime et de "fitness", cette problématique est loin de ne concerner que les personnes considérées comme non-maigres, en surpoids, ou "au-delà". Le nombre de personnes minces qui ne s'autorisent "aucun écart", par peur de prendre un gramme et se mettent au sport "pour être plus toniques" parce que les magazines féminins et les médias ont quand même réussi à leur filer des complexes... me dépasse. Mais pas tant que ça. Parce que je suis suffisamment lucide sur le fait qu'on, surtout "nous les fâââmes", on ne sera JAMAIS.ASSEZ.BIEN. Quoi qu'on fasse, on sera toujours "trop ceci", ou "pas assez cela". (et que du coup, perso, j'ai décidé d'envoyer bouler tout ça et vivre ma vie heureuse, comme je l'entends #BodyPositive)

Et on nous le fait bien comprendre, dès la plus tendre enfance.
Donc, où que l'on se situe sur l'échelle de "la bonnassitude" (excusez-moi, je pars vomir et je reviens), vis-à-vis du "male gaze", bien entendu... il y aura toujours cette nécessité absolue de montrer patte blanche en prouvant, constamment, qu'on essaie de "faire mieux" pour rentrer dans le moule. Pour prouver "sa valeur". Puisque c'est connu, elle est déterminée par notre tour de taille et notre qualité de peau hein, ou du moins l'énergie qu'on dépense pour "améliorer son score", tout le monde sait ça.

Donc le fait "d'être tout le temps au régime" est doublement toxique, à la fois TCA et sexisme intériorisé. Et le pire, c'est qu'il est totalement inconscient, tant il a été internalisé comme stratégie de survie dans ce monde où l'on nous met en situation d'évaluation, de compétition permanente via les injonctions au corps et à la consommation. Ce qui fait qu'il est difficile de "s'y attaquer" sans se prendre une shitstorm dans la face. Surtout à l'ère du hashtag #healthy à toutes les sauces (enfin, celle sans sucre ou matière grasse quoi), jusqu'à l'overdose !...

Le 100% "healthy", 100% du temps.. C'est aussi BORING que... contre-productif, en termes de bien-être.
Breaking news : ce sont les comportements qui sont "healthy" ou non. Pas la bouffe. Pas le sport (un super article pour les anglophones à ce sujet ici). Et quitte à parler de "santé" (coucou les concern trolls, j'ai aussi pensé à vous), il serait temps de penser un peu à sa tranquillité d'esprit, à toutes ces choses qu'on pourrait faire en plus ou différemment, si on n'était pas constamment obsédé.e par son poids, son apparence, sa "conformité" aux standards.

"Ne passez pas à côté de 95¨% de votre vie juste pour peser 5% de moins" merci Flo @smiling.unicorn pour l'inspiration ❤
Je vous dis pas que c'est simple. Parce qu'entre cette prise de conscience et la déconstruction de toutes ces injonctions dont on nous gave depuis le berceau, le chemin est long. Et je re-précise que mon texte n'est nullement une "incrimination" des personnes dont je décris le comportement, mais une dénonciation du système qui les mis dans cet état, dont elles ignorent souvent le caractère maladif.

Non.

Ce que je vous dis, c'est que considérer l'option "je peux m'aimer comme ça, sans me torturer à longueur de journée" (oui, c'est une forme de torture) fait bel et bien partie des choix que vous pouvez faire, et qu'elle vous promet vraiment VRAIMENT une vie plus sympa. Et franchement moins chiante. Et, pour le coup, j'assume, avec tout l'amour du monde, la pincée de "condescendance" contenue cette dernière phrase ;)

Sus au patriarcat qui réduit nos rêves, aspirations et ambitions à notre seule apparence ! On vaut tellement mieux que ça... (sponso par P!nk, j'vous ai d'jà dit)

BISOUS !
Prenez soin de vous ❤❤❤


PS : Le régime, c'est DE LA MERDE.


Et tellement, TELLEMENT de temps !

PPS :
je ne vais MÊME PAS me fatiguer à préciser que "faire attention" ou "faire du sport" de temps en temps, par plaisir, pour se faire du bien, sans pression, n'est pas malsain en soi. Mais sachant très bien qu'on risque de me taxer de "lobbyiste de l'obésité" (je vois pas le rapport non plus hein, mais ce genre de remarques est 100% réelle sur le net dès qu'on aborde le body shaming) je tenais quand même à noter que je trouverais bien fumeux, et pas très fute-fute, un tel détournement de mes propos sur le sujet ;)



Déso, pas déso.

jeudi 4 février 2016

#BodyPositive : pas une injonction, mais une invitation, à s'aimer

Un sujet qui me tient à cœur et qu'il est primordial d'aborder, puisque je n'en suis qu'aux prémices de ce blog, lorsque l'on parle de #BodyPositivity, c'est le caractère non-injonctif de ce mouvement. Parce que c'est suffisamment compliqué comme ça de vivre dans une société qui, dès le berceau, nous explique que l'on est pas assez ceci, ou trop cela, sans qu'on en devienne encore plus perdant.e.s si en plus, on n'arrive pas à s'aimer dans des conditions pareilles.

Il y a quelques années j'ai eu cette sensation là, d'être entre les deux : consciente du bullshit ambiant au sujet de "la beauté", mais incapable pour autant de me sortir de cette bulle de toxicité. Et donc d'autant plus blessée et en difficulté. Puis, il y a environ un an, lorsque j'ai vraiment sorti la tête de l'eau et commencé à relayer de plus en plus d'articles et memes body posi sur les réseaux sociaux, plusieurs amies m'ont fait part de ce ressenti familier, qu'elles avaient elles aussi.

Il y a une dizaine de jours, suite à un débat sur Facebook concernant une série de photos de nu qui sortaient, un peu, des clichés habituels sur les représentations de "la fâââme" (The Nu Project, perfectible, oui, mais vraiment chouette et surtout toujours en cours), je me suis gentiment pris le bec avec une personne qui estimait que les femmes photographiés étaient "trop" épilées pour mériter le "label" de "naturel". Euuuh... pardon ?

Certes, il y en avait peu qui étaient poilues ou très poilues dans le lot, mais il y en avait aussi beaucoup qui ne montraient pas leurs aisselles ou pubis et quand bien même... qui nous dit que ces personnes n'ont pas fait un choix conscient et éclairé, en accord avec elles-mêmes ? Pourquoi est-ce que sous prétexte qu'on se maquille ou qu'on se rase on est forcément des moutons, des opprimé.e.s qui s'ignorent ? La binarité de la réflexion sur internet me laisse pantoise, parfois, et en particulier dans les débats au sein de ma propre "famille" féministe...

Bref, du coup, j'avais posté ça sur Facebook, en réaction.




Six jours plus tard, je vois passer le coup de gueule de L'Eau Rence sur les limites du mouvement dans mes timelines, et mon amie Diane de Sexy Soucis me l'a envoyé par message. Il parle précisément de ce que j'évoquais plus haut au sujet de mon débat sur la possibilité de se conformer aux/à certaines normes sociales sans pour autant être "une victime", ou dénu.é de réflexion, de recul, sur un sujet pourtant si profondément personnel.





Je me suis dont dit qu'il était intéressant de réagir, pour en nuancer un peu le propos, un peu plus longuement que dans mon post FB :)

Certaines formulations body positive, par excès d'enthousiasme et d'envie de bien faire et non intention de nuire évidemment, peuvent parfois sonner ou être interprétées comme des injonctions. Mais de la même manière que l'on arrive, souvent ou juste parfois, à dire merde à diktats, il convient de faire de même si vous tombez nez à nez avec ce type de propos (même si on sait tou.te.s bien à quel point parfois, ce n'est pas simple). Parce que non, le mouvement body positive n'est pas une injonction à s'aimer (on en a déjà assez comme ça, des choses oppressives à gérer...), mais une invitation à vous donner une chance pour pouvoir le faire... un jour.

Être body posi, c'est s'intéresser aux racines du mal, de nos complexes, prendre conscience des méfaits de la société de consommation et d'image, faire le tri entre les mirages et la réalité. Découvrir sa beauté, et celles des autres, en dehors de tous ces clous rouillés dont est pavée notre route quotidienne. Mais ce n'est pas pour autant qu'on doit rejeter tous les "outils", ou jouets, qu'on nous propose pour "atteindre un modèle de perfection". On en fait l'usage qui nous plait et le choix nous appartient de modifier notre corps, notre apparence. Ou de ne pas le faire. Et le jugement d'autrui à ce sujet est juste irrecevable.

Par exemple, je suis clairement pas plus près de refaire un régime de ma vie que d'abandonner ma collection de tattoos, de cesser de me tracer un énorme trait de liner tous les matins ou de revenir à une couleur de cheveux non licornesque, m'voyez ? Et pourtant, on a souvent opposé ces choix-là que j'ai faits à mes opinions body posi, mais ça n'a aucun sens... Aucun. Le principal reste simplement d'apprendre à s'écouter, se respecter, et si possible, s'amuser. C'est déjà beaucoup, et croyez-le ou non, c'est déjà un premier pas vers l'acceptation et l'amour de soi.

Donc voilà. Traitez-moi de bisounourse-vivant-au-pays-de-Oui-Oui si vous voulez hein, mais quitte à devoir "pousser" une manière de voir les choses, un mode de vie, dans mon militantisme et mes propos... je choisis les yeux fermés de le faire avec celui qui invite à se laisser une chance, parce qu'il y a déjà suffisamment d'industries et de personnalités pour promouvoir le "souffrir pour être belle" en face Et qu'on a cruellement besoin de bienveillance et de douceur, pour accepter de se dire qu'il est possible d'apprendre à vivre dans la non-détestation de soi, ou plutôt, désapprendre à se haïr.

Évidemment que ce n'est pas "une obligation". Bien sûr que c'est très difficile d'aller à contre-courant. Se déconstruire prend un temps fou, et tout le monde n'a pas l'énergie, la force ou l'envie de se lancer dans ce processus qui nécessite clairement de se faire violence pendant un temps. Mais ce n'est pas pour autant qu'on devrait cesser de diffuser des messages optimistes, bienveillants et pleins d'amour, si ? À titre personnel, je suis sûre qu'ils sont, même quand ça ne va pas ou que l'on n'est pas prêt.e à lâcher nos stratégies d'adaptation pour survivre dans cette société, une fine couche de pommade sur nos blessures et nos difficultés. Ils sont rassurants, car porteurs d'espoir, tout simplement.

Je sais de quoi je parle. Ancienne anorexique, harcelée sur mon poids depuis l'enfance par mon entourage le plus proche, il m'a fallu des années à "m'auto-botter le cul" pour arriver là où j'en suis. Et je suis loin d'avoir terminé le voyage. Mais aussi tremblants et douloureux qu'aient été mes premiers pas dans cette direction, je ne reviendrais en arrière pour rien au monde, vraiment, je peux vous l'assurer, à tou.te.s. Car j'ai trouvé bien plus dans cette redécouverte de moi-même que mon passé auto-destructeur ne l'a jamais fait. Et c'est grâce à des personnes comme The Militant Baker, et leurs messages, que j'ai trouvé le courage de me lancer.

Bien sûr qu'on n'a pas tou.te.s le même vécu, pas tou.te.s le même environnement, pas tou.te.s les mêmes problèmes, pas tou.te.s les mêmes ressentis. Et même quand "on est body positive", on a des mauvais jours. Et C'EST OKAY. J'en ai. Régulièrement. Et "les jours où ça va" (= les jours où je ne me trouve pas "dégueulasse" vis-à-vis de l'image que me renvoie le monde), "ça va" rarement durant chaque minute de la journée non plus. Mais c'est déjà un énorme progrès par rapport a il y a 10 ans, et je chéris ces quelques mètres parcourus que je ne m'imaginais jamais gravir, tant le chemin me semblait alors pentu.

Donc sachez que l'intention que je mets dans les images, les mots body posi que je poste ici ne sont qu'une suggestion amicale et sincère, pleine d'empathie, à me rejoindre sur ce chemin, ou du moins à ne pas fermer vos yeux, vos oreilles et vos cœurs à la possibilité de le faire un jour. Rien de plus. Et il en va de même pour les autres "vrais" militant.e.s body positive : celleux qui sont éclairé.e.s sur et concerné.e.s par ces questions. Promis-juré 

Bon, sur ce, je retourne inonder la toile de tendresse arc-en-ciel. Bisous !

Dessin par Laura Athayde - @ltdathayde



dimanche 3 janvier 2016

Résolutions Body Positive pour 2016

À l'heure où mes différentes timelines se remplissent de déprimants objectifs de tailles et kilos en moins (muscles en plus, rides à gommer, cheveux à défriser et tutti quanti aussi au programme, bien sûr), complètement useless en période de fêtes de surcroît (Le corps ne pouvant pas perdre ou produire plus de 500g de graisse par semaine, physiologiquement ! Le reste, c'est de l'eau, du muscle, et un bidou qui n'a pas fini de digérer^^), j'ai particulièrement envie de clamer que mes deux "bonnes résolutions" pour 2016 n'impliquent pas (plus jamais) d'essayer contre vents et marées de me changer. Mais de continuer le long apprentissage de l'amour de moi-même, et d'en diffuser toutes les belles et bonnes ondes autour de moi tout au long de mon parcours.




Et pour improviser sur cette furieuse envie de faire les deux à la fois, je commence par écrire quelques lignes positives sur cette photo impromptue du jour, où je suis vulnérable. Pour montrer que c'est possible.

Ouais, je peux aimer mon corps modèle gros-cul-p'tits-seins avec un angle non flatteur (j'ai pas pu laisser les couleurs criardes de la salle de bain en fond, par contre, j'avoue, d'où le noir et blanc). Je peux d'ailleurs le faire en le montrant sans mes fringues ou sous-vêtements taille haute habituels pour dissimuler les rondeurs de mon ventre ou la cicatrice de mon piercing raté au nombril, ni cacher les dernières vergetures en date qui y sont encore rouges de fraîcheur, ni même la démarcation entre mes hanches et mes cuisses qui m'a si longtemps complexée, même quand je me rendais littéralement malade pour être mince. Je suis fière du chemin que j'ai parcouru depuis ces sombres années, mais il y a encore une sacrée flopée de kilomètres qui m'attendent avant d'atteindre la paix avec moi-même. Mais je n'ai jamais été aussi motivée pour en venir à bout.

J'espère que vous me rejoindrez sur cette jolie route, cette année, pour ne plus perdre de temps à ne pas vous aimer comme vous le méritez, et utiliser enfin toute votre bonne énergie pour des choses bien plus utiles, agréables, intéressantes pour vous, les autres, et pourquoi pas... la planète ;)





vendredi 2 octobre 2015

Pourquoi la Body Positivity ?

Ces derniers mois, c'est surtout sur Instagram que j'ai sévi, si j'ose dire. Ce que je remarque, c'est que quand je parle de self love, de body positivity, les retours (sous la forme de commentaires aussi bien que de likes) sont nombreux, joyeux, touchants et aussi parfois, touchés. Il y a "une demande". Et j'ai l'envie d'y répondre, tout simplement parce que j'ai envie d'aborder ces sujets. Pour moi, et pour tout.e.s celleux qui auraient besoin d'un message positif associé à un corps "hors normes" (ou dans lequel on n'est pas toujours à l'aise, tout simplement). Comme j'aurais aimé en voir enfant, jeune ado, ado, adulescente.

J'ai donc multiplié les posts de ce genre. Ils m'ont fait un bien fou, tant ils m'ont permis de me libérer de poids très anciens (je ne parle pas de la balance, obviously), d'avoir des retours d'expériences similaires, des bonnes ondes. Et au fur et à mesure, ils se sont allongés. Jusqu'à atteindre le nombre maximum de caractères. Mais je suis loin d'avoir fini d'en parler. J'ai donc compris qu'il était temps de repasser à un format blog. J'espère vraiment réussir cette entreprise, qui me permettrait quand même d'en dire plus que sur un réseau social...






"Body positivity", c'est parti !

Oui, désolée, il va y avoir de l'anglicisme, du néologisme et même du meme à toutes les sauces dans les articles à venir. Autant vous y faire. Parce que franchement, "positivité corporelle", ça fait mal aux yeux, et aussi aux oreilles. Oui, à l'étranger (et en particulier aux États-Unis), il y a déjà beaucoup de militant.e.s body positive extraordinaires, qui changent le monde, sans le savoir.

Chez nous, il faut le reconnaître, on a de magnifiques blogueuses mode et beauté "plus size", avec des styles (vestimentaires et littéraires) pour tous les goûts. Et je les adore pour ce qu'elles font, si bien. Vraiment. Mais à part deux ou trois nanas pas forcément "connues" sur Instagram ou la blogo et quelques initiatives isolées (bien que j'aie l'impression que ça se réveille ces derniers mois), je trouve que globalement, ça manque de militantisme, de rage, de tripes, de culot, d'humour. Tout ça.

Rajouter un peu de "real talk" (il n'y a pas que le glam dans la vie, même si les paillettes, c'est très chouette nous sommes bien d'accord là d'ssus), de militantisme body positive (et tout son aspect féministe intrinsèque) pur et dur, de photos, poses ou gros plans "sans retouches" et surtout "pas flatteuses" ça ferait du bien. Enfin c'est mon avis. Et comme on n'est jamais mieux servi.e que par soi-même... Il est temps de (re)mettre la main à la pâte.


PS : Il est aussi temps de parler du fait que ce mouvement est pour TOU.TE.S ! Celleux qui correspondent au modèle de beauté unique _parce qu'iels souffrent aussi des injonctions pour se maintenir dans cette condition ou l'être encore plus_ autant que pour tou.te.s celleux qui en sont exclu.e.s : les personnes racisées, les gros.ses, les personnes "non-cisgenre", les personnes "non-jeunes", les personnes en situation de handicap.

vendredi 26 décembre 2014

Cette année, j'ai passé Noël toute seule





"Je vais bien, ne vous en faites pas."

Cette phrase, j'ai du la répéter une bonne centaine de fois ce mois de décembre, quand j'annonçais que je passerai le réveillon toute seule. D'ailleurs techniquement je ne l'étais pas, mes deux chats étaient bien là, dans toute leur splendeur câline... mais je m'égare.


J'ai du la répéter parce que j'ai eu le droit à des regards, littéralement, terrifiés. Pleins d'empathie, voire même, de pitié. Je ne compte pas non plus les propositions de venir passer cette soirée chez divers amis, copains et même... collègues.

Ayant tendance à voir le verre à moitié plein en toutes circonstances, ou du moins à essayer de le faire, je vois surtout du bon là dedans : les gens sont gentils, ils m'aiment bien. Je les remercie encore pour cette (TRÈS) touchante attention.

D'ailleurs, l'année dernière, je suis allée passer le réveillon chez ma meilleure amie d'enfance. Mais au final, une fois sur place, même si j'étais touchée au delà des mots de me voir ainsi incluse dans la petite famille pour ce moment si spécial... Je ne me sentais pas à ma place. En trop. Mal à l'aise. Pas confortable.

Aussi, cette année, j'ai décidé de le passer seule. Après tout, si je n'arrive pas à apprécier ma propre compagnie, comment puis-je en attendre autant d'autres personnes ?! Pas que j'aie des problèmes à ce niveau là, au contraire, je me suis même découvert une sociabilité que je m'ignorais auparavant, ces derniers mois.

Mais bon... Je passe beaucoup de temps à parler acceptation et d'amour de soi, en matière de corps et d'apparence : pourquoi ne pas étendre cette résolution à la totalité de... moi-même ? D'ailleurs, j'ai toujours été de nature plutôt "oursonne" et aimé passer du temps isolée, seule. Pourquoi est-ce que ce serait plus gênant le soir de Noël (je suis athée en plus...) ?

Par convention sociale ? Uhhh, je n'ai pas aimé cette réponse de moi à moi. Alors oui, j'ai décidé de passer la soirée en tête à tête avec moi. Oui décidé. On ne peut pas se fuir soi-même. Et vous savez quoi ? J'ai passé un très bon moment de calme comme je les aime. Je ne suis pas morte, ni déprimée. Je n'ai pas pété un câble, non plus.




Je pense qu'apprendre à vivre avec son corps, et son foutu cerveau qui ne la boucle jamais, c'est essentiel. Parce que ce sera comme ça jusqu'à notre dernier souffle. Je suis heureuse d'avoir ouvert les yeux sur ce détail, qui n'en est pas un, et d'être allée jusqu'au bout de mes convictions. Sans me heurter à une réalité différente de mes attentes.

Bon, ceci dit, le contexte aide, quand même. Je pars tout à l'heure en Russie pour fêter le Nouvel An en famille... Sachant que pour moi, et une grande majorité de russes je pense, le Nouvel An, c'est LA fête de l'année (je pense vous pondre quelques lignes sur mon rapport avec cette période de l'année, d'ailleurs...). Bref, sans ça, oui, ça aurait probablement été une autre limonade, j'en conviens. Mais quand même, je tenais à le dire : il n'y a rien de si terrible à ça. Vraiment.

Positivement vôtre,

Olga