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vendredi 21 janvier 2022

Pourquoi la vidéo « Pourquoi le mouvement Body Positive est problématique » d'EnjoyPhoenix est « problématique »

Bon. Ça faisait longtemps que je n'avais pas posté deux articles aussi rapidement à la suite, et encore plus longtemps que je n'avais pas rebondi sur une actualité... Mais il faut croire que cette vidéo sur laquelle je suis arrivé·e par hasard dans une story, au travail, aura réussi à réveiller la bonne vieille colère qui sait si bien animer mon clavier. Si la curiosité ne l'avait pas emporté, j'aurais pu laisser couler, mais je me doutais, rien qu'au titre, que j'allais grincer des dents, et bon sang, je n'ai pas été déçu·e.

Marie Lopez, plus connue sous le pseudonyme d'EnjoyPhoenix, dit en intro s'être beaucoup intéressée au sujet de la body positivity, avoir suivi les bails depuis un moment. Mais, durant 24 longues minutes où elle se répète beaucoup et reste très en surface des problématiques du mouvement body positive, on voit quand même que —surtout lorsqu'elle prétend faire l'historique de la body positivity— que ça n'a pas dépassé la recherche Wiki, ni son horizon Instagram, de si loin que ça.

Certes, il y a des points intéressants qui ont été soulevés, bien que maladroitement : la récupération du body positive par les personnes normées et les marques, ainsi que l'injonction sauce positivité toxique à s'aimer. J'y reviendrai aussi, tout en déconstruisant tout ce qui a été, si gauchement (mais clairement pas assez à gauche), amené par la youtubeuse. Pour y voir plus clair, je vous propose d'y aller point par point, histoire de me canaliser, sinon, on n'a pas le cul sorti des ronces tellement j'ai à dire...


Les origines du mouvement body positive remontent à bien avant les années 90

EnjoyPhoenix cite Elizabeth Scott et Connie Sobczak comme unique fondatrices du mouvement body positive en 1996. Mais c'est méchamment faire l'impasse sur le travail des activistes gros·ses qui ont milité sur la question de l'acceptation et du respect des corps gros dès les années 60 ! Notamment, Lew Louderback et son essai intitulé “Plus de gens devraient être gros” en 1967, fondement de la National Association to Advance Fat Acceptance (NAAFA), en 1969. Ou encore les "maxi sirènes" qui ont proposé des séances de piscine entre grosses dans les années 80 en Californie. Sans parler de tout ce qu'il s'est passé en France sur le sujet de la fat acceptance, par exemple le travail de l’association française Allegro Fortissimo, fondée en 1986 par la comédienne et autrice Anne Zamberlan —à qui l’on doit le terme “grossophobie” ! Pourquoi une telle précipitation après nous avoir dit que t'as bossé le sujet à fond, quand des millions de personnes te suivent ?

D'ailleurs, si le mot "grosse" a été utilisé, en précisant que c'est un "un fait et non une insulte" (on eût été opportun de simplement dire "adjectif", ou citer Gros n'est pas un gros mot de Daria Marx et Eva Perez-Bello) et que même "patriarcat" a été lâché... aucune trace du mot grossophobie, sur toute une vidéo qui parle du mouvement body positive et ses origines. Le ton est donné.

C'est au début des années 2010 que le mouvement body positive a gagné en visibilité grâce aux réseaux sociaux

Pour résumer l'historique qu'a fait EnjoyPhoenix du body positivisme, on passe des années 90 à nos jours, à l'ère des réseaux sociaux. Alors déjà, il s'est passé énormément de choses entre temps, notamment ce tout petit truc que l'on appelle la quatrième vague de féminisme, sachant que les enjeux body positive sont intrinsèquement féministes. Et ensuite, entre 2012-2014 — quand le mouvement body posi a vraiment commencé à prendre de l'ampleur sur internet puis la pop culture— et 2022... il s'est quand même écoulé une petite dizaine d'années très mouvementées. On n'est pas passé·e·s de "le body positive c'est trop cool" à "merde, ça a été récupéré et vidé de son sens par le capitalisme" en un claquement de doigts ! Encore des approximations, qui font qu'on passe à côté d'un propos qu'il aurait été réellement intéressant de développer.

Le mouvement body positive actuel n'est pas que pour les gros·ses, les cicatrices, l'acné et les vergetures

Dans sa définition du mouvement body positive, EnjoyPhoenix dit que c'est pour tous les corps que l'on pourrait considérer comme présentant des "défauts" par rapport à la norme. Alors oui, mais c'est super incomplet. La norme n'est pas juste mince et lisse, elle est aussi : blanche, valide, cisgenre, dyadique et éternellement jeune. Donc ne parler que de surpoids/obésité, de vergetures, de cicatrices et d'acné est extrêmement réducteur. Si ce mouvement, revendicatif et politique, a émergé grâce aux gros·ses qui en avaient marre de se faire violenter, il rapidement mué en quelque chose de très intersectionnel, concernant également les personnes racisées, les personnes handicapées et en situation de handicap, les personnes trans et intersexes, les personnes âgées, les personnes malades.

Pas étonnant, bien que très rageant, de voir que dans sa vidéo, la seule militante réellement mise en avant soit Julie Bourges (@douzefevrier). Certes, elle a beaucoup de choses à dire sur son rapport au corps en tant que grande brûlée et elle a fait, et continue de faire, beaucoup de bien en prenant la parole à ce sujet. C'est indéniable. Seulement, elle reste une femme cishétéro, blanche et mince. Les seules personnes hors de ce moule là que l'on voit apparaître à l'écran sont majoritairement issues de vidéos de stock gênantes, comme s'il était physiquement impossible de parler de Stéphanie ZwickyGaëlle Prudencio, Barbara Butch, David Venkatapen ou Yseult parmi les militant·e·s indispensables au body positive en France ! 

Allez, elle a quand même très brièvement énuméré Ashley Graham (vraiment l'une des plus minces des mannequins plus size, pourquoi ne pas mentionner Tess Holiday ?), Winnie Harlow et Lizzo. Mais quid de Jes Baker, de Lizzie Velasquez, de Gabi Fresh, de Matt Joseph Diaz, de Jessamyn Stanley, d'Harnaam Kaur, de Madeline Stuart, de Naomi Watanabe, d'Alok Vaid-Menon, de Sam Dylan Finch, de Gaby Odiele, de Stephanie Yeboah, de Megan Jayne Crabbe, de Baddie Winkle, d'Ady Del Valle ou d'Aaron Rose Philip ? (pour ne citer qu'elleux de cette merveilleuse constellation)


Désolé·e, mais impossible de voir ça comme de simples oublis, ni même comme de la précipitation. Il s'agit d'une méconnaissance flagrante du sujet... ou de beaucoup de mauvaise foi ? C'est quand même une gymnastique intellectuelle incroyable, ces absences, dans une vidéo qui prétend critiquer la manière dont les personnes normées ont volé le bodyposi aux moches et aux marginalisé·e·s.

Les « figures de proue » du mouvement body positive ne sont pas des influenceuses

Allez, là, je vais faire court pour que vous puissiez souffler deux secondes : EnjoyPhoenix ne cesse de parler "d'influenceuses" body positive, et c'est bien l'un des problèmes qu'elle prétendait vouloir dénoncer. La mouvement body positive, né de l'activisme anti-grossophobie puis renforcé par le féminisme intersectionnel, est éminemment POLITIQUE. On s'y bat contre des OPPRESSIONS SYSTÉMIQUES (vous savez, ces tous petits trucs que sont le racisme, les LGBTQIphobies, la grossophobie, le validisme, l'âgisme....). Ses porte paroles sont des MILITANT·E·S.

Le mouvement body positive est bien plus qu'apprendre à « s'aimer soi »

Le body positive c'est certes, en grande partie, déconstruire les injonctions faites aux corps et l'absurdité des normes qui leur sont imposées, et donc apprendre à se réconcilier avec soi-même après des années de d'auto-détestation causées par l'impossibilité de cocher tous les bons critères pour être un être humain digne de respirer. Mais c'est aussi apprendre à aimer les autres : poser sur elleux un regard exempt de ces filtres et se battre pour les DROITS de toustes au respect, à l'intégrité et à la paix ! Réduire le mouvement bodyposi au seul concept de self love est justement ce qui le transforme en une énième mode de développement personnel, assimilable par le capitalisme... qui se nourrit justement des normes (coucou, ceci est un énième rappel que l'industrie de la minceur pèse plusieurs milliards d'euros et que c'est normal, car plus de 90% des régimes échouent mais qu'on continue de nous en vendre de nouveaux à longueur d'année).

Le body positive « n'interdit » pas de changer son corps mais il est incompatible avec la culture du régime

Pour faire écho à la fin du paragraphe précédent, j'en viens à cette partie de notre mise au point qui n'est pas plaisante à entendre pour encore beaucoup. Non, certes, le bodyposi n'est pas censé être source de contre-injonctions et de contre-normes. Épilation, chirurgie esthétique, sous-vêtements sculptants etc ne sont pas incompatibles avec ce mouvement, car on survit comme on peut dans un milieu hostile. En revanche, on encourage les individus à faire leurs propres choix pour leur gain de paix en pleine connaissance de cause : s'épiler ou bien se faire faire un lifting n'est pas faillir, mais il est primordial de reconnaître que l'envie d'y recourir vient d'un système oppressif et non de "préférences personnelles". Il s'agit juste d'avoir conscience de ça. Cependant, la question de la perte de poids, c'est autre chose

Le body positive descendant de pionnièr·e·s de la lutte contre la grossophobie, c'est incompatible avec toute forme de soutien à la culture du régime, même lorsqu'on la rebaptise "rééquilibrage alimentaire", "healthy" ou "détox". C'est justement en acceptant ces compromis qu'on s'est retrouvé dans la situation actuelle, et que les fitgirls se font du beurre sur le hashtag #bodypositive pour continuer de nous vendre du mal-être, habilement (mais pas assez) repackagé 👇

(Mon commentaire sur cette merde, écrit en 2018, ici)

Pour autant, je précise pour finir ce point, hors de question de faire chier les gros·ses qui ont accepté la chirurgie bariatrique qu'on leur propose si facilement aujourd'hui, ou qui tentent un trouzemillième régime : on subit des violences quotidiennes dans ce monde pensé par et pour les minces, et on fait plus ce qu'on peut que ce qu'on veut pour y rester en vie, même lorsqu'on connaît les rouages du système.

Personnes normées et mouvement body positive : un peu de nuance (et de décence) ?

Durant les premières secondes de cette vidéo, il y a une part de moi, naïve, qui pensait qu'on s'épargnerait au moins cet écueil-là... mais non : une fois de plus, une personne mince, blanche, valide, dans les canons de beauté, se plaint qu'elle n'est pas bienvenue dans le body positive — tout en critiquant le fait que des personnes normées se l'approprient, vraiment, je ne comprends pas la logique. Mais en tout cas, belle illustration du propos : quand les non-concerné·e·s se mêlent d'une lutte où leur place est celle d'alliée, au fond, elles la dévoient.

Personne ne dit que les personnes normées ne souffrent pas des injonctions au corps, car, surtout si on est femme ou perçu·e comme telle, on ne sera jamais assez sous le règne du patriarcat capitaliste. Ce que les personnes non-normées, notamment les gros·ses et les racisé·e·s, disent sur le mouvement qu'elles ont créé, c'est que c'est quasiment l'unique plateforme qui est par et pour elles, et qu'il est indécent que les personnes normées, à qui le tapis rouge est déroulé partout ailleurs, s'en emparent. Ce n'est pas parce que, après des années de lutte et de pédagogie, on voit un peu plus de mannequins et autres représentations moins standardisées (mais pas trop) à gauche et à droite que le paradigme s'est inversé, il faudrait voir à ne pas trop exagérer, hein, au bout d'un moment.

Nos messages vous parlent ? Ça vous fait du bien de nous voir ? Ça fait avancer votre réflection de nous écouter ? Mais tant mieux, c'est pour ça qu'on s'expose au harcèlement quotidien des réseaux sociaux ! Donc continuez de nous suivre et surtout de nous soutenir, d'amplifier nos paroles : en ça, vous êtes bienvenu·e·s dans le mouvement body positive. Mais pour en devenir les porte-paroles, c'est, et ça restera, un grand non.

Les « t'es courageuse-han » ne sont PAS des compliments

Une partie de la vidéo d'EnjoyPhoenix qui m'a vraiment énervé·e, c'est lorsqu'elle s'est plainte que sous les photos des meufs non-normées, il n'y aurait que des encouragements alors que sous celles des meufs normées-mais-complexées, rien de tel mais par contre des remarques désobligeantes. Alors déjà, j'aimerais avoir des chiffres pour une telle affirmation ?! Je ne peux pas parler pour toustes mes adelphes fat activistes, trans et non-binaires, mais personnellement, à chaque photo j'ai des trolls à gérer : des insultes, des moqueries. Certes, ce n'est pas visible car je supprime la majorité de ces commentaires et ne laisse que ceux où j'ai la répartie inspirée, ou parce que ça se passe en message privé. Mais quid des fréquents harcèlements que l'on subit quand on choisit de prendre la parole sur les espaces d'internet ? Des photos qu'Instagram ou Facebook nous supprime arbitrairement, alors que des photos similaires de personnes normées sont toujours en ligne ? T'es où dans ces moments-là pour t'indigner, Marie ?

Ensuite, vraiment, meuf... ne nous envie pas pour les "ohlala t'as trop de courage de te montrer comme ça, bravo", parce que ce ne sont PAS des compliments. C'est l'expression de grandes insécurités projetées sur nous par des personnes normées, la plupart du temps, parce que parfois, ces mêmes gens bien si intentionnés complètent leur propos par "moi je ne pourrais jamais" ou "j'en mourrais", hein. Donc pour les bonnes vibes, on repassera. D'expérience, certain·e·s personnes privilégiées laissent ce type de réactions comme leur BA de l'année, mais ne remettent absolument pas leurs biais grossophobes à elles... Et on en a marre, tellement marre, d'être leur inspiration porn (j'en ai déjà parlé ici, aussi). On voudrait juste pouvoir vivre en paix, comme tout le monde, et pas qu'on nous "félicite" de survivre depuis une tour d'ivoire, sans la moindre intention de démanteler ce système qui nous fait toustes souffrir. La glorification de la résilience à notre endroit est une douleur. Et puis, tu les veux aussi les violences médicales, les discriminations à l'emploi, l'inaccessibilité de l'espace public et l'isolement affectif qui vont avec nos diverses monstruosités, ou juste les "compliments" ? Cette chouinerie était particulièrement insupportable à subir.

Body neutrality VS body positivity : oui pour la continuité, non pour la définition !

EnjoyPhoenix conclut sa vidéo en disant que le concept de body neutrality, ou neutralité corporelle, lui convient finalement mieux, face à la positivité toxique charriée par le mouvement body positive tel qu'il a été récupéré (critique 100% légitime). Seulement, elle décrit la body neutrality avec beaucoup d'approximation, là encore, et surtout, des informations erronées. En gros, elle place la différence entre ces deux mouvances, étroitement liées, dans le fait que la body neutrality lui permet d'avoir de mauvais jours et de ne pas se sentir au top à chaque seconde. Sauf que ça, ça fait justement partie du mouvement body positive, de base. C'est avoir bien mal suivi les propos des différent·e·s activistes bodyposi qui, depuis des années, se livrent quant à cette difficulté, l'analysent, rassurent leur communauté, et parlent énormément de santé mentale en lien avec ça, justement ! La body neutrality, qui est un positionnement que je respecte et encourage autant que la body positivity, c'est se fixer comme "objectif" d'avoir une relation neutre à son corps : ni enthousiasme excessif, ni détestation profonde. Et c'est aussi remettre en question la question du self love qui a fini par prendre toute la place avec la récupération du body positive par les personnes normés et le capitalisme. 

Pour moi, body positive et body neutral sont simplement deux versants de la même montagne à gravir, car oui, changer la relation que l'on a appris à entretenir avec soi-même dans un environnement qui nous encourage à nous haïr est un combat quotidien. Les deux ont pour but, très simple : la libération de tous les corps ! (d'ailleurs, de nombreuxes activistes fat positive, racisé·e·s, handi·e·s et LGBTQI ont investi les hashtags #fatliberation et #bodyliberation depuis longtemps, si jamais vous voulez éviter les espaces pollués par la récupération, vous pouvez vous y rendre)

Le mouvement body positive est RADICAL. En visant cette libération des corps, il faut bien comprendre qu'y adhérer c'est : soutenir le droit à l'avortement, les femmes voilées et les travailleureuses du sexe, s'engager pour l'interdiction des mutilations imposées aux personnes intersexes, l'émancipation des personnes handicapées face à des politiques infantilisantes et les transitions libres et gratuites pour les personnes trans et non-binaires, remettre en cause ses biais âgistes et être actifves dans la lutte contre le racisme !

Voilà, merci à celleux qui sont arrivé·e·s jusqu'ici, c'était long, j'en conviens, mais il me semblait urgent de remettre les "i" de body positivity et neutrality après ces 24 minutes de vidéo si mal employées malgré ses bonnes intentions (de celles dont l'enfer est résolument pavé).

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Si le format vidéo vous convient mieux : en deux fois moins de temps qu'EnjoyPhoenix et dans un format infiniment moins ringard que la note de blog sur laquelle vous vous trouvez, ma chère Elawan en parle encore mieux... parce qu'elle est directement concernée, et politisée (d'ailleurs, c'est la créatrice des hashtags #plusde70kgetsereine et #plusde100kgetsereine, bref, ABONNEZ-VOUS)


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Autres ressources en français sur la lutte contre la grossophobie et le mouvement body positive :

Stop Grossophobie (qui vient d'ailleurs de sortir un livre : T'as un joli visage)

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Vous avez apprécié cet article ? Vous y avez appris quelque chose ? Si vous souhaitez soutenir ce travail bénévole, c'est par ici.

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jeudi 24 décembre 2020

De gras et d'épines : quelques astuces d'auto-défense anti-grossophobie pendant les fêtes de fin d'année

Qu'il soit ou non dans vos traditions, habitudes ou envies de prendre part aux diverses festivités de fin d'année, la grossophobie liée à Noël et tout le tintouin affecte toutes les personnes grosses. Les médias —et quand je dis médias, je pense surtout à la presse féminine— nous abreuvent de conseils pour ne pas prendre un gramme pendant les gros repas de fête et anticipent déjà sur la manière trendy que l'on aura de s'affamer ensuite pour payer le prix de la gourmandise... et le reste du monde nous bombarde d'appétissantes recettes et autres injonctions à consommer de la boustifaille au moins autant que des objets. Bref, comme d'habitude, la seule personne grosse qui est acceptable et même carrément agréable à voir durant les fêtes car il est synonyme de joie —le père Noël— est imaginaire (déso). Paye ta dissonance cognitive, le capitalisme.

Cette année, j'ai envie de me dire que le contexte sanitaire peut-être une bénédiction pour certaines personnes marginalisées, dont la « famille de sang » est violente pour elleux... car on a la meilleure excuse du monde pour ne pas supporter leurs discours oppressifs, leur « humour » douteux et leurs remarques déplacées à table. D'après quelques confidences d'adelphes du gras et du grand méchant Lobby LGBTQI lues ces dernières semaines, ce n'est pas une fausse impression (vraiment désolé•e pour les personnes dont l'entourage familial est bienveillant, et qui ne peuvent pas les voir cette année !). Cependant... il y a toujours les coups de fils et autres appels vidéo, pour celleux qui passent par ce compromis, ou pour qui c'est un rendez-vous régulier car la famille est loin. Et pour en avoir récemment fait l'expérience, les micro-agressions grossophobes trouvent tout à fait moyen de s'incruster dans une réunion en visio !

Sans faire un pavé, car je l'écris vraiment sur le tard, une nouvelle coloration macérant sur le crâne, j'ai envie de vous faire part de quelques techniques d'auto-défenses. Quelques unes, que je me fantasme, et d'autres, que j'ai déjà testées, ci-dessous :

  • « Attention, ça, c'est trouzemille calories la part »
Testé et approuvé par mes soins le 31 décembre dernier (pour nous autres russes, c'est plutôt le Nouvel an, le clou du spectacle) : « Ça vous dirait qu'on passe UN repas DE FÊTES sans parler de la valeur diététique des bons repas qu'on a préparés pour se faire PLAISIR ? ». Ça jette un froid, mais c'est efficace. Que ce soit par remord, malaise ou envie de passer un moment tranquille, il y a de fortes chances pour que vos interlocuteurices changent de sujet sans essayer d'argumenter.
  • « Oh, ben ça va être léger ça encore »
Testé et approuvé par bibi il y a une quinzaine de jours : « Ah ben oui, c'est vrai qu'on prépare des [insérer nom de plat] pour que ce soit léger hein, c'est connu ! ». À priori, ça fait rigoler dans l'assistance... et c'est difficile de ne pas être d'accord avec ça. Donc il y a peu de chances que les minces en remettent une couche derrière. Si jamais iels tente le coup, vous pouvez tout à fait leur dire que leurs désagréables vocalises grossophobes ne vont pas magiquement faire baisser le taux de graisses ou le nombre de calories de leur assiette (je parle en détail de ce sujet précis dans cet article là). Là aussi, ça risque de casser l'ambiance, mais il faut bien être à la hauteur de notre réputation, les féministes !
  • « Demain, c'est régime sec ! »
Réponse que j'adorerais sortir du tac at tac : « Et du coup, ce soir, on peut manger en paix ou est-ce qu'on se flagelle collectivement en guise de digestif ? ». Je pense que là aussi, ça peut créer un léger moment de flottement dans l'assemblée. Mais tant mieux s'iels s'interrogent un peu sur la nullité de ce lieu commun qui entretient la culture du régime et les troubles du comportement alimentaire.
  • « Ben dis donc, t'as encore grossi/toujours pas maigri »
Une variété de réparties bien cassantes s'offre à vous. Mais il faut voir si vous ça vous fait plaisir, ou non, que cette personne fasse la gueule ensuite. Parce que ce qui me vient est plutôt cassant : « Et toi, t'as toujours pas changé d'humour », « Oh, wow, quel sens de l'observation ! » ou encore « Ouais, mais je pèserai toujours moins lourd que tes remarques non-sollicitées ». Je n'ai pas encore essayé, mais je me tiens prêt•e à dégainer au besoin, sans hésiter !
  • « Rholala, j'ai mangé comme un•e gros•se »
Allez-y franchement : « ÉLÉGANT ! ». Tant pis si la personne qui a dit ça par automatisme se sent con•ne, d'un coup : iel l'est, et c'est pas volé. On ne l'y reprendra pas de si tôt. Version plus vénère : « Nan mais c'est bon, je sais que votre pire cauchemar c'est de me ressembler, mais est-ce qu'on peut au moins passer un repas sans que vous me le rappeliez ? »


Ce ne sont que quelques exemples, à vous de trouver ce sur quoi vous êtes à l'aise, et quand. Ces quelques idées reposent principalement sur le fait de pointer les contradictions des personnes que vous avez en face, ou tout simplement leur signifier que leurs propos vous sont désagréables. Quoi qu'il en soit, n'allez surtout pas vous mettre en danger. Ignorer ou fuir par gain de paix, c'est une stratégie tout aussi valable.  Si votre refuge est d'aller regarder des comptes Instagram de personnes grosses super badass dans votre coin, allez-y. Ne vous forcez surtout pas à vous défendre, car c'est potentiellement une porte ouverte sur des attaques supplémentaires. Et puis, aller s'enfermer aux toilettes et sortir cette réplique qui vous brûle les lèvres à voix-haute peut déjà faire beaucoup de bien : ça a été ma tactique pendant longtemps. De même que de raconter l'échange par texto à un•e ami•e qui est de votre côté. Faites ce qui est le mieux pour vous, écoutez-vous !

Et pour les warriors du gras qui auraient envie de se lancer dans la joute verbale du siècle sur la grossophobie lors des repas de fêtes. Quelques pistes qui vont vraiment plomber le mood :
  •  « 81% des enfants de 10 ans avaient plus peur de devenir gros que de la guerre nucléaire, du cancer, ou de perdre leurs deux parents » (étude citée dans le Ted Talk de Jes Baker en 2014)

  • « Oui oui oui, on sait que ce qu'il peut arriver de pire à un être humain, c'est de grossir. On me l'a suffisamment répété pendant le confinement, quand tout le monde avait plus peur de finir par me ressembler que de mourir du Covid-19 ou de le refiler à une personne vulnérable. Pas besoin de me le répéter ! »

  • « Vos conversations sur le régime sont grossophobes et toxiques. Stop. Je me suis déjà tapé la bande annonce d'une émission de chirurgie de l'obésité voyeuriste et inconsciente aujourd'hui, vous avez pas besoin de me rajouter une couche de violence. Des gens se font mutiler les organes du système digestifs pour fuir votre violence ! » (J'en profite pour vous rappeler que la pétition de Gras Politique contre cette merde d'Opération Renaissance est toujours en ligne, on va devoir sortir les griffes comme jamais, début 2021...)

Quelle que soit votre situation, je vous envoie énormément d'amour et de soutien, mes adelphes du gras ! En vrai, c'est nous qu'on a les bourrelets, et c'est nous qu'on va étouffer leur violence dedans, à la fin. Puis bouffer le monde, aussi. Je pense fort à vous <3 




PS : le reste de mes articles sur la survie des gros•ses pendant les fêtes est ici.



lundi 23 décembre 2019

Grossophobie et body shaming pendant les fêtes : guide de survie

Bon, je triche un peu, en vrai, ça devrait être "récap" de guides de survie^^



Hélas, je n'ai pas eu le temps ni l'énergie d'écrire une nouvelle série d'articles à thèmes pour les fêtes. Ce n'étaient pas les idées qui manquaient, pourtant, mais ce serait quand même naze de prêcher "prenez soin de vous" si je ne le faisais pas pour moi, et c'est ce que je fais depuis bien deux ans maintenant, vis-à-vis de ce blog... Je continue de parler de rapport au corps, très régulièrement, mais plutôt sur mes pages Facebook, Twitter, et Instagram. Et j'ai aussi un bouquin sur ce thème dans les cartons. Donc j'ai noté mes idées, et rendez-vous fin 2020 pour du contenu neuf sur le sujet :p

Voilà, maintenant, la traditionnelle phase d'excuses de reprise est passée. Venons-en aux faits. Que vous célébriez les fêtes de fin d'année ou non, l'ambiance gros repas versus "bonnes résolutions" grossophobes est là quoi qu'il arrive, tout autour de nous. Et qu'il s'agisse de ces fêtes de fin d'année, ou de n'importe quel autre gros rassemblement en famille, les dynamiques sont quand même assez semblables en ce qui concerne les injonctions et contre-injonctions faites aux corps finalement. Donc j'ai décidé de regrouper ici mes articles déjà écrits sur le sujet les années précédentes.

J'en ai écrit 9, depuis 2015. Ça doit sans doute se répéter de l'un à l'autre, par moments, et il est fort possible que ma gradicalisation se sente entre le premier et le dernier, mais je pense que ces articles restent pertinents, dans l'ensemble^^ En espérant de tout mon coeur que vous puissiez y trouver des choses pour vous aider à traverser cette période pas nécessairement si joyeuse que ça, surtout lorsqu'on a eu le mauvais goût comme nous de ne pas être normé•e•s. Tout le courage, tous les coeurs sur vos toustes ❤

Guide de survie Bodi Posi pour que les Fêtes restent Joyeuses ! (et bienveillantes)



Repas de famille (mais pas que) : le bingrossophobe de poche pour les fêtes (mais pas que non plus)






















Et dans le doute, on s'inspire de la merveilleuse Lizzo. Notamment du micro-sac à main qu'elle a porté aux American Music Awards 2019, pour toute l'importance qu'elle accorde à ses —nombreux— détracteurs.




Et à l'année prochaine ;)
*bruitage de vieux klaxon rouillé*





dimanche 23 décembre 2018

Pourquoi les mincent causent-iels régime à table ? Guide de survive pour les gros.ses durant les Fêtes

« Dix secondes en bouche, dix ans sur les hanches », « Ohlala je vais encore manger comme un.e gros.se », « Bon, après, c'est régime sec pendant trois semaines ! »...

Est-ce qu'on peut revenir deux secondes sur ces remarques et autres « blagues » grossophobes qu'on se balance, à soi-même, ou entre nous. Au moment de manger de surcroît ?


Petit aparté histoire de gagner un peu de temps à celleux qui voudront défendre bec et ongles ces comportements culpabilisants et oppressifs : il est là bel et bien question de grossophobie. Exprimer très vocalement sa peur de grossir indique deux choses :
  • la peur de devenir gros.se, donc « moche»;
  • la peur de changer de statut social en perdant son privilège mince parce que l'on SAIT comment notre société traite les personnes grosses (discrimination à l'embauche, violences médicales, isolement social...). On le sait puisqu'on y participe.




(petit thread rapide de l'autre jour sur la question)



Déconstruire la moralité grossophobe de la bonne bouffe


Pourrait-on s'il vous plaît, disais-je, s'arrêter et prendre conscience de la violence de ces phrases toutes faites, prononcées dans le but de se dédouaner du pêcher de se faire plaisir en mangeant ? Oui oui, il est question ici de moralité face au kiff que suscite une belle assiette ou une délicieuse bouchée.

Le fait que l'on s'auto-flagelle verbalement de la sorte, le plus souvent au restaurant ou bien lors de repas de fêtes, trahit un réel sous-texte moral puisque la notion de bouffe plaisir est là à ces deux occasions. Autre indice : ce sont des contextes de sociabilisation. Vous faites-vous les mêmes remarques lorsque vous mangez en solo ? Et pourquoi diable, si vous avez si peur que ça de grossir ?



Il appartient donc de s'interroger sérieusement sur ce qui motive en fait ces démonstrations de faux regrets face à de la bonne nourriture. Pourquoi fait-on cela ? Indiquer haut et fort que l'on a peur de grossir permet en quelque sorte de s'absoudre du pêcher que serait aimer manger quelque chose de bon. Même en étant loin de la notion d'excès suggérée par la faute capitale de gourmandise. Le tout, en condamnant les pêcheur.esse.s gros.ses qui, ielles, se serait lamentablement laissé.e.s aller à la tentation.

Sauf que... et vous allez sans doute être déçu.e.s... ces désagréables vocalises grossophobes ne vont pas magiquement faire baisser le taux de graisses ou le nombre de calories de ce que vous vous apprêtez à déguster. Ce qu'elles font ? Elles entretiennent le culte de la minceur et la culture du régime, idéologies fascisantes du contrôle du corps à la croisée entre le plus cynique des capitalismes et la plus dégueulasse des misogynies (la grossophobie en particulier, et le body shaming en général, touchant plus violemment les femmes, toutes les études en attestent).

Ce sont deux choses qui maintiennent en place la grossophobie. Qui violente les personnes gros.ses mais maintient aussi les minces, bien que privilégiées, dans une tension constante pour ne surtout pas devenir comme elles.

Lutter contre la culpabilisation face à l'assiette


Avant de remettre un peu de bon sens dans ces tristes conversations de table, un peu de contexte pour nuancer : ce ne sont pas que les minces, qui prononcent de telles horreurs. C'est vrai.

Une personne grosse va prononcer ce type de phrases toutes faites pour rassurer son entourage mince sur le fait qu'elle a bien conscience d'être un monstre, qu'elle s'en veut et qu'elle n'est surtout pas en paix avec sa grosseur... Ou pour exprimer la détresse que lui suscite l'idée de grossir encore à cause de son appétit.

Quand une personne mince le dit, ce n'est pas la même limonade. C'est une sorte de péage à passer pour pouvoir profiter d'un bon petit plat tout en conservant les avantages conférés par son statut privilégié de personne non-grosse. Et c'est, contrairement au cas des personnes grosses qui expriment-là des angoisses liées à une réalité concrète, quelque chose qu'il est légitime et nécessaire de déconstruire lorsqu'on le peut.

J'aimerais beaucoup pouvoir maintenir ma colère dans une constance tout feu tout flamme, mais ce dernier constat me donne malgré tout envie de plaindre ces gens. Et c'est, dans un second temps, ce que je vous invite à faire également, cher.e.s et très en chair adelphes du gras. Mais d'abord, l'offensive _sournoise_ est de mise...



Je m'explique : la stratégie que je recommande d'adopter, que ce soit lors d'un déjeuner entre collègues, un dîner entre potes ou un repas de famille, c'est de questionner l'origine de ces propos chez ceux qui partagent votre table. Lorsque vous avez la force et l'énergie pour pouvoir le faire sans craindre d'épuiser vos ressources, ou de déclencher un incident diplomatique bien sûr. Votre sécurité avant tout.

Les allié.e.s minces de la lutte contre la grossophobie, vous, en revanche, ça fait partie de vos missions du quotidien que d'aller éduquer vos pairs. Ouvrez grand vos esgourdes et vos mirettes pour ne plus laisser passer.

Comment procéder ? Très simplement. Lorsque Jean-Michel de la compta, tatie Suzanne ou encore Bob se lamentent devant leur plat. Demandez-leur, dans le plus grand des calmes, s'iels pensent vraiment qu'un repas va les faire devenir obèse. Questionnez les sincèrement sur leur conception de la réalité physique des corps et de leurs fonctionnements lorsqu'iels laissent éclater leur panique de devoir se mettre au régime pour une journée d'excès festifs.

Une fois qu'iels auront fini par remettre les pieds sur terre, c'est le moment de les achever, si je puis me permettre de le formuler ainsi. C'est compassion forcée o'clock. Là, il s'agit de leur mettre la main sur l'épaule et de leur demander s'iels se rendent compte du mal qu'iels se font en propageant de pareilles sornettes. C'est l'heure de dégainer la question qui change tout : « Est-ce que tu réalises que tu te gâches le plaisir d'une assiette d'exception en disant ça ? ».

Une fois qu'iels ont compris que cette démarche LES rend malheureux.ses, on peut leur glisser à l'oreille que ça ruine l'appétit des autres autour aussi, surtout celui des gros.ses. Et que l'origine de ce réflexe est grossophobe.

Quant à ce qui est de plaindre réellement ces tristes âmes, temps deux de l'opération, c'est plus un rappel qu'un conseil, en fait. Que vous ayez réussi à les faire cogiter sur leur condition ou non et même si vous n'avez pas eu la foi de vous lancer dans cette entreprise d'utilité publique... il reste la consolation de se souvenir que ces mots superflus et méchants rendent leurs assiettes insipides. Et pas la vôtre.



Profitez bien, autant que faire se peut, de vos repas de réveillon si vous participez aux fêtes de fin d'année. Et beaucoup de courage pour faire face à la grossophobie qui semble coller au train du fameux « esprit de Noël » jusqu'à poser ses vilains coudes sur la nappe. J'ai la certitude qu'on jour, on la bannira pour de bon de nos festins, et de toutes les autres tablées !

jeudi 8 février 2018

L'inspiration body positive de janvier 2018


Ce message de bonne année d’Adipositivity




Année différente, même derrière ! On laisse la grossophobie aux oubliettes de 2017 ?


Le projet “I’m Tired”




Les photos, qui abordent le genre, les maladies, le handicap, la race, l’orientation sexuelle/amoureuse, le militantisme, sont terriblement puissantes.



L’app de Maayan Ziv, Access Now, qui change la donne pour les personnes en situation de handicap





Un jour, quand on ne vivra plus dans une société validiste, il n'y aura plus besoin d'initiatives comme celles-ci. En attendant, on célèbre les petites victoires des personnes handies qui se battent tous les jours pour plus d'accessibilité.


Cette précision sur la médiatisation de Nong Rose






Réfléchissons, relisons-nous, avant de poster. Bon sang !

Cet obstétricien fait danser ses patientes sur Despacito




Une bonne manière de détendre les patient·e·s, et d’éviter de nombreuses violences médicales lors de l’accouchement.


Le message de cette femme, agressée à un festival “parce qu” ‘elle était topless, sur la culture du viol




2018, année du CONSENTEMENT, hein ?!


Madonna qui parle de sexisme et d’âgisme



Ses privilèges (blanc, riche, mince) n'enlèvent rien au sexisme et à l'âgisme qu'elle vit. Ses mots sont très importants.




Il date d’il y a un peu plus d’un an mais il vient de popper dans ma TL et je me dis que ce serait pertinent de partager cette découverte avec vous. Il est important de briser cette image de régime “safe” qu’a WW, surtout avec une ambassadrice comme la fabuleuse Oprah Winfrey, parce que ce procédé est tout aussi inefficace… et dangereux. Sans parle de la toxicité de l’industrie de la minceur qui transpire par tous les pores de cette institution !


Liste des raisons de faire du sport qui ne sont pas liées aux cultures de la minceur/du fitness



"Liste de raisons d'aller faire du sport qui ne sont pas les standards de beauté patriarcaux :
- courir plus vite que les flics
- vivre plus longtemps que vous ennemis
- avoir plus de pêche pour le sexe
- bien dormir la nuit
- gagner en force pour combattre les fachos
- écouter de la musique sans être interrompu.e”
Mais… C’est toujours aussi okay de ne pas faire de sport du tout, il ne s’agirait pas d’ériger ces chouettes raisons en injonction validiste, par exemple ;)


Ce post de Fibrodiaries sur les représentations validistes des personnes en situation de handicap




“Les personnes en situation de handicap qui peuvent marcher sur de petites distances ne devraient pas avoir peur d'occuper les places de parking dédiées avant de rentrer dans un magasin.


Les personnes en situation de handicap en fauteuil roulant ne devraient pas avoir peur de bouger leurs jambes, ou de se lever brièvement.


Les personnes en situation de handicap ne devraient pas avoir peur d'utiliser une canne les jours où ça ne va pas.


Les personnes en situation de handicap ne devraient pas s'inquiéter de prendre du bon temps, et d'être vu.e.s en train de s'amuser.


Les personnes en situation de handicap ne devraient pas vivre dans la peur d'être attaqué.e.s, accusé.e.s de mentir ou encore d'être dénoncé.e.s pour "fraude" juste parce qu'iels ne rentrent pas dans les représentations validistes de ce à quoi une personne handie devrait avoir l'air ou ce qu'elle devrait faire.


Les personnes en situation de handicap méritent de quitter leur maison en sécurité et vivre leurs vies sans peur ni jugement.”


Ce projet Kickstarter à financer, pour une coupe menstruelle accessible aux personnes en situation de handicap




Si la libération de la parole et des diverses protections pour les personnes menstrué.e.s oublie les handi.e.s… elle ne libère pas grand chose. Donnons force et visibilité à ce projet nécessaire !




https://medium.com/@thefatshadow/a-letter-from-the-fat-person-on-your-flight-b0ceb1407c61


Une lettre à mettre entre toutes les mains !


Cette série photo de Peter de Vito sur l'acné





C'est vraiment chouette de voir un homme se saisir de la question, aussi ! Les photos sont très belles, et puissantes.






Le contenu de l’article n’est même pas le sujet : les représentations comptent énormément, je me répète. Et le fait de voir une femme grosse ainsi “””banalisée””” est un vrai pas en avant.


Ce post de Jezebel Express




Une publication partagée par Jezebel (@jezebelexpress) le


“Vous avez déjà un corps de plage” : rappel important à l’heure où les “bonnes résolutions” du début d’année sentent déjà les injonctions au “corps parfait pour l’été” faussement parfumées de monoï.



Cet article sur le validisme des représentations handies à l’écran







Et si on faisait appel à des acteur·rice·s en situation de handicap pour jouer des personnages en situation de handicap ? Hein ? Une idée comme ça. L’article, en anglais, développe cette nécessité. Les représentations comptent (encore et toujours…).




Pourquoi se mettre au régime ne devrait pas être votre “bonne résolution”






Pas déso, pas déso.




Ce court portrait de Timothé, militant handie




Vous savez ce qu’il vous reste à faire * cliquer sur j’aime * !



Ce projet photo centré sur les cicatrices






Ces dernières nous concernent tou·te·s, mais plus particulièrement les personnes ayant subi un accident, les personnes en situation de handicap, les personnes neuroatypiques, les personnes trans et intersexe. D’où l’importance de visibiliser les cicatrices dans les représentations des corps !
On court suivre Sophie Mayenne, photographe à l'origine de cette démarche ! 


Ce post très puissant sur la dysphorie, d’un mec trans*






Cette publication a eu beaucoup d’écho sur Twitter, beaucoup moins restrictif que FB et IG en ce qui concerne la nudité, et heureusement, car elle est terriblement importante. Lutter contre la transphobie et l’hétérosexisme est une priorité dans le mouvement body positive !




Cette vidéo sur le colorisme






Vraiment, il est urgent que l’on se renseigne sur le sujet. En particulier les non-concerné.e.s, car les représentations même “””plus diverses””” continuent de cultiver le colorisme. Et c’est inacceptable.




Cette citation de Naomi Wolf, vraiment pertinente




"Une culture fixée sur la minceur des femmes n'est pas une obsession pour la beauté de ces dernières, mais pour leur obéissance. Le régime est l'un des plus puissants sédatifs politiques dans l'histoire des femmes; une population silencieusement énervée en est une docile"




Ce recueil de témoignages sur la grossophobie médicale et toute la violence qu’elle charrie






Big up à la journaliste qui a fait un super taf (j’ai témoigné :3), bémol sur les illustrations. Rappel que les gros·ses ont aussi des visages ;)




Cet article de Plus-Size Backpakeuse sur le concern trolling






Rangez-le loin, trèèèèès loiiiiiiiiiiiiiiiin, votre “argument santé”, les grossophobes.




Cette interview dessinée de Lucie Larousse sur la grossophobie




Je n’ai rien à ajouter sinon… SUIVEZ-LA !







Oui, en caps, parce que ce post de 2014 vous sauvera bien des nerfs, lorsqu’on vous sortira que les gros·ses sont nécessairement en mauvais santé, et incapables de faire du sport.


Lupita Nyongo écrit un livre pour enfants






Elle y aborde le thème du colorisme, nécessité vitale s’il en est, et il sera publié en janvier 2019.


Cette success story à suivre de près






Merde aux marques de maquillage qui “oublient” les peaux foncées. Vive Melanin !


Cet article sur le pouvoir du self care






Ne culpabilisez pas d’y avoir recours, c’est une nécessité absolue. Prenez soin de vous !



Ces deux posts de Jane Fonda






Queen indeed. L’âgisme, et tout le sexisme qu’il charrie, est un sujet qui n’est pas assez abordé dans les milieux militants, y compris body posi ! Et puisqu’on en cause : regardez Grace & Frankie, vraiment.


Et si on parlait de poils ?






Que vous les gardiez ou que vous vous en débarassiez, c’est totalement okay. Le tout est de savoir pourquoi vous le faites ou ne le faites pas, et ce que ça vous apporte, objectivement, sans dénigrer les choix des autres quels qu’ils soient. Bref, une réflexion nécessaire !


Ce post hélas nécessaire sur le vocabulaire psychophobe, validiste et grossophobe adressé à Trump




On peut détester cette ordure (tiens, une insulte non-oppressive dites !) sans pour autant attaquer son physique. Ses idées suffisent amplement à bâtir une offensive politique, et qui ne perpétue pas la violence des injonctions faites aux cops au passage.


La réponse de Daria Marx au fatsuit de Tibo Inshape



Daria Marx, co-fondatrice de Gras Politique, répond avec force et pertinence à ce youtubeur "fitness" qui a cru être original en enfilant un costume de gros (fatsuit) histoire de "rire" un coup...



Ce texte, en anglais, est à mettre entre toutes les mains. Un concentré de bienveillance fat et body positive qui fait du bien à l'âme.




Une réflexion vitale, nécessaire. Toujours autour de l’appropriation des mouvements proches du body positive, qui sont vite récupérés par des personnes qui sont les moins violentées par les normes de beauté.


https://www.bustle.com/p/wonder-doesnt-deserve-oscar-for-casting-a-non-disabled-actor-in-its-leading-role-7993449

Alors, nous sommes en 2018 mais on va quand même répéter ce fondamental pour celleux du fond qui n'ont pas l'air de suivre : pour jouer des personnes en situation de handicap, on engage des comédien·ne·s en situation de handicap, pour jouer des personnes grosses, on engage des comédien·ne·s grosses, pour jouer des personnes trans*, on engage des comédien·ne·s trans*, pour jouer des personnes racisé·e·s, on engage des comédien·ne·s racisé·e·s. Nos identités ne sont pas des costumes. C'est assez simple pourtant, non ?


Cette agence de mannequins russe qui ne recrute que des "senior"


Eh oui, les vieilles et les vieux aussi, ont besoin d'être représenté·e·s !

On peut ensuite critiquer le fait que la totalité de ces personnes soient minces, valides (en apparence du moins) et blanches (la Russie est encore plus raciste que la France, croyez-moi, j'y suis née...).


Le court métrage "Le bleu-blanc-rouge de mes cheveux" de Josza Anjembe


En route pour les César 2018, ce court métrage percutant sur la dimension politique que jouent les cheveux crépus dans le racisme d'état qui sévit en France était disponible au visionnage sur Vimeo. Croisons les doigts pour la suite des événements !

"Le nouvel instacouple queer à suivre"


Claudia est racisée, Jessica est sourde : les deux offrent visibilité et joie aux followers de leur compte instagram de couple, parce que les représentations lesbiennes manquent... Et qu'elles sont une bulle d'air vitale dans ce monde hétéronormé, validiste et raciste !

Ce selfie post op' d'un homme trans


"Je sais que je ne suis pas le candidat "idéal", ni celui qu'on qualifierait de "goals" pour la mammectomie. Je ne suis pas mince ni attirant selon les normes ou quoi que ce soit. Mais ce que je suis est là. Trois semaines après l'opération. Je n'ai jamais été aussi heureux dans mon corps que je le suis maintenant."


Avez-vous bu de l'eau ? Pris vos médicaments ? Est-ce que quelque chose vous fait mal ? Êtes-vous dans un environnement sûr ? Ce site "à utiliser dès le réveil" vous permet de reprendre les basiques afin de vous occuper de vous si ça ne va pas, si vous n'avez pas les ressources pour le faire spontanément. Malheureusement, ce n'est qu'en anglais... pour l'instant ? Ou bien peut-être quelqu'un·e avec le temps et les talents nécessaires pourrait nous en faire une version française ? Parce que cela m'a tout l'air d'un très très chouette outil.





Quelqu'un a créé un meme "personnage original VS personnage dé-tumblrisé"... En inversant les deux images. Sur la première, le personnage féminin est racisé, couvert, pas-mince alors que sur la seconde, elle est blanchie, amincie et bien plus dénudée. La légende du tweet dit "imaginez avoir eu le cerveau tellement lavé que vous pensez qu'un dessin réaliste est 'tumblrisé'". On n'a pas le cul sorti des ronces...